Texte grec :
[53,25] κἀν τῷ αὐτῷ ἔτει τούτῳ ὅ τε Πολέμων ὁ ἐν τῷ Πόντῳ βασιλεύων
ἔς τε τοὺς φίλους καὶ ἐς τοὺς συμμάχους τοῦ δήμου ἀνεγράφη,
καὶ προεδρία τοῖς βουλευταῖς ἐν πάσῃ τῇ ἀρχῇ αὐτοῦ ἐς
πάντα τὰ θέατρα ἐδόθη· τόν τε Αὔγουστον ἐς τὴν Βρεττανίαν,
ἐπειδὴ μὴ ἠθέλησαν ὁμολογῆσαι, στρατευσείοντα κατέσχον οἵ τε
Σάλασσοι ἐπαναστάντες αὐτῷ καὶ οἱ Κάνταβροι οἵ τε Ἄστυρες
πολεμωθέντες. οἰκοῦσι δὲ ἐκεῖνοι μὲν ὑπὸ τὰς Ἄλπεις, ὥσπερ εἴρηταί
μοι, οὗτοι δὲ ἑκάτεροι τοῦ τε Πυρηναίου τοῦ {τε} πρὸς τῇ
Ἰβηρίᾳ τὸ καρτερώτατον καὶ τὴν πεδιάδα τὴν ὑπ´ αὐτοῦ οὖσαν. δι´
οὖν ταῦτα ὁ Αὔγουστος (ἤδη δὲ ἔνατον μετὰ Μάρκου Σιλανοῦ ὑπάτευεν)
ἐπὶ μὲν τοὺς Σαλάσσους Τερέντιον Οὐάρρωνα ἔπεμψε. καὶ
ὃς πολλαχῇ ἅμα, ὅπως μὴ συστραφέντες δυσχειρωτότεροι γένωνται,
ἐμβαλὼν ῥᾷστά τε αὐτούς, ἅτε καὶ κατ´ ὀλίγους προσπίπτοντάς
σφισιν, ἐνίκησε, καὶ συμβῆναι καταναγκάσας ἀργύριόν τέ τι ῥητόν,
ὡς καὶ μηδὲν δεινὸν ἄλλο δράσων, ᾔτησε, κἀκ τούτου {τοῦ} πανταχῇ
πρὸς τὴν ἔσπραξιν δῆθεν αὐτοῦ στρατιώτας διαπέμψας συνέλαβέ
τε τοὺς ἐν τῇ ἡλικίᾳ καὶ ἀπέδοτο, ἐφ´ ᾧ μηδείς σφων ἐντὸς
εἴκοσιν ἐτῶν ἐλευθερωθείη. καὶ αὐτῶν ἡ ἀρίστη τῆς γῆς τῶν τε
δορυφόρων τισὶν ἐδόθη, καὶ πόλιν τὴν Αὔγουσταν πραιτωριανῶν
ὠνομασμένην ἔσχεν. αὐτὸς δὲ ὁ Αὔγουστος πρός τε τοὺς Ἄστυρας
καὶ πρὸς τοὺς Καντάβρους ἅμα ἐπολέμησε, καὶ ἐπειδὴ μήτε προσεχώρουν
οἱ ἅτε ἐπὶ τοῖς ἐρυμνοῖς ἐπαιρόμενοι, μήτε ἐς χεῖρας διά
τε τὸ τῷ πλήθει ἐλαττοῦσθαι καὶ διὰ τὸ ἀκοντιστὰς τὸ πλεῖστον
εἶναι ᾖσαν, καὶ προσέτι καὶ πράγματα αὐτῷ πολλά, εἴ που κινηθείη,
τά τε ὑπερδέξια ἀεὶ προκαταλαμβάνοντες καὶ ἐν τοῖς κοίλοις
τοῖς τε ὑλώδεσιν ἐνεδρεύοντες παρεῖχον, ἐν ἀπόρῳ παντάπασιν
ἐγένετο. καὶ ὁ μὲν ἔκ τε τοῦ καμάτου καὶ ἐκ τῶν φροντίδων νοσήσας
ἐς Ταρράκωνα ἀνεχώρησε καὶ ἐκεῖ ἠρρώστει· Γάιος δὲ Ἀντίστιος
προσεπολέμησέ τε αὐτοῖς ἐν τούτῳ καὶ συχνὰ κατειργάσατο,
οὐχ ὅτι καὶ ἀμείνων τοῦ Αὐγούστου στρατηγὸς ἦν, ἀλλ´ ὅτι καταφρονήσαντες
αὐτοῦ οἱ βάρβαροι ὁμόσε τε τοῖς Ῥωμαίοις ἐχώρησαν
καὶ ἐνικήθησαν. καὶ οὕτως ἐκεῖνός τέ τινα ἔλαβε, καὶ Τίτος μετὰ
ταῦτα Καρίσιος τήν τε Λαγκίαν τὸ μέγιστον τῶν Ἀστύρων πόλισμα
ἐκλειφθὲν εἷλε καὶ ἄλλα πολλὰ παρεστήσατο.
