Texte grec :
[51,25] πράξας δὲ ταῦτα ὁ Κράσσος ἐπὶ τοὺς Μυσοὺς ἐτράπετο, καὶ
τὰ μὲν πείθων τινὰς τὰ δὲ ἐκφοβῶν τὰ δὲ καὶ βιαζόμενος, πάντας
μὲν πλὴν πάνυ ὀλίγων, ἐπιπόνως δὲ δὴ καὶ ἐπικινδύνως κατεστρέψατο.
καὶ τότε μέν (χειμὼν γὰρ ἦν) ἐς τὴν φιλίαν ἀνεχώρησε,
πολλὰ μὲν ὑπὸ τοῦ ψύχους πολλῷ δὲ ἔτι πλείω ὑπὸ τῶν Θρᾳκῶν,
δι´ ὧν ὡς φίλων ἐπανῄει, παθών· ὅθενπερ γνώμην ἔσχεν ἀρκεσθῆναι
τοῖς κατειργασμένοις. καὶ γὰρ καὶ θυσίαι καὶ νικητήρια
οὐχ ὅτι τῷ Καίσαρι ἀλλὰ καὶ ἐκείνῳ ἐψηφίσθη· οὐ μέντοι καὶ
τὸ τοῦ αὐτοκράτορος ὄνομα, ὥς γέ τινές φασιν, ἔλαβεν, ἀλλ´ ὁ
Καῖσαρ μόνος αὐτὸ προσέθετο. ἐπεὶ δὲ οἱ Βαστάρναι ταῖς τε
συμφοραῖς ἀχθόμενοι, καὶ μηκέτ´ αὐτὸν ἐπιστρατεύσειν σφίσι πυθόμενοι,
πρός τε τοὺς Δενθελήτας καὶ πρὸς τὸν Σιτᾶν αὖθις ὡς
καὶ αἰτιώτατον αὐτοῖς τῶν κακῶν γεγονότα ἐτράποντο, οὕτω καὶ
ἄκων ἐξανέστη, καὶ σπουδῇ χωρήσας ἀνέλπιστός τε αὐτοῖς ἐπέπεσε,
καὶ κρατήσας σπονδὰς ὁποίας ἠθέλησεν ἔδωκεν. ὡς δ´ ἅπαξ τῶν
ὅπλων αὖθις ἥψατο, ἐπεθύμησεν ἀμύνασθαι τοὺς Θρᾷκας τοὺς ἐν
τῇ ἀνακομιδῇ τῇ ἐκ τῆς Μυσίας λυπήσαντας αὐτόν· καὶ γὰρ τότε
χωρία τε ἐντειχιζόμενοι καὶ πολεμησείοντες ἠγγέλλοντο. καί σφων
Μαίδους μὲν καὶ Σερδοὺς μάχαις τε κατακρατῶν, καὶ τὰς χεῖρας
τῶν ἁλισκομένων ἀποτέμνων, οὐκ ἀπόνως μέν, ἐχειρώσατο δ´ οὖν·
τὰ δ´ ἄλλα πλὴν τῆς τῶν Ὀδρυσῶν γῆς κατέδραμε. τούτων γάρ,
ὅτι τῷ τε Διονύσῳ πρόσκεινται καὶ τότε ἄνευ τῶν ὅπλων ἀπήντησάν
οἱ, ἐφείσατο· καὶ αὐτοῖς καὶ τὴν χώραν ἐν ᾗ καὶ τὸν θεὸν
ἀγάλλουσιν ἐχαρίσατο, Βησσοὺς τοὺς κατέχοντας αὐτὴν ἀφελόμενος.
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Traduction française :
[51,25] Après ces exploits, Crassus tourna ses armes
contre les Mysiens, et, partie persuasion, partie frayeur,
partie force ouverte, il les subjugua tous non sans peine
et sans danger, à l'exception d'un très petit nombre.
Alors (c'était l'hiver) il se retira dans un pays ami, après
avoir beaucoup souffert du froid et beaucoup plus encore
des Thraces, à travers lesquels il revint comme à
travers un peuple ami; c'est ce qui lui inspira la résolution
de s'en tenir aux exploits accomplis. En effet,
des supplications et le triomphe avaient été décernés
non seulement à César, mais à Crassus aussi ; néanmoins
il ne reçut pas, au dire des historiens, le titre d'imperator,
César seul le prit. Cependant les Bastarnes, affligés
de leurs défaites et instruits qu'il ne marcherait plus
contre eux, ayant tourné de nouveau leurs efforts
contre les Denthélètes et contre Sita, l'auteur principal,
suivant eux, de leurs maux, Crassus sortit, bien que
malgré lui, de son repos; puis, s'avançant en diligence, il
tomba sur eux inopinément, et, les ayant vaincus, leur
imposa les conditions qu'il voulut. Une fois qu'il eut de
nouveau touché les armes, il conçut le désir de se
venger des Thraces qui l'avaient inquiété à son retour
de Mysie; on annonçait d'ailleurs qu'ils fortifiaient leurs
places et se disposaient à la guerre. Après avoir écrasé
deux peuples de cette race, les Merdes et les Serdes,
dans plusieurs batailles, et coupé les mains aux captifs,
il parvint, non sans peine, mais enfin il parvint à les
subjuguer ; il fit des incursions dans le reste du pays,
excepté le territoire des Odryses. Il fit grâce à ce peuple,
parce qu'il est attaché au culte de Bacchus, et qu'alors
il vint à sa rencontre sans armes ; il lui fit don du pays
dans lequel ils honorent ce dieu, après en avoir dépouillé
les Besses qui le possédaient.
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