[52,21] πολίαρχος δὲ δή τις ἔκ τε τῶν προηκόντων καὶ ἐκ τῶν πάντα τὰ
καθήκοντα προπεπολιτευμένων ἀποδεικνύσθω, οὐχ ἵνα ἀποδημησάντων
που τῶν ὑπάτων ἄρχῃ, ἀλλ´ ἵνα τά τε ἄλλα ἀεὶ τῆς πόλεως
προστατῇ, καὶ τὰς δίκας τάς τε παρὰ πάντων ὧν εἶπον ἀρχόντων
ἐφεσίμους τε καὶ ἀναπομπίμους καὶ τὰς τοῦ θανάτου τοῖς τε ἐν
τῇ πόλει, πλὴν ὧν ἂν εἴπω, καὶ τοῖς ἔξω αὐτῆς μέχρι πεντήκοντα
καὶ ἑπτακοσίων σταδίων οἰκοῦσι κρίνῃ. ἕτερός τέ τις ἐκ τῶν ὁμοίων
καὶ αὐτὸς αἱρείσθω ὥστε τά τε γένη καὶ τὰς οὐσίας τούς τε τρόπους
καὶ τῶν βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων, ἀνδρῶν τε ὁμοίως καὶ
παίδων γυναικῶν τε τῶν προσηκουσῶν αὐτοῖς, ἐξετάζειν τε καὶ
ἐπισκοπεῖν, καὶ τὰ μὲν αὐτὸν ἐπανορθοῦν ὅσα μήτε τινὸς τιμωρίας
ἄξιά ἐστι καὶ παρορώμενα πολλῶν καὶ μεγάλων κακῶν αἴτια γίγνεται,
τὰ δὲ δὴ μείζω σοὶ ἐπικοινοῦσθαι. βουλευτῇ γάρ τινι, καὶ
τῷ γε ἀρίστῳ μετὰ τὸν πολίαρχον, μᾶλλον ἤ τινι τῶν ἱππέων προστετάχθαι
τοῦτο δεῖ. καὶ τό γε ὄνομα ἀπὸ τῆς σῆς τιμαρχίας
(πάντως γάρ σε προεστάναι τῶν τιμήσεων προσήκει) εἰκότως ἂν
λάβοι, ὥστε ὑποτιμητὴς καλεῖσθαι. ἀρχέτωσαν δὲ δὴ οἱ δύο οὗτοι
διὰ βίου, ἄν γε μὴ κακυνθῇ τις αὐτῶν τρόπον τινὰ ἢ καὶ νοσώδης
ἢ καὶ ὑπεργήρως γένηται. ἐκ μὲν γὰρ τῆς χρονίου ἀρχῆς
οὐδὲν ἂν δεινόν, ἅτε ὁ μὲν παντελῶς ἄοπλος ὤν, ὁ δ´ ὀλίγους τε
στρατιώτας ἔχων καὶ ἐν τοῖς σοῖς ὀφθαλμοῖς τὸ πλεῖστον ἄρχων,
ἐργάσαιντο· ἐκ δὲ δὴ τοῦ ἑτέρου καὶ ὀκνήσειαν ἂν προσκροῦσαί
τινι καὶ φοβηθεῖεν ἐρρωμένως τι πρᾶξαι, τήν τε ἑαυτῶν ἰδιωτείαν
καὶ τὴν ἄλλων τινῶν δυναστείαν προορώμενοι. καὶ μισθόν γέ τινα
φερέτωσαν καὶ τῆς ἀσχολίας ἕνεκα καὶ τῆς ἀξιώσεως.
περὶ μὲν δὴ τούτων ταύτην σοι τὴν γνώμην δίδωμι, οἱ δὲ δὴ
στρατηγήσαντες ἀρχέτωσάν τινα ἀρχὴν ἐν τοῖς ὑπηκόοις, (πρὶν γὰρ
στρατηγῆσαί σφας οὐχ ἡγοῦμαι δεῖν τοῦτο γίγνεσθαι· ἐκεῖνοι δ´
ὑποστρατηγείτωσαν οἷς ἂν εἴπω, καὶ ἅπαξ καὶ δεύτερον) εἶθ´ οὕτως
ὑπατευέτωσαν, ἄν γε καὶ ὀρθῶς διάρξωσι, καὶ μετὰ ταῦτα
τὰς μείζους ἡγεμονίας λαμβανέτωσαν.
| [52,21] « Nomme préfet de la ville un des principaux
citoyens qui ait passé par les dignités qu'il convient,
non pour commander en cas d'absence des consuls,
mais pour être constamment à la tête des affaires de
la ville, pour juger les causes en appel et celles qui
lui seront renvoyées par les magistrats dont j'ai parlé,
ainsi que les causes capitales contre les citoyens dans
l'enceinte de la ville, à l'exception de celles dont je
parlerai, et pour les citoyens qui habitent au dehors,
jusqu'à sept cent cinquante stades. Qu'un autre magistrat
soit choisi également parmi les pareils du dernier,
pour examiner et surveiller la naissance, la
fortune, les mœurs des sénateurs et des chevaliers,
hommes, enfants et femmes, et de leurs parents;
corriger lui-même ce qui, sans mériter encore d'être
puni, deviendrait, si on le négligeait, la cause de maux
grands et nombreux, et référer à toi pour les points
plus importants. C'est au sénateur le plus distingué
après le préfet urbain, ou, mieux encore, à un chevalier,
que ces fonctions doivent être confiées. Qu'empruntant
son nom à ta dignité censoriale (car il convient
en toutes manières que ta dignité soit la plus
élevée de toutes), il soit appelé sous-censeur. Que
ces deux magistrats soient à vie, à moins que quelqu'un
d'eux n'ait commis une forfaiture, ou qu'il ne
succombe soit à la maladie, soit à la vieillesse.
Une magistrature de si longue durée n'a rien de
redoutable, puisqu'ils agiront, l'un sans avoir d'armes
du tout, l'autre ne disposant que d'un petit nombre
de soldats, et exerçant sa charge, la plupart du temps,
sous tes yeux; tandis que des magistrats temporaires
redouteraient d'offenser personne et craindraient de
prendre une mesure énergique, en songeant qu'ils
rentreront dans la vie privée et que d'autres auront la
puissance. Qu'ils reçoivent une rémunération et pour
leurs services et pour leur dignité. Tel est l'avis que
je te donne à ce sujet. Quant à ceux qui ont exercé
la préture, qu'ils aient un gouvernement chez les peuples
soumis; car, avant d'avoir exercé la préture, cela
ne doit pas avoir lieu, selon moi. Que ceux qui n'auront
pas encore été préteurs servent de lieutenants à
ceux que tu auras désignés, une première et une seconde fois;
puis, qu'ils soient alors élevés au consulat,
s'ils ont bien rempli leurs charges, et qu'après
cela ils soient investis des fonctions les plus élevées.
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