HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

Chapitre 8-9

  Chapitre 8-9

[56,8] ἀλλ´ ἔγωγε αἰσχύνομαι καὶ ὅτι τοιοῦτον εἰπεῖν προήχθην. παύσασθε οὖν μαινόμενοι, καὶ λογίσασθε ἤδη ποτὲ ὅτι ἀδύνατόν ἐστι, πολλῶν μὲν ἐν ταῖς νόσοις πολλῶν δὲ καὶ ἐν τοῖς πολέμοις ἑκάστοτε τελευτώντων, σωθῆναι τὴν πόλιν, ἂν μὴ τὸ πλῆθος αὐτῆς ἐκ τῶν ἀεὶ ἐπιγιγνομένων ἀναπληρῶται. καὶ μηδεὶς ὑμῶν οἰέσθω με ἀγνοεῖν ὅτι ἔστι τινὰ καὶ ἐν τῷ γάμῳ καὶ ἐν τῇ τεκνοποιίᾳ καὶ δυσχερῆ καὶ λυπηρά· ἀλλ´ ἐκεῖνο ἐνθυμεῖσθε, ὅτι οὐδ´ ἄλλο τι ἀγαθὸν ἔχομεν μὴ καὶ ἀνιαρόν τι παραμέμικται, καὶ τοῖς γε πλείστοις καὶ μεγίστοις αὐτῶν πλεῖστα καὶ μέγιστα συμπέφυκεν. ὥστ´ εἰ ταῦτ´ ἐκκλίνετε, μηδὲ ἐκείνων ἐπορέγεσθε. πᾶσι γὰρ ὡς εἰπεῖν τοῖς ἀρετὴν καὶ ἡδονήν τινα εἰλικρινῆ ἔχουσι καὶ προπονεῖν καὶ συμπονεῖν καὶ ἐπιπονεῖν χρή· τί γὰρ δεῖ καθ´ ἕκαστον αὐτῶν ἐπεξιόντα μακρηγορεῖν; οὐκοῦν εἰ καὶ ἐν τῷ γῆμαι καὶ ἐν τῷ τεκνῶσαι ἀνιαρά τινα ἔνεστιν, ἀντιλογίζεσθε καὶ τὰ ἀμείνονα, καὶ πλείω τε καὶ ἀναγκαιότερα αὐτὰ εὑρήσετε. πρὸς γὰρ δὴ τοῖς ἄλλοις ἀγαθοῖς τοῖς φύσει προσοῦσιν αὐτοῖς καὶ τὰ παρὰ τῶν νόμων ἆθλα, ὧν πολλοστὸν μέρος καὶ ἀποθνήσκειν συχνοὺς ἀναπείθει, πάντα ἄν τινα πειθαρχῆσαί μοι ὑπαγάγοιτο. καίτοι πῶς οὐκ αἰσχρόν, ὑπὲρ ὧν ἕτεροι καὶ ἑαυτοὺς προΐενται, ὑπὲρ τούτων ὑμᾶς μήτε γυναῖκας ἄγεσθαι μήτε τέκνα τρέφειν βούλεσθαι; [56,8] Pour moi, je rougis d'avoir été réduit à tenir un tel discours ; je rougis de votre conduite. Renoncez donc à votre délire, et songez qu'après les maladies, après les guerres qui ont moissonné successivement tant de citoyens, il est impossible que l'État subsiste, si les vides de la population ne sont pas remplis par des naissances continuelles. Que personne de vous, cependant, ne me soupçonne d'ignorer qu'il y a, dans le mariage et dans les enfants à qui on donne le jour, des choses fâcheuses et affligeantes; mais réfléchissez qu'il n'y a aucun bien auquel il ne se mêle quelque douleur, et que les plus nombreux et les plus grands donnent naissance aux maux les plus grands et les plus nombreux. Si donc vous fuyez les uns, ne recherchez pas les autres. Tout, pour ainsi dire, ce qui renferme une vertu et une joie pure est précédé, accompagné, suivi de peines. Qu'est-il besoin, en effet, de s'étendre en longs discours sur chacun de ces points? S'il y a quelques incommodités à prendre femme et à procréer des enfants, songez, à l'encontre, qu'il y a aussi des avantages; et ces avantages, vous trouverez qu'ils sont plus nombreux et qu'ils vous touchent de plus près. Puissent donc, outre le bonheur attaché par la nature à la condition de mari et de père, les récompenses établies par les lois, récompenses qui déterminent en grande partie beaucoup d'hommes à subir même la mort, vous décider tous à m'obéir! Comment ne serait-ce pas une honte, si, par les motifs pour lesquels les autres hommes sacrifient jusqu'à leur vie, vous refusiez de conduire une épouse dans votre maison et d'élever des enfants ?
