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[37,43] ἔν τε οὖν τούτῳ ἡ βουλὴ ἐπεκράτησε, καὶ ἐν ἐκείνῳ ὅτι τὸν
Πομπήιον τοῦ Νέπωτος μεταπεμφθῆναι σὺν τῷ στρατεύματι (ἐν
γὰρ τῇ Ἀσίᾳ ἔτ´ ἦν) προφάσει μὲν τοῦ τὰ παρόντα κατασταθῆναι,
ἐλπίδι δὲ τοῦ δι´ αὐτοῦ, ἅτε τὰ τοῦ πλήθους φρονοῦντος, ἰσχύσειν
ἐν οἷς ἐτάρασσεν, ἐσηγησαμένου διεκώλυσαν αὐτὸ κυρωθῆναι.
τὰ μὲν γὰρ πρῶτα ὅ τε Κάτων καὶ Κύιντος Μινούκιος δημαρχοῦντες
ἀντέλεγον τοῖς γραφεῖσι, καὶ τόν τε γραμματέα τὸν ἀναγιγνώσκοντα
τὴν {τε} γνώμην ἐπέσχον, καὶ τοῦ Νέπωτος τὸ γραμματεῖον,
ὅπως αὐτὸς ἀναλέξῃ, λαβόντος ἐξήρπασαν, ἐπειδή τε καὶ
ὣς ἀπὸ γλώσσης τινὰ εἰπεῖν ἐπεχείρησε, τὸ στόμα αὐτοῦ ἐπέλαβον.
μάχης δὲ ἐκ τούτου καὶ ἐκείνων καὶ ἄλλων τινῶν ἑκατέροις βοηθησάντων
ξύλοις καὶ λίθοις, ἔτι δὲ καὶ ξίφεσι γενομένης, οἱ βουλευταὶ
συνῆλθον αὐθημερὸν ἐς τὸ συνέδριον, καὶ τά τε ἱμάτια ἠλλάξαντο
καὶ τοῖς ὑπάτοις τὴν φυλακὴν τῆς πόλεως, ὥστε μηδὲν ἀπ´ αὐτῆς
ἀποτριβῆναι, ἐπέτρεψαν. φοβηθεὶς οὖν καὶ τότε ὁ Νέπως ἔκ τε
τοῦ μέσου εὐθὺς ἐξεχώρησε, καὶ μετὰ τοῦτο γραφήν τινα κατὰ τῆς
βουλῆς ἐκθεὶς πρὸς τὸν Πομπήιον ἀφώρμησε, καίτοι μηδεμίαν
αὐτῷ νύκτα ἀπολιπῆναι ἐκ τῆς πόλεως ἐξόν.
| [37,43] Le sénat eut donc le dessus sur ce point : il l'emporta
aussi sur un autre. Népos avait proposé de rappeler
Pompée avec son armée (il était encore en Asie), sous
prétexte de rétablir l'ordre dans la République ; mais en
réalité il espérait, à la faveur du zèle de Pompée pour le
peuple, mener à bonne fin ses projets turbulents : le
sénat fit rejeter sa proposition. Elle fut d'abord
combattue par les tribuns du peuple, Caton et Q.
Minucius : ils interrompirent le greffier qui la lisait, et
Népos ayant pris la tablette pour en donner lecture lui-même,
ils arrachèrent la tablette de ses mains. Népos
essaya néanmoins de prononcer quelques paroles ; mais
Caton et Minucius lui fermèrent la bouche. Népos et les
tribuns, soutenus chacun par leurs partisans, en vinrent
aux mains et l'on se battit avec des bâtons, des pierres et
des épées. Le sénat s'assembla le jour même dans son
palais, prit le deuil et chargea les consuls de veiller à ce
que la République n'éprouvât aucun dommage. Népos,
effrayé de nouveau, disparut sur-le-champ, déposa
ensuite une accusation contre le sénat et se rendit en
toute hâte auprès de Pompée, quoiqu'il ne lui fût jamais
permis de passer la nuit hors de Rome.
