HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XXXVIII

ἐστιν



Texte grec :

[38,17] ὁ μέντοι Καῖσαρ (ἔξω γὰρ τοῦ τείχους ὁ Κλώδιος δι´ αὐτόν, ἐπειδήπερ ἐξεστράτευτο, τὸν ὅμιλον συναγαγὼν καὶ ἐκεῖνον ἐπιγνώμονα τῶν γεγραμμένων ἐποιήσατο) τὴν μὲν {γὰρ} παρανομίαν τῶν περὶ τὸν Λέντουλον πραχθέντων κατεψηφίσατο, τὴν μέντοι τιμωρίαν τὴν ἐπ´ αὐτοῖς γραφομένην οὐκ ἐδοκίμασεν· ὅσα μὲν γὰρ περὶ τῶν τότε γενομένων ἐφρόνησε, πάντας εἰδέναι ἔφη (τὴν γὰρ σώζουσάν σφας ψῆφον δεδωκὼς ἦν), οὐ μὴν καὶ προσήκειν ἐπὶ τοῖς παρεληλυθόσι τοιοῦτόν τινα νόμον συγγράφεσθαι. Καῖσαρ μὲν ταῦτ´ εἶπε, Κράσσος δὲ διὰ μὲν τοῦ υἱέος βοήθειάν τινα τῷ Κικέρωνι ἐνεδείκνυτο, αὐτὸς δὲ τὰ τοῦ πλήθους ἔπρασσε. καὶ ὁ Πομπήιος ὑπισχνεῖτο μὲν αὐτῷ τὴν ἐπικουρίαν, σκήψεις δέ τινας ἄλλοτε ἄλλας ποιούμενος καὶ ἀποδημίας συχνὰς ἐπίτηδες στελλόμενος οὐκ ἐπήμυνε. ἰδὼν οὖν ταῦθ´ ὁ Κικέρων καὶ φοβηθεὶς αὖθις ἐπεχείρησε μὲν ὅπλα ἄρασθαι (τά τε γὰρ ἄλλα καὶ τὸν Πομπήιον φανερῶς προεπηλάκιζε), κωλυθεὶς δὲ ὑπό τε τοῦ Κάτωνος καὶ τοῦ Ὁρτησίου, μὴ καὶ ἐμφύλιος ἐκ τούτου πόλεμος γένηται, τότε δὴ καὶ ἄκων μετά τε αἰσχύνης καὶ μετὰ κακοδοξίας, ὡς καὶ ἐκ τοῦ συνειδότος ἐθελοντὴς πεφευγώς, μετέστη. πρὶν δὲ δὴ ἀφορμῆσαι, ἔς τε τὸ Καπιτώλιον ἀνέβη καὶ ἀγαλμάτιόν τι Ἀθηνᾶς ἀνέθηκε, Φυλακίδα αὐτὴν ὀνομάσας. ὑπεξῆλθε δὲ ἐς Σικελίαν· προστάτης τε γὰρ αὐτῶν ἐγεγόνει, καὶ ἐλπίδα πολλὴν ἔν τε τοῖς δήμοις καὶ ἐν τοῖς ἰδιώταις τῷ τε ἄρχοντι αὐτῶν εἶχε τιμηθήσεσθαι. φυγόντος δ´ αὐτοῦ ὁ νόμος τὸ κῦρος, οὐχ ὅπως οὐκ ἐναντιωθέντος τινός, ἀλλὰ καὶ σπουδασάντων ἄλλων τε καὶ αὐτῶν ἐκείνων οἵπερ τὰ τοῦ Κικέρωνος ἀνὰ πρώτους πράττειν ἐδόκουν, ἐπειδήπερ ἅπαξ ἐκποδὼν ἐγεγόνει, ἔλαβε· καὶ ἥ τε οὐσία αὐτοῦ ἐδημεύθη, καὶ ἡ οἰκία ὥσπερ τινὸς πολεμίου κατεσκάφη, τό τε ἔδαφος αὐτῆς ἐς νεὼν Ἐλευθερίας ἀνέθηκαν. αὐτῷ τε ἐκείνῳ ἥ τε φυγὴ ἐπετιμήθη καὶ ἡ ἐν τῇ Σικελίᾳ διατριβὴ ἀπερρήθη· τρισχιλίους τε γὰρ καὶ ἑπτακοσίους καὶ πεντήκοντα σταδίους ὑπὲρ τὴν Ῥώμην ὑπερωρίσθη, καὶ προσεπεκηρύχθη ἵν´ εἰ δή ποτε ἐντὸς αὐτῶν φανείη, καὶ αὐτὸς καὶ οἱ ὑποδεξάμενοι αὐτὸν ἀνατὶ διόλωνται.

Traduction française :

[38,17] César étant déjà sorti de Rome avec son armée, Clodius, qui tenait à ce qu'il approuvât sa loi, convoqua à cause de lui l'assemblée du peuple hors des murs : César blâma comme illégales les mesures prises à l'égard de Lentulus ; mais il désapprouva la peine proposée à ce sujet. Il ajouta que son opinion sur cette affaire était connue de tous (il avait voté pour qu'on laissât la vie aux conjurés) ; mais qu'il ne convenait pas de porter une pareille loi sur des faits qui appartenaient au passé : ainsi parla César. Quant à Crassus, il chargea son fils de prêter quelque assistance à Cicéron ; mais personnellement il soutenait la cause populaire. Enfin Pompée, qui promettait son appui à Cicéron, allégua tantôt un prétexte tantôt un autre, fit à dessein plusieurs voyages et ne lui vint pas en aide. Dans cette position Cicéron, craignant pour sa sûreté, résolut de prendre encore une fois les armes (il insultait même Pompée publiquement). Caton et Hortensius l'en empêchèrent, de peur qu'il ne sortît de là une guerre civile. Cicéron s'éloigna alors de Rome, malgré lui, au détriment de son honneur et de sa réputation ; comme si quelque remords l'eût déterminé à s'exiler volontairement. Avant de partir, il monta au Capitole et y déposa, comme offrande, une petite statue de Minerve à laquelle il donna le surnom de Conservatrice. Il se dirigea vers la Sicile dont il avait été gouverneur, espérant être entouré d'égards dans toutes les cités de cette île, par les particuliers et par le, préteur lui-même. A peine eut-il quitté Rome, que la loi fut rendue sans opposition et même avec le concours empressé d'un grand nombre de citoyens : ceux qu'on regardait comme les meilleurs amis de Cicéron la soutinrent chaleureusement, dès qu'il se fut éloigné. On confisqua ses biens, on rasa sa maison, comme celle d'un ennemi, et on consacra la place qu'elle occupait à un temple de la Liberté. L'exil fut prononcé contre lui et le séjour de la Sicile lui fut interdit : on le relégua à une distance de trois mille sept cent cinquante stades, et un décret déclara que, s'il se montrait en deçà de cette limite, lui et ceux qui l'auraient reçu pourraient être tués impunément.





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Dernière mise à jour : 16/05/2006