HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LV

Chapitre 34

  Chapitre 34

[55,34] {Πρότερον μὲν Αὔγουστος ἔς τε τὸ συνέδριον συνεχῶς ἐφοίτα, οὺ᾿} μέντοι καὶ ἐν τοῖς πρώτοις ἀλλ´ ἐν τοῖς ὑστάτοις ἀπεφαίνετο, ὅπως ἰδιοβουλεῖν ἅπασιν ἐξείη καὶ μηδεὶς αὐτῶν τῆς ἑαυτοῦ γνώμης, ὡς καὶ ἀνάγκην τινὰ συμφρονῆσαί οἱ ἔχων, ἐξίσταιτο, τοῖς τε ἄρχουσι πολλάκις συνεδίκαζε· καὶ ὁσάκις γε οἱ παρεδρεύοντές σφισιν ἐδιχογνωμόνουν, καὶ ἐκείνου ψῆφος ἀπὸ τῆς ἴσης ταῖς τῶν ἄλλων ἠριθμεῖτο. τότε δὲ τῇ μὲν γερουσίᾳ καὶ ἄνευ ἑαυτοῦ τὰ πολλὰ δικάζειν ἐπέτρεπεν, ἐς δὲ τὸν δῆμον οὐκέτι παρῄει, ἀλλὰ τῷ μὲν προτέρῳ ἔτει πάντας τοὺς ἄρξοντας αὐτός, ἐπειδήπερ ἐστασιάζετο, ἀπέδειξε, τούτῳ δὲ καὶ τοῖς ἔπειτα γράμματά τινα ἐκτιθεὶς συνίστη τῷ τε πλήθει καὶ τῷ δήμῳ ὅσους ἐσπούδαζε. πρὸς μέντοι τὰς τῶν πολέμων διαχειρίσεις οὕτως ἔρρωτο ὥσθ´, ἵν´ ἐγγύθεν καὶ ἐπὶ τοῖς Δελμάταις καὶ ἐπὶ τοῖς Παννονίοις πᾶν τι χρὴ συμβουλεύειν ἔχῃ, πρὸς Ἀρίμινον ἐξώρμησε. καὶ ἐπί τε τῇ ἐξόδῳ αὐτοῦ εὐχαὶ ἐγένοντο, καὶ ἐπὶ τῇ ἐπανόδῳ αἱ θυσίαι ὥσπερ ἐκ πολεμίας τινὸς ἀνακομισθέντος ἐτελέσθησαν. ταῦτα μὲν ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐπράχθη, ἐν δὲ τούτῳ Βάτων Βρεῦκος, τόν τε Πίννην προδοὺς καὶ μισθὸν τούτου τὴν ἀρχὴν τῶν Βρεύκων λαβών, ἑάλω τε ὑπὸ τοῦ ἑτέρου Βάτωνος καὶ διεφθάρη· ἐπειδὴ γὰρ ὑποπτεύσας τι ἐς τὸ ὑπήκοον ὁμήρους καθ´ ἕκαστον τῶν φρουρίων περιιὼν ᾔτει, μαθὼν τοῦτ´ ἐκεῖνος ἐνήδρευσέ που αὐτόν, καὶ μάχῃ κρατήσας κατέκλεισεν ἐς τεῖχος, καὶ μετὰ τοῦτ´ ἐκδοθέντα ὑπὸ τῶν ἔνδον λαβὼν παρήγαγέ τε ἐς τὸ στράτευμα, καὶ καταψηφισθέντα ἀποθανεῖν ἐν χερσὶν ἐποίησε. γενομένου δὲ τούτου συχνοὶ τῶν Παννονίων ἐπανέστησαν, καὶ αὐτοῖς Σιλουανὸς ἐπιστρατεύσας τούς τε Βρεύκους ἐνίκησε καὶ τῶν ἄλλων τινὰς ἀμαχεὶ προσεποιήσατο. ἰδὼν οὖν ταῦτα Βάτων τῆς μὲν Παννονίας οὐδεμίαν ἔτ´ ἐλπίδα ἔσχε, τὰς δὲ ἐς τὴν Δελματίαν ἐξ αὐτῆς ἐσόδους φρουραῖς διαλαβὼν ἐκείνην ἐπόρθει. καὶ οὕτω καὶ οἱ λοιποὶ τῶν Παννονίων, ἄλλως τε καὶ τῆς χώρας σφῶν ὑπὸ τοῦ Σιλουανοῦ κακουμένης, ὡμολόγησαν, πλὴν καθ´ ὅσον λῃστικά τινα οἷα ἐκ ταραχῆς τοσαύτης ἐπὶ πλεῖον κακουργοῦντα διεγένετο, ὅπερ που καὶ ἀεὶ ὡς εἰπεῖν παρά τε τοῖς ἄλλοις καὶ παρ´ ἐκείνοις μάλιστα συμβαίνει. καὶ ταῦτα μὲν ἄλλοι καθῄρουν. [55,34] {Auguste, précédemment, assistait à toutes les séances du sénat} ; il y exprimait son avis {non} parmi les premiers opinants, mais parmi les derniers, afin de laisser à chacun la liberté de son opinion, et pour que personne ne s'écartât de son propre sentiment, sous prétexte qu'il fallait se conformer aux vues du prince. Souvent aussi il rendait la justice avec les magistrats, et, toutes les fois que ses assesseurs étaient divisés, sa voix était comptée à l'égal de celle des autres. Mais alors il accorda au sénat le droit de décider de la plupart des affaires même en son absence, et n'alla plus aux comices : déjà l'année précédente, il avait nommé tous les magistrats, parce qu'il y avait sédition ; celle-ci et les suivantes, il présenta aux plébéiens et au peuple, au moyen de tablettes affichées, les candidats qu'il recommandait. Il était tellement attentif à tout ce qui concernait la conduite des guerres que, pour pouvoir donner de près les conseils nécessaires dans les affaires de Dalmatie et de Pannonie, il se transporta lui-même à Ariminium. On fit des voeux lors de son départ; lors de sa rentrée, on offrit des sacrifices, comme s'il revenait d'un pays ennemi. Voilà ce qui se fit à Rome. Sur ces entrefaites, Baton le Breuce, qui avait livré Pinnès et reçu en récompense le gouvernement des Breuces, fut pris par l'autre Baton et mis à mort. Le Breuce, en effet, qui soupçonnait la fidélité de ses sujets, allait dans toutes les places demander des otages : l'autre Baton, instruit de ce fait, l'attira dans une embuscade, et, l'ayant vaincu dans un combat, l'enferma dans une forteresse; puis, se l'étant fait livrer par la garnison, il l'emmena dans son camp où, à la suite d'une condamnation, il le mit immédiatement à mort. Cette exécution occasionna un soulèvement chez plusieurs peuples de Pannonie; Silvanus alors, marchant contre eux, vainquit les Breuces, et obtint sans combattre la soumission de quelques autres peuplades. Baton, voyant cela, ne conserva plus aucun espoir dans la Pannonie, qu'il dévasta, après avoir fait occuper par ses garnisons les passages qui conduisaient de cette province en Dalmatie. Ce fut dans ces circonstances que le reste des Pannoniens, d'autant plus que leur territoire était ravagé par Silvanus, consentirent à recevoir des conditions de paix, à l'exception toutefois de quelques brigands qui profitèrent de l'agitation pour infester longtemps encore le pays, chose habituelle, pour ainsi dire, chez les autres peuples, mais surtout chez les Pannoniens; ces brigands furent détruits plus tard.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006