[52,30] χρήματα μὲν δὴ καὶ πάνυ πολλὰ ἐκ τούτων ὑπάρξειεν ἄν· τὰ
δὲ δὴ λοιπὰ τόνδε τὸν τρόπον διοικεῖν σοι παραινῶ. τὸ μὲν ἄστυ
τοῦτο καὶ κατακόσμει πάσῃ πολυτελείᾳ καὶ ἐπιλάμπρυνε παντὶ εἴδει
πανηγύρεων· προσήκει τε γὰρ ἡμᾶς πολλῶν ἄρχοντας ἐν πᾶσι πάντων
ὑπερέχειν, καὶ φέρει πως καὶ τὰ τοιαῦτα πρός τε τοὺς συμμάχους
αἰδῶ καὶ πρὸς τοὺς πολεμίους κατάπληξιν. τὰ δὲ δὴ τῶν
ἄλλων ὧδε δίεπε. πρῶτον μὲν οἱ δῆμοι μήτε κύριοί τινος ἔστωσαν
μήτε ἐς ἐκκλησίαν τὸ παράπαν φοιτάτωσαν· οὔτε γὰρ ἀγαθὸν
οὐδὲν φρονήσειαν ἂν καὶ συχνὰ ἂν ἀεὶ ταράξειαν. ὅθεν οὐδὲ τὸν
παρ´ ἡμῖν δῆμον οὔτε ἐς δικαστήριον οὔτε ἐς ἀρχαιρεσίας, οὔτε ἐς
ἄλλον τινὰ τοιοῦτον σύλλογον ἐν ᾧ τι καὶ χρηματισθῆναι δεῖ, συνιέναι
φημὶ χρῆναι. ἔπειτα δὲ μήτ´ οἰκοδομημάτων πλήθεσιν ἢ
καὶ μεγέθεσιν ὑπὲρ τἀναγκαῖα χρήσθωσαν, μήτ´ ἀγώνων πολλῶν
καὶ παντοδαπῶν ἀναλώμασι δαπανάσθωσαν, ἵνα μήτε σπουδαῖς
ματαίαις ἐκτρύχωνται μήτε φιλοτιμίαις ἀλόγοις πολεμῶνται. ἐχέτωσαν
μὲν γὰρ καὶ πανηγύρεις καὶ θεωρίας τινάς, χωρὶς τῆς ἱπποδρομίας
τῆς παρ´ ἡμῖν ποιουμένης, μὴ μέντοι ὥστε καὶ τὸ δημόσιον
ἢ καὶ τοὺς ἰδίους οἴκους λυμαίνεσθαι, ξένον τέ τινα ἀναγκάζεσθαι
παρ´ αὐτοῖς καὶ ὁτιοῦν ἀναλίσκειν, καὶ σίτησιν ἀθάνατον πᾶσιν
ἁπλῶς τοῖς ἀγῶνά τινα νικήσασι δίδοσθαι. τούς τε γὰρ εὐπόρους
ἄλογόν ἐστιν ἔξω τι τῶν πατρίδων ἀναγκαστοὺς δαπανᾶν, καὶ τοῖς
ἀγωνισταῖς ἀπόχρη τὰ ἆθλα τὰ παρ´ ἑκάστοις τιθέμενα, χωρὶς ἢ
εἴ τις αὐτῶν Ὀλύμπια ἢ Πύθια ἤ τινα ἐνταῦθα ἀγῶνα ἀνέλοιτο·
τοὺς γὰρ τοιούτους μόνους σιτεῖσθαι δεῖ, ἵνα μήτε αἱ πόλεις μάτην
ἐπιτρίβωνται μήτε ἔξω τις τῶν ἀξιονίκων ἀσκῇ, δυνάμενος ἄλλο
τι χρησιμώτερον καὶ ἑαυτῷ καὶ τῷ κοινῷ μετιέναι. περὶ μὲν οὖν
τούτων ταῦτα γιγνώσκω, τὰς δ´ ἱπποδρομίας τὰς ἄνευ τῶν γυμνικῶν
ἀγώνων ἐπιτελουμένας οὐχ ἡγοῦμαι δεῖν ἄλλῃ τινὶ πόλει ποιεῖν
ἐπιτρέπειν, ὅπως μήτε χρήματα παμπληθῆ εἰκῇ παραπολλύηται
μήθ´ οἱ ἄνθρωποι κακῶς ἐκμαίνωνται, καὶ τὸ μέγιστον, ἵν´ οἱ
στρατευόμενοι τοῖς ἀρίστοις ἵπποις ἀφθόνως χρῆσθαι ἔχωσι. τοῦτο
μὲν δὴ διὰ ταῦτ´ ἀπαγορεύω παντάπασι μηδαμόθι ἄλλοθι πλὴν
ἐνταῦθα γίγνεσθαι, τὰ δὲ δὴ λοιπὰ ἐμετρίασα, ἵν´ εὐδαπάνους τὰς
ἀπολαύσεις καὶ τῶν θεωρημάτων καὶ τῶν ἀκουσμάτων ὡς ἕκαστοι
ποιούμενοι καὶ σωφρονέστερον καὶ ἀστασιαστότερον διάγωσι. μήτε
δὲ νομίσματα ἢ καὶ σταθμὰ ἢ μέτρα ἰδίᾳ τις αὐτῶν ἐχέτω, ἀλλὰ
τοῖς ἡμετέροις καὶ ἐκεῖνοι πάντες χρήσθωσαν· μήτε πρεσβείαν
τινὰ πρὸς σέ, πλὴν εἰ πρᾶγμά τι διαγνώσεως ἐχόμενον εἴη, πεμπέτωσαν,
ἀλλὰ τῷ τε ἄρχοντί σφων δηλούτωσαν ὅσα βούλονται,
καὶ δι´ ἐκείνου σοι τὰς ἀξιώσεις, ὅσας ἂν δοκιμάσῃ, προσφερέτωσαν.
