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[42,0] Τάδε ἔνεστιν ἐν τῷ τετταρακοστῷ δευτέρῳ τῶν Δίωνος Ῥωμαϊκῶν
Ὡς Πομπήιος ἡττηθεὶς ἐν Θεσσαλίᾳ ἔφυγεν εἰς Αἴγυπτον καὶ
ἀπέθανεν.
Ὡς Καῖσαρ Πομπήιον ἐπιδιώκων εἰς Αἴγυπτον ἦλθεν.
Ὡς ἠγγέλθη τὰ κατὰ Καίσαρα καὶ Πομπήιον εἰς Ῥώμην καὶ ἃ
ἐψηφίσαντο τῷ Καίσαρι.
Ὡς ἐστασίασαν οἱ ἐν Ῥώμῃ παρὰ τὴν τοῦ Καίσαρος ἀποδημίαν.
Ὡς Καῖσαρ Αἰγυπτίοις πολεμήσας κατεστρέψαντο αὐτοὺς καὶ τῇ
Κλεοπάτρᾳ ἐχαρίσατο.
Ὡς Καῖσαρ Φαρνάκην ἐνίκησεν.
Ὡς Καῖσαρ ἐς Ῥώμην ἐπανῆλθε καὶ τὰ ἐν αὐτῇ κατεστήσατο.
Ὡς Καῖσαρ ἐς Ἀφρικὴν ἐστράτευσεν.
Χρόνου πλῆθος τὰ λοιπὰ τῆς Γ. Ἰουλίου Καίσαρος τὸ β' καὶ
Πουπλίου Σερουιλίου Ἰσαυρικοῦ ὑπατείας καὶ ἄλλο ἔτος ἕν, ἐν ᾧ
ἄρχοντες οἱ ἀριθμούμενοι οἵδε ἐγένοντο
Γ. Ἰούλιος Γ. ὑἱ. Καῖσαρ δικτάτωρ τὸ β' Μ. Ἀντώνιος Μ. ὑἱ.
Ἵππαρχος, ὑπάτω δὲ Κ. Φούριος Κ. ὑἱ. Καλῆνος καὶ Π. Οὐατίνιος Π. ὑἱ.
| [42,0] Matières contenues dans le quarante-deuxième livre de l'Histoire
romaine de Dion.
Comment Pompée, défait en Thessalie, s'enfuit en Égypte et périt (chapitres 1-5).
Comment César, poursuivant Pompée, arrive en Égypte (chapitres 6-9).
Comment les nouvelles au sujet de César et de Pompée sont annoncées à Rome, et
quels décrets sont votés en l'honneur de César (chapitres 17-20).
Comment les habitants de Rome se disputent pendant l'absence de César (chapitres 21-33).
Comment César combat et soumet les Égyptiens et comment il en fait cadeau à
Cléopâtre (chapitres 34-44).
Comment César bat Pharnace (chapitres 45-48).
Comment César revient à Rome et y règle les problèmes (chapitres 49-55).
Comment César mène une expédition en l'Afrique (chapitres 56-58).
Chronologie :
la fin du consulat de C. Julius Caesar (II) et de Publius Servilius
Isauricus, ainsi qu'une année supplémentaire, où se trouvaient les
magistrats (les consuls) suivants:
47 Av. J.C.
C. Iulius Caesar fils de Caius, dictateur (II), M. Antonius fils de
Marcus, maître de cavalerie, et les deux consuls Q. Fufius Calenus fils
de Quintus et P. Vatinius fils de Publius.
| [42,1] (1) Ἡ μὲν οὖν μάχη τοιαύτη δή τις ἐγένετο. Καὶ ἀπ' αὐτῆς ὁ
Πομπήιος πάντων τῶν ἑαυτοῦ πραγμάτων παραχρῆμα ἀπέγνω,
καὶ οὐκέτ' οὔτε τῆς ἰδίας ἀρετῆς, οὔτε τοῦ τῶν λοιπῶν στρατιωτῶν
πλήθους, οὔθ' ὅτι πολλάκις ἡ τύχη δι' ἐλαχίστου τοὺς πταίσαντας
ἀναλαμβάνει, λογισμόν τινα ἐποιήσατο, καίπερ ἐν τῷ πρόσθεν
χρόνῳ πλεῖστον μὲν τὸ εὔθυμον πλεῖστον δὲ τὸ εὔελπι παρὰ πάντα
ὅσα ἐσφάλη ἀεί ποτεσχών.
