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[36,34] Εἰ δὲ δή τις ἐκεῖνό φησιν, ὅτι κἂν ἑνί τῳ πάντα τὸν πόλεμον
ἐπιτρέψητε, πάντως που καὶ ναυάρχους καὶ ὑπάρχους πολλοὺς
ἕξει· πῶς οὐ πολὺ δικαιότερον καὶ συμφορώτερον; ἐγὼ γὰρ ἂν
εἴποιμι·καὶ τί κωλύει τούτους αὖ τοὺς ὑπάρξειν ἐκείνῳ μέλλοντας,
καὶ προχειρισθῆναι ὑφ' ὑμῶν ἐπ' αὐτὸ τοῦτο, καὶ τὴν ἡγεμονίαν
παρ' ὑμῶν αὐτοτελῆ λαβεῖν; Οὕτω μὲν γὰρ καὶ φροντιοῦσι τοῦ
πολέμου μᾶλλον, ἅτε καὶ ἰδίαν ἕκαστος αὐτῶν μερίδα
πεπιστευμένος, καὶ ἐς μη δένα ἕτερον τὴν ὑπὲρ αὐτῆς ἀμέλειαν
ἀνενεγκεῖν δυνάμενος· καὶ φιλοτιμήσονται πρὸς ἀλλήλους
ἀκριβέστερον, ἅτε καὶ αὐτοκρατεῖς ὄντες, καὶ τὴν δόξαν ὧν ἂν
ἐργάσωνται, αὐτοὶ κτησόμενοι. Ἐκείνως δὲ, τίνα μὲν ὁμοίως οἴεσθε
ἄλλῳ τῳ ὑποκείμενον, τίνα δ' ἀπροφασίστως ὁτιοῦν ποιήσειν,
μέλλοντα μὴ ἑαυτῷ, ἀλλ' ἑτέρῳ κρατήσειν; Ὥσθ' ὅτι μὲν εἷς οὐδ' ἂν
δύναιτο τοσοῦτον ἅμα πόλεμον πολεμῆσαι, καὶ παρ' αὐτοῦ
Γαβινίου ὡμολόγηται. Πολλοὺς γοῦν τῷ χειροτονηθησομένῳ
συνεργοὺς ἀξιοῖ δοθῆναι. Λοιπὴ δὲ δὴ σκέψις ἐστὶ, πότερόν ποτε
ἄρχοντας αὐτοὺς, ἢ ὑπάρχοντας καὶ στρατηγοὺς, ἢ ὑποστρατήγους
καὶ πρὸς τοῦ δήμου παντὸς ἐπ' αὐτοκράτορός τινος ἡγεμονίας, ἢ
πρὸς ἐκείνου μόνου ἐφ' ὑπηρεσίᾳ αὐτοῦ πεμφθῆναι δεῖ. Οὐκοῦν ὅτι
μὲν καὶ νομιμώτερον - - -. Καὶ πρὸς τἆλλα πάντα καὶ πρὸς αὐτοὺς
τοὺς λῃστὰς τοῦθ' ὅπερ ἐγὼ λέγω ἐστί, πᾶς ἄν τις ὑμῶν
ὁμολογήσειε. Χωρὶς δὲ τούτου καὶ ἐκεῖνο ὁρᾶτε οἷόν ἐστι, τὸ πάσας
ὑμῶν τὰς ἄλλας ἀρχὰς ἐπὶ τῇ τῶν καταποντιστῶν προφάσει
καταλυθῆναι, καὶ μηδεμίαν αὐτῶν μήτε ἐν τῇ Ἰταλίᾳ μήτε ἐν τῇ
ὑπηκόῳ τὸν χρόνον τοῦτον - - -.»
| [36,34] On m'objectera peut-être que, si vous chargez un seul chef de
cette guerre, il aura plusieurs lieutenants sur mer et sur terre.