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Traduction française :
[53,25] Cette même année, Polémon, roi du Pont, fut
inscrit au nombre des amis et alliés du peuple romain,
et les premières places à tous les théâtres furent, dans
tout son royaume, accordées aux sénateurs : Auguste,
au moment de passer en Bretagne avec son armée (les
Bretons n'avaient pas voulu accepter ses conditions),
fut retenu par les Salasses, qui se soulevèrent contre
lui, et par les Cantabres et les Astures, qui lui firent la
guerre. Le premier de ces deux peuples habite au pied
des Alpes, comme je l'ai déjà dit; les deux autres, au
pied des Pyrénées, la partie la plus forte du côté de
l'Espagne et la plaine située au-dessous de cette montagne.
Ce fut pour cette raison qu'Auguste (il était déjà
consul pour la neuvième fois avec M. Silanus), envoya
Térentius Varron contre les Salasses. Celui-ci les ayant,
par des incursions sur plusieurs points à la fois, empêchés
de devenir par leur réunion difficiles à réduire, les
vainquit aisément, attendu qu'ils ne venaient que par
petites troupes à la rencontre des Romains: après les
avoir contraints à faire la paix, il leur demanda une
somme déterminée pour ne leur faire aucun autre mal;
puis ayant, sous prétexte de lever cet argent, envoyé
partout des soldats, il se saisit des hommes en âge de
porter les armes et les vendit à condition que, durant
l'espace de vingt ans, aucun d'eux ne serait mis en liberté.
La partie la meilleure de leur territoire fut donnée
à quelques soldats prétoriens et reçut une ville
nommée Augusta Prétoria. Auguste en personne marcha
contre les Astures et contre les Cantabres à la
fois : comme ils refusaient de se rendre par l'orgueil que
leur inspirait la force de leurs positions, et n'en venaient
pas aux mains parce qu'ils étaient inférieurs en
nombre; comme, en outre, ils étaient pour la plupart
armés de javelots, et le harcelaient quand il faisait
quelque mouvement, toujours postés à l'avance dans les
lieux élevés et en embuscade dans les endroits creux et
couverts, Auguste se trouva dans le plus grand embarras.
La fatigue et les soucis ayant altéré sa santé, il se
retira à Tarracone, où il tomba malade; dans l'intervalle,
C. Antistius combattit ces peuples et obtint plusieurs
succès, non qu'il fût meilleur général qu'Auguste,
mais parce que les barbares, le méprisant, s'avancèrent
en foule contre les Romains et se firent battre.
C'est ainsi qu'il prit plusieurs places, et qu'ensuite T. Carisius
s'empara de Lancia, la ville la plus forte des Asturies,
qui avait été abandonnée, et en réduisit un grand
nombre d'autres en sa puissance.
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