| [37,44] γενομένου δὲ τούτου οὐδ´ ὁ Καῖσαρ (ἐστρατήγει δέ) οὐδὲν ἔτ´
ἐνεωτέρισεν. ἔπραττε μὲν γὰρ ὅπως τὸ μὲν τοῦ Κατούλου ὄνομα
ἀπὸ τοῦ ναοῦ τοῦ Διὸς τοῦ Καπιτωλίου ἀφαιρεθείη (κλοπῆς τε
γὰρ αὐτὸν ηὔθυνε, καὶ τὸν λογισμὸν τῶν ἀνηλωμένων χρημάτων
ἀπῄτει), τῷ δὲ δὴ Πομπηίῳ τὰ λοιπὰ προσεξεργάσασθαι ἐπιτραπείη.
ἦν γάρ τινα, ὡς ἐν τηλικούτῳ καὶ τοιούτῳ ἔργῳ, ἡμιτέλεστα·
ἢ ἐκεῖνός γε ἐπλάττετο εἶναι, ὅπως ὁ Πομπήιος τήν τε δόξαν τῆς
ἐκποιήσεως αὐτοῦ λάβῃ καὶ τὸ αὑτοῦ ὄνομα ἀντεπιγράψῃ. οὐ μὴν
οὕτω γε χαρίζεσθαι αὐτῷ ἤθελεν ὥστε καὶ ἐφ´ ἑαυτῷ διὰ τοῦτο
ψηφισθῆναί τι τοιοῦτον, οἷον ἐπὶ τῷ Νέπωτι ἐδέδοκτο, ὑπομεῖναι.
οὐδὲ γὰρ οὐδὲ ἐκείνου ἕνεκα ταῦτ´ ἐποίει, ἀλλ´ ἵνα αὐτὸς καὶ διὰ
τούτων τὸ πλῆθος σφετερίσηται· καίπερ οὕτω πάντες τὸν Πομπήιον
ἐδέδισαν (οὐδέπω γὰρ τὰ στρατεύματα ἀφήσων δῆλος ἦν)
ὥστε, ἐπειδὴ Μᾶρκον Πίσωνα ὑποστράτηγον πρὸς αἴτησιν ὑπατείας
προύπεμψε, τάς τε ἀρχαιρεσίας, ὅπως ἀπαντήσῃ ἐς αὐτάς, ἀναβαλέσθαι,
καὶ παρόντα αὐτὸν ὁμοθυμαδὸν ἀποδεῖξαι. καὶ γὰρ ἐκεῖνος
οὐχ ὅτι τοῖς φίλοις ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐχθροῖς συνέστησεν αὐτόν.
| [37,44] Après ces événements, César lui-même, alors préteur,
ne fit plus de tentative nouvelle : il travaillait tout à la
fois à faire disparaître du temple de Jupiter Capitolin le
nom de Catulus qu'il accusait de concussion et auquel il
demandait compte des sommes qu'il avait dépensées, et
à faire confier la fin des travaux à Pompée. Quelques
parties étaient inachevées comme il arrive dans des
ouvrages de cette importance, ou du moins César mettait
ce prétexte en avant, pour que Pompée eût la gloire de
terminer ce temple et pour inscrire son nom à la place de
celui de Catulus. Toutefois il n'était pas disposé à
souffrir, pour complaire à Pompée, qu'un décret
semblable à celui qui avait été rendu contre Népos fût
porté contre lui-même, à cette occasion ; car ce n'était pas
dans l'intérêt de Pompée qu'il agissait ainsi ; mais pour
se concilier encore davantage l'affection de la multitude.
Cependant tout le monde craignait tellement Pompée
(on ne savait pas s'il congédierait son armée), que celui-ci
ayant envoyé d'avance son lieutenant M. Pison, pour
briguer le consulat, on différa les comices, afin qu'il pût
s'y présenter ; et quand il fut arrivé à Rome, on le
nomma consul à l'unanimité ; parce que Pompée l'avait
recommandé à ses amis et même à ses ennemis.
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