Texte grec :
[53,32] ῥαΐσας δ´ οὖν, καὶ μαθὼν τὸν Μάρκελλον οὐκ ἐπιτηδείως
τῷ Ἀγρίππᾳ διὰ τοῦτ´ ἔχοντα, ἐς τὴν Συρίαν εὐθὺς τὸν
Ἀγρίππαν, μὴ καὶ διατριβή τις καὶ ἁψιμαχία αὐτοῖς ἐν ταὐτῷ
οὖσι συμβῇ, ἔστειλε. καὶ ὃς ἐκ μὲν τῆς πόλεως εὐθὺς ἐξώρμησεν,
οὐ μέντοι καὶ ἐς τὴν Συρίαν ἀφίκετο, ἀλλ´ ἔτι καὶ μᾶλλον μετριάζων
ἐκεῖσε μὲν τοὺς ὑποστρατήγους ἔπεμψεν, αὐτὸς δὲ ἐν Λέσβῳ διέτριψε.
ταῦτά τε οὕτως ὁ Αὔγουστος ἐποίησε, καὶ στρατηγοὺς δέκα,
ὡς οὐδὲν ἔτι πλειόνων δεόμενος, ἀπέδειξε· καὶ τοῦτο καὶ ἐπὶ πλείω
ἔτη ἐγένετο. ἔμελλον δὲ αὐτῶν οἱ μὲν ἄλλοι τὰ αὐτὰ ἅπερ καὶ
πρόσθεν ποιήσειν, δύο δὲ ἐπὶ τῇ διοικήσει ὅσα ἔτη γενήσεσθαι.
διατάξας δὲ ταῦτα ὡς ἕκαστα, ἀπεῖπε τὴν ὑπατείαν ἐς Ἀλβανὸν
ἐλθών· ἐπεὶ γὰρ αὐτός, ἐξ οὗπερ τὰ πράγματα κατέστη, καὶ τῶν
ἄλλων οἱ πλείους δι´ ἔτους ἦρξαν, ἐπισχεῖν τε τοῦτο αὖθις, ὅπως
ὅτι πλεῖστοι ὑπατεύωσιν, ἠθέλησε, καὶ ἔξω τοῦ ἄστεως αὐτὸ ἐποίησεν,
ἵνα μὴ κωλυθῇ. καὶ ἐπί τε τούτῳ ἔπαινον ἔσχε, καὶ ὅτι Λούκιον
ἀνθ´ ἑαυτοῦ Σήστιον ἀνθείλετο, ἀεί τε τῷ Βρούτῳ συσπουδάσαντα
καὶ ἐν πᾶσι τοῖς πολέμοις συστρατεύσαντα, καὶ ἔτι καὶ
τότε καὶ μνημονεύοντα αὐτοῦ καὶ εἰκόνας ἔχοντα καὶ ἐπαίνους
ποιούμενον· τό τε γὰρ φιλικὸν καὶ τὸ πιστὸν τοῦ ἀνδρὸς οὐ μόνον
οὐκ ἐμίσησεν ἀλλὰ καὶ ἐτίμησε. καὶ διὰ ταῦθ´ ἡ γερουσία δήμαρχόν
τε αὐτὸν διὰ βίου εἶναι ἐψηφίσατο, καὶ χρηματίζειν αὐτῷ περὶ
ἑνός τινος ὅπου ἂν ἐθελήσῃ καθ´ ἑκάστην βουλήν, κἂν μὴ ὑπατεύῃ,
ἔδωκε, τήν τε ἀρχὴν τὴν ἀνθύπατον ἐσαεὶ καθάπαξ ἔχειν ὥστε
μήτε ἐν τῇ ἐσόδῳ τῇ εἴσω τοῦ πωμηρίου κατατίθεσθαι αὐτὴν μήτ´
αὖθις ἀνανεοῦσθαι, καὶ ἐν τῷ ὑπηκόῳ τὸ πλεῖον τῶν ἑκασταχόθι
ἀρχόντων ἰσχύειν ἐπέτρεψεν. ἀφ´ οὗ δὴ καὶ ἐκεῖνος καὶ οἱ μετ´
αὐτὸν αὐτοκράτορες ἐν νόμῳ δή τινι τοῖς τε ἄλλοις καὶ τῇ ἐξουσίᾳ
τῇ δημαρχικῇ ἐχρήσαντο· τὸ γάρ τοι ὄνομα αὐτὸ τὸ τῶν δημάρχων
οὔθ´ ὁ Αὔγουστος οὔτ´ ἄλλος οὐδεὶς αὐτοκράτωρ ἔσχε.
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Traduction française :
[53,32] Auguste donc, revenu à la santé et instruit que Marcellus,
par suite de ce choix, voyait Agrippa d'un mauvais
oeil, envoya aussitôt Agrippa en Syrie, de peur qu'il ne
survînt entre eux quelque querelle ou quelque dispute.
Celui-ci sortit aussitôt de Rome, sans cependant aller
jusqu'en Syrie; mais, montrant plus de modération encore,
il y envoya ses légats et s'arrêta lui-même à
Lesbos. Voilà ce que fit Auguste ; en outre, il ne nomma
que dix préteurs, comme s'il n'était plus besoin d'en
nommer davantage, et cela eut lieu pendant plusieurs
années. Parmi ces préteurs, les uns devaient remplir les
mêmes fonctions qu'auparavant, et deux présider chaque
année à l'administration du Trésor. Après avoir réglé
ces services, il abdiqua le consulat dans sa terre
d'Albe, où il était allé : lui-même, en effet, depuis qu'il
avait mis l'ordre dans les affaires, avait, ainsi que la
plupart des autres, conservé cette charge l'année entière ;
il voulut faire cesser de nouveau cet usage, afin que le
plus grand nombre possible arrivât au consulat, et il
accomplit cette résolution hors de Rome, de peur d'en
être empêché. Il fut loué pour cette mesure, et aussi
parce qu'il se substitua L. Sestius, qui avait toujours été
du parti de Brutus, avait combattu avec lui dans toutes
ses guerres, et qui, de plus, en gardait même encore
alors le souvenir et les images, et ne cessait de faire son
éloge; car, loin de haïr dans Sestius le sentiment de
l'amitié et de la fidélité, il lui rendait hommage. Pour
ces motifs, le sénat décréta qu'Auguste serait tribun à
vie, il lui accorda de mettre à chaque séance en délibération
n'importe quel sujet il voudrait, lors même qu'il
ne serait pas consul, et d'avoir, une fois pour toutes et à jamais,
le pouvoir proconsulaire, de manière qu'il n'eût ni
à le déposer en entrant dans l'enceinte du Pomoerium,
ni à le reprendre ensuite; il lui donna aussi, dans les
provinces, une autorité plus grande que celle de
chaque préfet. C'est ainsi qu'Auguste et les empereurs
qui vinrent après lui exercèrent légalement tous les
autres pouvoirs et la puissance tribunitienne, sans
que ni lui ni aucun autre empereur ait eu le titre de tribun.
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