HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLIX

Chapitre 14-15

  Chapitre 14-15

[49,14] προσποιησάμενος οὖν εὔλογά τε αὐτοὺς ἀξιοῦν καὶ ἀνθρωπίνων δεῖσθαι, διῆκε πρώτους μὲν τοὺς ἐπὶ τὸν Ἀντώνιον πρὸς τὴν Μούτιναν στρατεύσαντας αὐτῷ, ἔπειτα δὲ ὡς καὶ οἱ ἄλλοι ἐνέκειντο, καὶ ἐξ ἐκείνων πάντας τοὺς δέκατον ἔτος ἐν τῇ στρατείᾳ ἔχοντας. καὶ ἵνα γε τοὺς λοιποὺς ἐπισχῇ, προσανεῖπεν ὅτι οὐδενὶ ἔτ´ αὐτῶν, οὐδ´ ἂν τὰ μάλιστα ἐθελήσῃ, χρήσεται. ἀκούσαντες δὲ τοῦτο οὐδὲν ἔτ´ ἐφθέγξαντο, ἀλλὰ καὶ πάνυ προσέχειν αὐτῷ ἤρξαντο, ὅτι τοῖς τε ἀφειμένοις, οὐ πᾶσι, πλὴν τῶν προτέρων, ἀλλὰ τοῖς ἀξιωτάτοις, τά τε ἄλλα ὅσα ὑπέσχητο δώσειν καὶ χώραν νεμεῖν ἐπηγγείλατο, καί σφισι πᾶσι μὲν πεντακοσίας δραχμάς, τοῖς δὲ δὴ ναυκρατήσασι καὶ στέφανον ἐλαίας ἔδωκε. κἀκ τούτου τούς τε ἄλλους πολλὰ ὡς ἑκάστους, καὶ τοὺς ἑκατοντάρχους ὡς καὶ ἐς τὰς βουλὰς αὐτοὺς τὰς ἐν ταῖς πατρίσι καταλέξων, ἐπήλπισε. τοῖς τε ὑποστρατήγοις ἄλλοις τε ἄλλα καὶ τῷ Ἀγρίππᾳ στέφανον χρυσοῦν ἐμβόλοις ἠσκημένον ἐδωρήσατο· μήτε πρότερον μήτ´ αὖθις ἄλλῳ τῳ ἐγένετο. καὶ ὅπως γε διὰ παντός, ὁσάκις οἵ τινα ἐπινίκια πέμψαντες τὸν στέφανον τὸν δάφνινον - - -, ἐκεῖνος τούτῳ τῷ ναυκρατητικῷ χρῷτο, δόγματι ὕστερον ἐβεβαιώθη. οὕτω μὲν τότε τοὺς στρατιώτας κατέστησε· καὶ τὸ μὲν ἀργύριον αὐτοῖς αὐτίκα, τὴν δὲ χώραν οὐ πολλῷ ὕστερον ἔδωκεν. ἐπειδὴ γὰρ οὐκ ἐξήρκεσεν ἐν τῷ δημοσίῳ ἔτι τότε οὖσα, προσεξεπρίατο ἄλλην τε καὶ παρὰ Καμπανῶν τῶν ἐν τῇ Καπύῃ οἰκούντων συχνήν (καὶ γὰρ ἐποίκων πόλις πολλῶν ἐδεῖτο), καὶ αὐτοῖς τό τε ὕδωρ τὸ Ἰούλιον ὠνομασμένον, ἐφ´ καὶ τὰ μάλιστα διὰ πάντων ἀγάλλονται, τήν τε χώραν τὴν Κνωσίαν, ἣν καὶ νῦν ἔτι καρποῦνται, ἀντέδωκε. ταῦτα μὲν οὖν ὕστερον ἐγένετο· τότε δὲ τά τε ἐν τῇ Σικελίᾳ διῴκησε, καὶ τὴν Λιβύην ἑκατέραν ἀμαχεὶ διὰ Στατιλίου Ταύρου παρεστήσατο, τῷ τε Ἀντωνίῳ τὸν ἴσον ἀντὶ τῶν ἀπολομένων νεῶν ἀριθμὸν ἀντέπεμψε. [49,14] Feignant donc de trouver leur demande équitable et conforme aux besoins de l'humanité, il commença par congédier ceux qui avaient pris part avec lui à l'expédition de Mutina contre Antoine, puis, comme les autres insistaient, il congédia tous ceux d'entre eux qui avaient dix ans de service. Afin de contenir le reste, il déclara qu'il ne se servirait plus d'aucun de ceux qui avaient été congédiés, lors même qu'ils lui feraient les plus vives instances. A ces mots, ils ne proférèrent plus une seule parole et se mirent à lui obéir avec soumission, parce qu'il annonça publiquement qu'il ne tiendrait pas à ceux qui avaient reçu leur congé, excepté aux premiers, et encore pas à tous, mais seulement aux plus dignes, les promesses qu'il leur avait faites, entre autres celle d'une distribution de terres, et qu'il donna cinquante drachmes à tous les hommes maintenus, plus une couronne d'olivier à ceux qui avaient pris part à la victoire navale. Ensuite, il fit concevoir à chacun des autres en son particulier de