HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLIX

Chapitre 2-3

  Chapitre 2-3

[49,2] μαθὼν δὲ ταῦτα Σέξτος αὐτὸς μὲν ἐν Μεσσήνῃ ὑφώρμει, τὸν διάπλουν αὐτοῦ τηρῶν, τῷ δ´ Ἀγρίππᾳ Δημοχάρην ἀνθορμεῖν ἐν Μύλαις ἐκέλευσεν. οὗτοι οὖν τὸ μὲν πλεῖστον τοῦ χρόνου ἀποπειρώμενοι μὲν ἀλλήλων κατὰ τὸ ἀεὶ παρεῖκον, οὐ μέντοι καὶ ἐναποκινδυνεῦσαι παντὶ τῷ στόλῳ τολμῶντες, κατανάλωσαν· οὔτε γὰρ τὰς δυνάμεις ἀλλήλων ᾔδεσαν, καὶ πάντα πρός τε τὸ μεῖζον καὶ πρὸς τὸ φοβερώτερον παρ´ ἀμφοτέροις περὶ τῶν ἑτέρων ἐλογοποιεῖτο. τέλος δὲ Ἀγρίππας συνιεὶς ὅτι οὐ συμφέρει οἱ διατρίβειν (οἱ γὰρ τοῦ Σέξτου, ἅτε ἐν τῇ οἰκείᾳ ναυλοχοῦντες, οὐδὲν ἐδέοντο σπεύδειν) τάς τε ἀρίστας τῶν νεῶν ἔλαβε, καὶ ἐπὶ τὰς Μύλας πρὸς κατασκοπὴν τοῦ τῶν ἐναντίων πλήθους ὥρμησε. καὶ ἐπειδὴ μήτε πάντας αὐτοὺς ἰδεῖν ἠδυνήθη μήτ´ ἀναχθῆναί τις αὐτῶν ἠθέλησε, κατεφρόνησεν αὐτῶν, καὶ ἐπανελθὼν παρεσκευάζετο ὡς καὶ πάσαις ταῖς ναυσὶ τῆς ὑστεραίας ἐπὶ τὰς Μύλας ἐπιπλευσούμενος. τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ Δημοχάρης ἔπαθε· μόνας τε γὰρ τὰς ἀφικομένας ναῦς ὑποτοπήσας εἶναι, καὶ βραδύτατα αὐτὰς ὑπὸ τοῦ μεγέθους πλεούσας ἰδών, τόν τε Σέξτον τῆς νυκτὸς μετεπέμψατο, καὶ ἡτοιμάζετο ὡς καὶ αὐτῇ τῇ Λιπάρᾳ προσμίξων. ἡμέρα τε ὑπέφηνε, καὶ ἀμφότεροι ἅμα ὡς καὶ ἐπ´ ἐλάττους σφῶν ἀλλήλους ὄντας ἔπλεον. [49,2] Informé de ces circonstances, Sextus se mit lui-même en station à Messine pour observer l'ennemi, et donna ordre à Démocharès de se porter à Myles, en face d'Agrippa. Ces deux chefs passèrent la plus grande partie du temps à s'éprouver l'un l'autre dans de légers engagements, sans oser cependant exposer leur flotte entière; ils ne connaissaient ni l'un ni l'autre leurs forces respectives, et des deux côtés on exagérait tout chez l'ennemi et on s'en effrayait outre mesure. A la fin, Agrippa, comprenant qu'il n'y avait pas avantage pour lui à temporiser, car les matelots de Sextus, stationnant dans leur pays, n'avaient nul besoin de se hâter, prit ses meilleurs vaisseaux et poussa jusqu'à Myles, afin de reconnaître la force des ennemis. N'ayant pu les voir tous et aucun d'eux n 'avant voulu cingler vers lui, il les méprisa, et, quand il fut de retour, il fit ses dispositions pour marcher le lendemain avec tous ses vaisseaux contre Myles. Démocharès éprouva la même chose. Se figurant que son adversaire n'avait que les vaisseaux qu'il avait mis en ligne, et les voyant marcher lentement, à cause de leur grandeur, il envoya de nuit quérir Sextus, et se disposa pour engager l'action à Lipari même. Le jour parut, et les deux chefs s'avancèrent, croyant l'un et l'autre marcher contre un adversaire inférieur en nombre.
[49,3] ἐγγὺς δὲ δὴ γενόμενοι, καὶ παρὰ δόξαν πολλῷ πλείους τοὺς ἐναντίους ἑκάτεροι ὧν ᾤοντο εἶναι ἰδόντες, τὰ μὲν πρῶτα ἐταράχθησαν ὁμοίως ἀμφότεροι, καί τινες καὶ πρύμναν ἐκρούσαντο· ἔπειτα δὲ τὴν φυγὴν τῆς μάχης μᾶλλον φοβηθέντες, καὶ ἐν μὲν ταύτῃ καὶ κρατῆσαι ἂν ἐλπίσαντες, ἐν δὲ ἐκείνῃ πασσυδὶ ἀπολεῖσθαι προσδοκήσαντες, ἀντεξώρμησαν καὶ συμμίξαντες ἐναυμάχησαν. ἦσαν δὲ οἱ μὲν τῷ πλήθει τῶν νεῶν οἱ δὲ ταῖς ἐμπειρίαις τῶν ναυτικῶν προφέροντες, καὶ τοῖς μὲν τό τε ὕψος τῶν σκαφῶν καὶ τὸ πάχος τῶν ἐπωτίδων οἵ τε πύργοι