[56,9] ἐγὼ μέν, ἄνδρες πολῖται (νομίζω γὰρ ὑμᾶς νῦν γε πεπεικέναι καὶ ἐν τῷ τῶν πολιτῶν ὀνόματι ἐμμεῖναι καὶ τὴν τῶν ἀνδρῶν τῶν τε πατέρων προσηγορίαν προσλαβεῖν), ταῦθ´ ὑμῖν ἐπετίμησα ἀηδῶς μὲν ἀναγκαίως δέ, οὐχ ὡς ἐχθρὸς οὐδ´ ὡς μισῶν ὑμᾶς, ἀλλὰ φιλῶν, καὶ ἐπιθυμῶν καὶ ἑτέρους ὁμοίους ὑμῖν πολλοὺς κτήσασθαι, ἵν´ ἑστίας ἐννόμους οἰκοῦντες καὶ οἰκίας πλήρεις γενῶν ἔχοντες τοῖς τε θεοῖς μετά τε τῶν γυναικῶν καὶ μετὰ τῶν παίδων προσερχώμεθα, καὶ ἀλλήλοις ὁμιλῶμεν πάντα τε ἐκ τοῦ ἴσου παραβαλλόμενοι καὶ τὰς ἐπ´ αὐτοῖς ἐλπίδας ἐκ τοῦ ὁμοίου καρπούμενοι. πῶς μὲν ἂν καλῶς ἄρχοιμι ὑμῶν, ἂν ἐλάττους ὑμᾶς ἀεὶ γιγνομένους ὁρῶν ἀνέχωμαι; πῶς δ´ ἂν ἔτι πατὴρ ὑμῶν ὀρθῶς ὀνομαζοίμην, ἂν μὴ καὶ παῖδας τρέφητε; ὥστ´ εἴπερ ὄντως τά τε ἄλλα ἀγαπᾶτέ με, καὶ ταύτην μοι τὴν προσηγορίαν οὐχ ὡς κολακεύοντες ἀλλ´ ὡς τιμῶντες ἐδώκατε, ἐπιθυμήσατε καὶ ἄνδρες καὶ πατέρες γενέσθαι, ἵνα καὶ αὐτοὶ τῆς ἐπωνυμίας ταύτης μεταλάβητε καὶ ἐμὲ φερώνυμον αὐτῆς ποιήσητε." [56,9] « Quant à moi, citoyens (car maintenant, j'en ai la conviction, vous êtes persuadés, vous voulez conserver le nom de citoyens et prendre le titre d'époux et de pères), je vous ai adressé ces reproches, non par plaisir, mais par nécessité; non comme un homme qui vous est hostile et qui vous hait, mais comme un homme qui vous aime et qui désire conquérir à ses vues une foule de citoyens semblables à vous; afin qu'habitant des pénates légitimes, qu'ayant nos maisons remplies d'une nombreuse postérité, nous nous approchions, avec nos femmes et nos enfants, des autels des dieux; afin que, dans de mutuels rapports, nous mettions sur la même ligne tous nos intérêts et nous jouissions semblablement des espérances qui en découlent. Comment pourrais-je vous bien gouverner, si je laisse tranquillement votre nombre diminuer tous les jours sous mes yeux? Comment pourrais-je justement encore être appelé votre père, si vous n'élevez pas d'enfants ? Si donc vous m'aimez véritablement, si ce titre de père, que vous m'avez donné, n'est pas une adulation, mais un honneur, souhaitez de devenir époux et pères, afin d'avoir une part dans ce surnom et de faire que je le porte avec vérité."


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Dernière mise à jour : 23/05/2006