nombreuses espérances, et aux centurions celle de devenir membres du sénat dans leur patrie. Les lieutenants reçurent les uns une chose, les autres une autre; Agrippa eut une couronne rostrale en or, honneur qui n'avait été auparavant et qui ne fut dans la suite accordé à aucun autre. Le privilège de porter à perpétuité cette couronne navale, toutes les fois que les autres triomphateurs porteraient leur couronne de laurier, lui fut plus tard confirmé par un décret du sénat. Ce fut de cette manière que César alors apaisa les soldats; il leur donna sur-le-champ l'argent et peu de temps après les terres. Comme les terres du domaine public se trouvèrent insuffisantes. il en acheta une quantité considérable aux Campaniens qui habitaient Capoue (leur ville avait besoin de nombreux colons), et leur donna en échange l'eau nommée Julia, de tous leurs avantages celui dont ils sont le plus fiers, et le pays de Cnosse, qu'ils cultivent encore aujourd'hui. Mais ces mesures ne furent prises que plus tard; pour l'instant, il régla les affaires de la Sicile, conquit, par Statilius Taurus, l'une et l'autre Libye sans coup férir, et, pour qu'Antoine remplaçât les vaisseaux perdus, il lui en fit parvenir un nombre égal.
[49,15] κἀν τούτῳ τά τε τῶν Τυρσηνῶν στασιάσαντα ἔπειτα ἅμα τῷ τῆς νίκης αὐτοῦ πυθέσθαι κατέστη, καὶ οἱ ἐν τῷ ἄστει ἐπαίνους τε αὐτῷ ὁμοθυμαδὸν καὶ εἰκόνας καὶ προεδρίαν ἁψῖδά τε τροπαιοφόρον, καὶ τὸ ἐφ´ ἵππου ἐσελάσαι τό τε στεφάνῳ δαφνίνῳ ἀεὶ χρῆσθαι, καὶ τὸ τῇ ἡμέρᾳ ἐν ἐνενικήκει, ἱερομηνίᾳ ἀιδίῳ οὔσῃ, ἐν τοῦ Διὸς τοῦ Καπιτωλίου μετά τε τῆς γυναικὸς καὶ μετὰ τῶν παίδων ἑστιᾶσθαι ἔδωκαν. ταῦτα μὲν εὐθύς σφισι μετὰ τὴν νίκην ἔδοξεν, ἤγγειλαν δὲ αὐτὴν πρῶτον μὲν στρατιώτης τις τῶν ἐν τῇ πόλει τότε ὄντων, κάτοχος ἐν αὐτῇ ἐκείνῃ τῇ ἡμέρᾳ ἐκ θεοῦ δή τινος γενόμενος, καὶ ἄλλα τε πολλὰ καὶ εἰπὼν καὶ πράξας, καὶ τέλος ἔς τε τὸ Καπιτώλιον ἀναδραμὼν καὶ τὸ ξίφος πρὸς τοὺς τοῦ Διὸς πόδας ὡς μηκέτ´ αὐτοῦ χρείας οὔσης θείς, ἔπειτα δὲ καὶ οἱ ἄλλοι οἱ παραγενόμενοί τε ἐν αὐτῇ καὶ πεμφθέντες ἐς τὴν Ῥώμην ὑπὸ τοῦ Καίσαρος. ἐπεὶ δὲ καὶ αὐτὸς ἀφίκετο, καί σφας συναγαγὼν ἔξω τοῦ πωμηρίου κατὰ τὰ πάτρια τά τε πεπραγμένα οἱ ἀπελογίσατο καὶ τῶν ψηφισθέντων τινὰ παρήκατο, τόν τε φόρον τὸν ἐκ τῶν ἀπογραφῶν, καὶ εἰ δή τι ἄλλο ἔτι τῷ δημοσίῳ ἐς τὸν πρὸ τοῦ ἐμφυλίου πολέμου χρόνον ἐπωφείλετο, ἀφῆκε, τέλη τέ τινα κατέλυσε, καὶ τὴν τοῦ Λεπίδου ἱερωσύνην διδομένην οἱ οὐκ ἔλαβεν (οὐδὲ γὰρ ἐξῆν ζῶντά τινα ἀφελέσθαι), καὶ ἄλλα πολλὰ αὐτῷ προσεψηφίσαντο. ἤδη μὲν γάρ τινες διεθρόησαν ὅτι ἐπί τε τῇ τοῦ Ἀντωνίου καὶ ἐπὶ τῇ τοῦ Λεπίδου διαβολῇ, καὶ ὥστε τὴν αἰτίαν τῶν πρότερον ἀδίκως γενομένων ἐς ἐκείνους μόνους ἀπώσασθαι, ταῦθ´ οὕτω τότε ἐμεγαλοφρονήσατο· ἄλλοι δὲ ὅτι, ἐπειδὴ μηδένα τρόπον ἀπολαβεῖν τὰ ὀφειλόμενα ἐδύνατο, χάριν τινὰ ἑαυτοῦ ἀζήμιον τὴν ἐκείνων ἀδυναμίαν ἐποιήσατο. ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἄλλως ἐθρυλεῖτο, τότε δὲ οἰκίαν τε αὐτῷ ἐκ τοῦ δημοσίου δοθῆναι ἔγνωσαν· τὸν γὰρ τόπον ὃν ἐν τῷ Παλατίῳ, ὥστ´ οἰκοδομῆσαί τινα, ἐώνητο, ἐδημοσίωσε καὶ τῷ Ἀπόλλωνι ἱέρωσεν, ἐπειδὴ κεραυνὸς ἐς αὐτὸν ἐγκατέσκηψε. τήν τε οὖν οἰκίαν αὐτῷ ἐψηφίσαντο, καὶ τὸ μήτε ἔργῳ μήτε λόγῳ τι ὑβρίζεσθαι· εἰ δὲ μή, τοῖς αὐτοῖς τὸν τοιοῦτό τι δράσαντα ἐνέχεσθαι οἷσπερ ἐπὶ τῷ δημάρχῳ ἐτέτακτο. καὶ γὰρ ἐπὶ τῶν αὐτῶν βάθρων συγκαθέζεσθαί σφισιν ἔλαβε. [49,15] Une sédition qui avait éclaté en Etrurie s'apaisa dès qu'on apprit la victoire de César; à Rome on lui décerna d'un commun accord des éloges, des statues, le titre de prince du sénat, un arc de triomphe, l'honneur de faire son entrée à cheval, le droit de porter toujours une couronne de laurier, et, pour l'anniversaire de sa victoire, qui devait être célébrée à perpétuité par une supplication, le privilège d'un banquet dans le temple de Jupiter, au Capitole, avec sa femme et ses enfants. Ces décrets furent rendus aussitôt après sa victoire, victoire annoncée à Rome, d'abord par un des soldats qui s'y trouvaient alors, et qui, ce jour-là, possédé de quelque dieu, après diverses paroles et actions, finit par monter en courant au Capitole et y déposer son épée sous les pieds de Jupiter, comme s'il ne devait plus en avoir besoin; puis, par d'autres qui avaient assisté à la bataille et avaient été dépêchés par César. Après que lui-même, à son arrivée, réunissant les citoyens hors du Pomérium, suivant la coutume des ancêtres, eut rendu compte de ses actes, laissé de côté quelques-uns des honneurs décrétés, fait remise du cens et de ce qui pouvait être dû au trésor public pour le temps antérieur à la guerre civile, aboli certains impôts et refusé le pontificat de Lépidus qui lui était offert (il n'était pas permis de dépouiller un pontife vivant), on ajouta un grand nombre d'autres décrets en sa faveur. Quelques-uns répandirent, à partir de ce moment, que c'était pour faire accuser Antoine et Lépidus et rejeter sur eux seuls la cause des premières injustices, qu'il montrait cette grandeur d'âme; d'autres, que, ne pouvant d'aucune façon recouvrer les sommes dues, il se faisait de l'impuissance des citoyens, sans perte pour lui, un titre à leur faveur. Mais ce n'étaient que des bruits sans fondement. On décida également alors qu'il lui serait donné une maison appartenant à l'État; car l'emplacement qu'il avait acheté sur le Palatin pour en bâtir une avait été par lui abandonné au public et consacré à Apollon, depuis que la foudre y était tombée. On lui décréta donc cette maison, le privilège d'être à l'abri de tout acte ou parole injurieuse, sous peine, pour le coupable, d'encourir les châtiments établis pour attaque à la personne d'un tribun du peuple. De plus, il lui fut permis de s'asseoir sur les mêmes bancs que les tribuns.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 31/08/2006