(2) Αἴτιον δὲ ὅτι ἐν μὲν ἐκείνοις ἀντίπαλος ὡς πλήθει τοῖς ἐναντίοις
ὢν οὐ προελάμβανε τῇ γνώμῃ τὴν νίκην, ἀλλ' ἐπ' ἀμφότερα τὴν
ἔκβασιν τῶν πραγμάτων, ἔν τε τῷ θαρσοῦντι καὶ πρὶν ἐς
κατάπληξίν τινα ἀφικέσθαι, προσκοπῶν οὐκ ἠμέλει τῆς τοῦ
χείρονος θεραπείας, καὶ διὰ τοῦτ' οὔθ' ὑπείκειν ταῖς συμφοραῖς
ἠναγκάζετο καὶ ἀναμάχεσθαι ῥᾳδίως ἐδύνατο, τότε δὲ πολλῷ τοῦ
Καίσαρος περισχήσειν ἐλπίσας οὐδὲν προείδετο.
(3) Οὔκουν οὐδὲ τὸ στρατόπεδον ἐν ἐπιτηδείῳ ἐποιήσατο, οὐδ'
ἀναφυγὴν οὐδεμίαν ἡττηθέντι οἱ παρεσκεύασε· τρῖψαί τε δυνηθεὶς
ἂν τὰ πράγματα, κἀκ τούτου ἀμαχεὶ κρατῆσαι στρατός τε γὰρ καθ'
ἑκάστην ἡμέραν αὐτῷ προσεγίγνετο, καὶ τὰ ἐπιτήδεια ἄφθονα ἅτε
ἐν τε φιλίᾳ τῇ πλείστῃ χώρᾳ ὢν καὶ ναυκρατῶν εἶχεν, ὅμως, εἴτε
ἐθελοντὴς ὡς καὶ πάντως νικήσων, εἴτε καὶ ὑπὸ τῶν συνόντων
ἐκβιασθείς, συνέβαλε.
(4) Καὶ διὰ ταῦτ', ἐπειδὴ τάχιστα ἐνικήθη, δεινῶς ἐξεπλάγη καὶ οὔτε
τι βούλευμα καίριον οὔτ' ἐλπίδα βεβαίαν ἐς τὸ ἀνακινδυνεῦσαι
ἔσχεν. Ὅταν γάρ τι ἀπροσδοκήτως τέ τινι καὶ μετὰ πλείστου
παραλόγου προσπέσῃ, τό τε φρόνημα αὐτοῦ ταπεινοῖ καὶ τὸ
λογιζόμενον ἐκπλήσσει, ὥστ' αὐτὸν κάκιστόν τε καὶ ἀσθενέστατον
τῶν πρακτέων κριτὴν γενέσθαι.
(5) Οὐ γὰρ ἐθέλουσιν οἱ λογισμοὶ τοῖς φόβοις συνεῖναι, ἀλλὰ ἂν
μὲν προκατάσχωσί τινα, καὶ μάλα γενναίως αὐτοὺς ἀπωθοῦνται,
ἂν δ' ὑστερήσωσιν, ἡττῶνται.
| [42,1] (1) Tel fut donc cette bataille. Et Pompée désespéra aussitôt de tous
ses projets, et il ne tint plus aucun compte de sa propre valeur, ni de la
multitude des troupes qui lui restaient, ni du fait que la fortune change
souvent après un laps de temps; alors qu'auparavant il était toujours
d'un caractère fort jovial et d'un optimisme à toute épreuve .
(2) La raison en était qu'en ces occasions il se trouvait habituellement
sur un pied d’égalité avec son ennemi et que par conséquent il ne
considérait pas la victoire comme allant de soi; il supputait les deux
issues possibles des événements quand il était encore calme et qu’il
n'était pas encore rempli d’inquiétude; il se préparait au pire. Ainsi il
n’était pas forcé de céder aux désastres et pouvait facilement
reprendre le combat; mais cette fois, comme il avait voulu prouver qu’il
vraiment supérieur à César, il n'avait pris aucune précaution.
(3) Par exemple, il n'avait pas placé son camp dans un lieu approprié,
et n’avait prévu aucune retraite pour lui-même en cas de défaite. Et
alors qu'il aurait pu retarder l'action et ainsi l’emporter sans combat, -
puisque son armée continuait à augmenter chaque jour et qu’il avait
des provisions en abondance, se trouvant dans un pays presque
entièrement ami et étant également maître des mers, - néanmoins, que
ce soit de sa propre décision, parce qu'il comptait vaincre quoi qu'il
arrive, ou parce que sa main fut forcée par ses associés, il avait
engagé le combat.
(4) C'est pourquoi, dès qu'il fut vaincu, il fut fort terrifié et n'eut aucun
plan opportun ni aucun espoir assuré pour faire face de nouveau au
danger. C’est ce qui arrive quand le malheur frappe inopinément un
homme contrairement à toutes ses prévisions : son esprit est mortifié
et sa raison est frappée de panique, de sorte qu'il devient le plus
mauvais juge de ce qu'il doit faire.
(5) Les raisonnements n'ont aucune place avec la crainte; s'ils
occupent la première place, ils poussent hardiment l'autre dehors, mais
s'ils ont la seconde place, ils ont le dessous.
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