HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LV

Chapitre 1

  Chapitre 1

[55,1] Ταῦτα μὲν ἐπί τε τοῦ Ἰούλλου Ἀντωνίου καὶ ἐπὶ Φαβίου Μαξίμου ὑπάτων ἐγένετο, τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει Δροῦσος μετὰ Τίτου Κρισπίνου ὑπάτευσε, καὶ αὐτῷ σημεῖα οὐκ ἀγαθὰ συνηνέχθη· πολλὰ μὲν γὰρ καὶ ἄλλα καὶ χειμῶνι καὶ κεραυνοῖς, πολλοὶ δὲ καὶ ναοὶ ἐφθάρησαν, ὥστε καὶ τὸν τοῦ Διὸς τοῦ Καπιτωλίου τῶν τε συννάων αὐτοῦ κακωθῆναι. οὐ μέντοι καὶ ἐφρόντισέ τι αὐτῶν, ἀλλ´ ἔς τε τὴν τῶν Χάττων ἐσέβαλε καὶ προῆλθε μέχρι τῆς Σουηβίας, τήν τε ἐν ποσὶν οὐκ ἀταλαιπώρως χειρούμενος καὶ τοὺς προσμιγνύντας οἱ οὐκ ἀναιμωτὶ κρατῶν. κἀντεῦθεν πρός τε τὴν Χερουσκίδα μετέστη, καὶ τὸν Οὐίσουργον διαβὰς ἤλασε μέχρι τοῦ Ἀλβίου, πάντα πορθῶν. ἐκεῖνον γάρ (ῥεῖ δὲ ἐκ τῶν Οὐανδαλικῶν ὀρῶν, καὶ ἐς τὸν ὠκεανὸν τὸν προσάρκτιον πολλῷ μεγέθει ἐκδίδωσιν) ἐπεχείρησε μὲν περαιωθῆναι, οὐκ ἠδυνήθη δέ, ἀλλὰ τρόπαια στήσας ἀνεχώρησε· γυνὴ γάρ τις μείζων κατὰ ἀνθρώπου φύσιν ἀπαντήσασα αὐτῷ ἔφη "ποῖ δῆτα ἐπείγῃ, Δροῦσε ἀκόρεστε; οὐ πάντα σοι ταῦτα ἰδεῖν πέπρωται. ἀλλ´ ἄπιθι· καὶ γάρ σοι καὶ τῶν ἔργων καὶ τοῦ βίου τελευτὴ ἤδη πάρεστι." θαυμαστὸν μὲν οὖν τό τινα φωνὴν παρὰ τοῦ δαιμονίου τοιαύτην τῳ γενέσθαι, οὐ μέντοι καὶ ἀπιστεῖν ἔχω· παραχρῆμα γὰρ ἀπέβη, σπουδῇ τε ὑποστρέψαντος αὐτοῦ καὶ ἐν τῇ ὁδῷ νόσῳ τινί, πρὶν ἐπὶ τὸν Ῥῆνον ἐλθεῖν, τελευτήσαντος. καί μοι τεκμηριοῖ τὸ λεχθὲν ὅτι καὶ λύκοι περὶ τὸ στρατόπεδον ὑπὸ τὸν θάνατον αὐτοῦ περινοστοῦντες ὠρύοντο, καὶ νεανίσκοι δύο διὰ μέσου τοῦ ταφρεύματος διιππεύοντες ὤφθησαν, θρῆνός τέ τις γυναικεῖος ἠκούσθη, καὶ ἀστέρων διαδρομαὶ ἐγένοντο. [55,1] L'année suivante, Drusus fut consul avec Titus Crispinus, et il lui arriva de fâcheux présages. Entre autres prodiges, la tempête et la foudre détruisirent plusieurs temples, de manière à endommager celui de Jupiter sur le Capitole et ceux qui en dépendent. Mais, sans en tenir aucun compte, il entra sur le territoire des Cattes et s'avança jusque dans le pays des Suèves, subjuguant sans peine les contrées qu'il traversait et remportant sur les peuples qui lui livraient bataille des victoires sanglantes. De là, il tourna sa route vers les Chérusques, et, passant le Véser, il poussa jusqu'à l'Elbe, portant partout le ravage. Il essaya de franchir ce fleuve (il sort des montagnes des Vandales et verse une grande abondance d'eau dans l'Océan Septentrional), mais il ne put pas, et se retira après avoir élevé des trophées : car une femme d'une grandeur surnaturelle, se présentant à sa rencontre, lui dit : "Où cours-tu avec tant de précipitation, insatiable Drusus? Les destins ne te permettent pas de voir tous ces pays. Va-t'en donc ; aussi bien la fin de tes exploits est arrivée, et celle de ta vie aussi." Une telle parole adressée à un homme par la divinité me surprend, il est vrai, et cependant je ne saurais non plus refuser d'y croire, car elle se réalisa immédiatement; Drusus, bien que s'étant empressé de revenir sur ses pas, ayant, avant d'être arrivé au Rhin, succombé à une maladie. Un témoignage encore pour moi, c'est ce qu'on a raconté, qu'avant sa mort des loups rôdèrent autour du camp en poussant des hurlements ; qu'on vit deux jeunes gens chevaucher au milieu des retranchements; que des gémissements de femmes se firent entendre, et enfin que,des étoiles errèrent cà et là dans le ciel.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006