Texte grec :
[37,33] ὡς δὲ καὶ τοῦτο προεμηνύθη (ὁ γὰρ Κικέρων πολὺ δυνάμενος,
συχνούς τε ἐκ τῶν συνηγορημάτων τοὺς μὲν οἰκειούμενος
τοὺς δὲ ἐκφοβῶν, πολλοὺς τοὺς διαγγέλλοντάς οἱ τὰ τοιαῦτα
ἔσχε), μεταστῆναι ἡ γερουσία τὸν Κατιλίναν ἐψηφίσατο. καὶ ὃς
ἀσμένως τε ἐπὶ τῇ προφάσει ταύτῃ ἐξεχώρησε, καὶ πρὸς τὰς Φαισούλας
ἐλθὼν τόν τε πόλεμον ἄντικρυς ἀνείλετο, καὶ τὸ ὄνομα καὶ
τὴν σκευὴν τῶν ὑπάτων λαβὼν καὶ τοὺς προσυνειλεγμένους ὑπὸ τοῦ
Μαλλίου συνεκρότει, κἀν τούτῳ καὶ ἄλλους τινάς, πρῶτον μὲν ἐκ
τῶν ἐλευθέρων ἔπειτα δὲ καὶ ἐκ τῶν δούλων, προσεποιεῖτο. ὅθενπερ
καὶ οἱ Ῥωμαῖοι τήν τε βίαν αὐτοῦ κατεψηφίσαντο, καὶ τὸν
Ἀντώνιον ἐς τὸν πόλεμον, ἀγνοοῦντές που τὴν συνωμοσίαν σφῶν,
ἔστειλαν, αὐτοί τε τὴν ἐσθῆτα μετέβαλον. καὶ διὰ ταῦτα καὶ ὁ
Κικέρων κατὰ χώραν ἔμεινεν· εἰλήχει γὰρ τῆς Μακεδονίας ἄρξαι,
οὔτε δὲ ἐς ἐκείνην (τῷ γὰρ συνάρχοντι αὐτῆς διὰ τὴν περὶ τὰς
δίκας σπουδὴν ἐξέστη) οὔτε ἐς τὴν Γαλατίαν τὴν πλησίον, ἣν ἀντέλαβε,
διὰ τὰ παρόντα ἐξήλασεν, ἀλλ´ αὐτὸς μὲν τὴν πόλιν διὰ
φυλακῆς ἐποιήσατο, ἐς δὲ τὴν Γαλατίαν τὸν Μέτελλον, ὅπως μὴ
καὶ ὁ Κατιλίνας αὐτὴν σφετερίσηται, ἔπεμψε.
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Traduction française :
[37,33] Mais ce complot fut aussi dévoilé à temps. Cicéron
exerçait une grande influence : par les nombreuses
causes qu'il avait défendues, il avait gagné l'affection des
uns et il était devenu la terreur des autres ; en sorte que
beaucoup de gens s'empressaient de lui révéler de
semblables projets. Le sénat ordonna donc à Catilina de
sortir de Rome : celui-ci partit volontiers sous ce
prétexte. Il se dirigea vers Fésules, se jeta ouvertement
dans la guerre, prit le titre et les insignes de consul et se
mit à la tête des troupes réunies par Mallius. En même
temps il attira autour de lui d'autres partisans : c'étaient
d'abord des hommes libres, puis des esclaves. Les
Romains, indignés de sa conduite, le déclarèrent
coupable de violence : ils chargèrent Antoine de lui faire
la guerre, ignorant qu'il était son complice, et prirent des
vêtements de deuil : tout cela détermina Cicéron à rester à Rome.
Le sort l'avait désigné pour le gouvernement de la Macédoine ;
mais il ne se rendit ni dans cette province qu'il céda à
son collègue, afin de pouvoir se livrer à son goût pour le
barreau, ni dans la Gaule, voisine de l'Italie et qu'il avait
acceptée en échange, à cause des circonstances présentes.
Il veilla lui-même à la sûreté de Rome, et il envoya
Métellus dans la Gaule, afin qu'elle ne tombât pas aussi
au pouvoir de Catilina.
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