συνῄροντο, τοὺς δ´ ἑτέρους οἵ τε διέκπλοι ἀνέφερον, πρός τε τὴν ῥώμην τῶν τοῦ Καίσαρος ἐπιβατῶν τόλμα αὐτῶν ἀντήρκει· αὐτόμολοι γὰρ οἱ πλείους ἐκ τῆς Ἰταλίας ὄντες ἀπονοίᾳ πολλῇ ἐχρῶντο. κἀκ τούτου πλεονεκτοῦντές τε ἅμα ἀλλήλων καὶ ἐλαττούμενοι οἷς εἶπον, ἴσην τὴν ἰσχὺν ἐκ τοῦ τῶν ὑπαρχόντων σφίσιν ἀντιπάλου εἶχον· καὶ διὰ τοῦτο χρόνῳ καὶ ἀγχώμαλα ἐπὶ πλεῖστον ἠγωνίσαντο. οἵ τε γὰρ Σέξτειοι τοὺς μὲν ἄνδρας τοὺς ἐναντίους τῷ ῥοθίῳ ἐξέπλησσον, καί τινας ναῦς, ῥύμῃ τέ σφισι προσπίπτοντες καὶ τὰς παρεξειρεσίας αὐτῶν ἀναρρηγνύντες, ἐτίτρωσκον, ἀπὸ δὲ δὴ τῶν πύργων ἐν τῇ προσμίξει βαλλόμενοι καὶ χειρῶν ἐπιβολαῖς σιδηρῶν προσαρτώμενοι οὐδὲν ἔλαττον ὧν ἔδρων ἔπασχον· καὶ οἱ Καισάρειοι ἐς χεῖρας μέν σφισιν ἰόντες καὶ ἐς τὰς ναῦς σφῶν μετεκβαίνοντες κρείττους ἐγίγνοντο, ἐκπηδώντων δὲ αὐτῶν ἐς τὴν θάλασσαν ὁπότε βαπτίζοιντο, καὶ ἑτέρων σκαφῶν ῥᾳδίως ἔκ τε τοῦ καλῶς νεῖν καὶ ἐκ τοῦ κούφως ἐσκευάσθαι ἐπιβαινόντων, ἀντιρρόπως ἠλαττοῦντο. κἀν τούτῳ καὶ τῶν νεῶν τε τῆς ναυτιλίας τῶν ἑτέρων ὀξύτης ἰσοπαλὴς τῇ τῶν ἐναντίων βεβαιότητι καὶ τούτων βαρύτης ἰσοστασία τῇ ἐκείνων λεπτότητι ἐγίγνετο. [49,3] Mais quand ils se furent approchés, et que, contre leur attente, ils virent chacun que ses adversaires étaient bien plus nombreux qu'il ne le croyait, ils furent, dans le premier moment, l'un et l'autre pareillement troublés, quelques vaisseaux même virèrent de bord; mais ensuite, redoutant plus la fuite que le combat, espérant avoir l'avantage dans le dernier cas et s'attendant à périr en masse dans l'autre, ils marchèrent en avant, et engagèrent un combat général. La supériorité des uns était dans le nombre de leurs vaisseaux, celle des autres dans leur expérience de la mer: les uns avaient pour eux la hauteur de leurs bâtiments, l'épaisseur des oreilles de leur proue et leurs tours: les autres manœuvraient mieux, et leur audace était suffisante pour résister à la force des soldats montés à bord des vaisseaux de César: échappés de l'Italie, la plupart n'avaient plus d'espoir. Ainsi donc, avec les avantages et les désavantages que je viens de mentionner, leurs forces se balançaient de part et d'autre. Aussi le combat fut-il longtemps égal. En effet, les Sextiens, par leur impétuosité, frappaient de terreur leurs adversaires, et causaient des avaries à quelques navires en poussant rapidement leurs vaisseaux à l'encontre et en brisant la partie dépourvue de rameurs; mais, d'un autre côté, dans la mêlée, assaillis de traits du haut des tours et saisis par des mains de fer lancées sur eux, ils étaient aussi maltraités qu'ils maltraitaient les autres. Les Césariens avaient la supériorité lorsqu'on en venait aux mains ou qu'ils passaient à bord de l'ennemi; mais ils avaient, à leur tour, l'infériorité, lorsque celui-ci, au moment de sombrer, s'élançait à la mer, et, grâce à son habileté à nager et à la légèreté de son équipement, montait sans peine sur d'autres vaisseaux. Dans cette lutte, la vitesse des vaisseaux et de la marche compensait chez les uns la solidité des vaisseaux ennemis, dont la pesanteur formait un équivalent à la légèreté de leurs adversaires.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006