οὕτω γὰρ οὔτ´ ἀναλώσουσί τι οὔτ´ αἰσχρῶς διαπράξονται, ἀλλ´ ἀκεραίους
τὰς ἀποκρίσεις ἄνευ δαπάνης ἢ καὶ πραγματείας τινὸς λήψονται.
| [52,30] « Quant au reste, voici l'organisation que je te
conseille. Tu orneras Rome avec toute la somptuosité
possible, tu en rehausseras la splendeur par des
jeux de toutes sortes; car il convient que nous qui
commandons à beaucoup d'hommes, nous soyons en
tout supérieurs à tous ; une telle supériorité est utile
pour inspirer le respect aux alliés et pour frapper les
ennemis de terreur. Règle les affaires des autres nations
de la manière que voici. D'abord, que les peuples
ne soient maîtres de rien; que jamais ils ne se réunissent
dans des assemblées publiques : il ne leur viendrait
aucune bonne pensée, et sans cesse ils exciteraient
des désordres. C'est pour cela que, même chez
nous, je prétends que le peuple ne doit être convoqué
ni pour les tribunaux, ni pour les comices, ni pour
aucune réunion où il s'agit d'une décision à prendre.
Ensuite, qu'ils n'aient point d'édifices dont le nombre
ou la grandeur dépasse le nécessaire; qu'ils ne s'épuisent
pas en dépenses pour donner des combats
nombreux et variés, afin de ne pas se ruiner par de
vaines recherches, et de ne pas entrer dans des luttes
de rivalité insensée. Qu'ils aient cependant, excepté
les jeux du cirque qui se célèbrent chez nous,
quelques fêtes, quelques spectacles, sans toutefois
qu'il en résulte un dommage pour le trésor public ou
pour les maisons particulières, ni qu'aucun étranger soit
forcé de dépenser quoi que ce soit chez eux, ni que la
nourriture à perpétuité soit, sans distinction, donnée à
tous ceux qui ont remporté la victoire dans quelque
lutte. Il n'est pas raisonnable, en effet, que les riches
soient forcés de faire des dépenses hors de leur patrie,
et les prix offerts aux combattants par leurs concitoyens
suffisent amplement ; il n'y aura d'exception que pour
ceux qui auront remporté les prix aux jeux Olympiques,
Pythiques, ou ici : ce sont les seuls athlètes qui doivent
a recevoir la nourriture, afin que les villes ne s'épuisent
pas en vain, et que personne ne s'adonne à des exercices
en dehors de ceux où il y a du mérite à remporter
la victoire, lorsqu'il pourrait se livrer à des occupations
plus utiles pour lui-même et pour l'Etat. Voilà mon avis
sur ces questions. Quant aux jeux du cirque donnés
en outre des combats gymniques, je ne pense pas qu'il
faille permettre à aucune autre ville de les célébrer,
afin de ne point perdre au hasard des sommes immenses
et de ne point inspirer aux hommes de folles
passions, et aussi, ce qu'il y a de plus important,
pour que les soldats aient sans réserve les meilleurs
chevaux à leur disposition. C'est pour cette raison
que je défends d'une manière absolue qu'ils aient
lieu autre part qu'ici ; le reste, je l'ai réglé pour que
chaque peuple séparément se donne, avec peu de dépenses,
les plaisirs des yeux et des oreilles, sagement
et sans sédition. Qu'aucun n'ait de monnaies, de poids
ni de mesures particulières, que tous se servent des
nôtres ; qu'ils ne t'envoient aucune députation, si la
chose n'exige pas que tu en prennes personnellement
connaissance, qu'ils indiquent leurs demandes à leur
gouverneur et reçoivent par son intermédiaire les décisions
que tu auras approuvées. De la sorte, ils n'auront
rien à dépenser, ni à faire de démarches honteuses ;
ils recevront sans dépenses ni embarras tes
réponses, sans qu'elles soient altérées.
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