Comment ne serait-il pas plus juste et plus utile, dirai-je à mon tour,
que ceux qui doivent y prendre part, sous ses yeux, soient désignés
par vous pour cette mission, et reçoivent de vous une autorité
indépendante. Quel est donc l'obstacle qui s'y oppose ? Alors ils
s'occuperont de la guerre avec plus de soin, par cela même que
chacun aura sa tâche à remplir et ne pourra imputer à personne sa
propre négligence. De là aussi une émulation plus active, parce que
chacun aura une autorité absolue et recueillera lui-même la gloire de
ses exploits. Au contraire, si vous nommez un chef unique, croyez-vous
qu'un homme, soumis à un autre, déploiera la même ardeur ; qu'il
exécutera tout ce qui lui sera ordonné, sans jamais chercher une
excuse, alors que l'honneur de la victoire devra revenir non à lui, mais
à un autre ? Non, il n'est pas possible qu’un seul général dirige en
même temps toutes les opérations d'une si grande guerre : Gabinius
lui-même l'a reconnu, en demandant que plusieurs aides soient
donnés au chef qui doit être choisi par vos suffrages. Il reste à
examiner s’ils devront avoir le titre de commandants, de lieutenants ou
de chefs ; s'ils seront élus par tout le peuple et revêtus d'une autorité
indépendante, ou nommés par Pompée seul et placés sous ses
ordres. Mon opinion est, sous tous les rapports et même au point de
vue des pirates, plus conforme aux lois : chacun de vous doit le
reconnaître. Outre cette considération, vous voyez combien il est
dangereux de détruire toutes les magistratures, à l'occasion de la
guerre contre ces brigands, et de n'en laisser subsister aucune,
pendant sa durée, ni en Italie, ni dans les contrées soumises à notre
domination - - -.
| [36,35] - - -. Τῆς δὲ Ἰταλίας ἀντὶ ὑπάτου ἐπὶ τρία ἔτη, προσέταξαν αὐτῷ
ὑποστρατήγους τε πεντεκαίδεκα, καὶ τὰς ναῦς ἁπάσας, τά τε
χρήματα καὶ τὰ στρατεύματα ὅσα ἂν ἐθελήσῃ, λαβεῖν ἐψηφίσαντο.
Καὶ ἐκεῖνά τε καὶ ἡ γερουσία καὶ ἄκουσα ἐπεκύρωσε, καὶ τἆλλα ὅσα
πρόσφορα ἐς αὐτὰ εἶναι ἦν ἑκάστοτε ἐγίγνωσκεν· ἄλλως τε καὶ
ἐπειδὴ τοῦ Πίσωνος μὴ ἐπιτρέψαντος τοῖς ὑπάρχοις καταλόγους ἐν
τῇ Γαλατίᾳ τῇ Ναρβωνησίᾳ, ἧς ἦρχε, ποιήσασθαι, δεινῶς ὁ ὅμιλος
ἠγανάκτησε. Καὶ εὐθύς γ' ἂν αὐτὸν ἐκ τῆς ἀρχῆς ἐξήλασαν, εἰ μὴ ὁ
Πομπήιος παρῃτήσατο. Παρασκευασάμενος οὖν ὡς τό τε πρᾶγμα
καὶ τὸ φρόνημα αὐτοῦ ἀπῄτει, πᾶσαν ἅμα τὴν θάλασσαν, ὅσην οἱ
καταποντισταὶ ἐλύπουν, τὰ μὲν αὐτὸς, τὰ δὲ καὶ διὰ τῶν
ὑποστρατήγων περιέπλευσε, καὶ τὰ πλείω αὐτῆς αὐτοετὲς
ἡμέρωσε. Πολλῇ μὲν γὰρ καὶ τῇ παρασκευῇ τῇ τε τοῦ ναυτικοῦ καὶ
τῇ τῶν ὁπλιτῶν ἐχρῆτο, ὥστε καὶ ἐν τῇ θαλάσσῃ καὶ ἐν τῇ γῇ
ἀνυπόστατος εἶναι· πολλῇ δὲ καὶ τῇ φιλανθρωπίᾳ τῇ πρὸς τοὺς
ὁμολογοῦντάς οἱ, ὥστε καὶ ὑπὸ τοῦ τοιούτου παμπόλλους
προσποιήσασθαι. Οἱ γὰρ ἄνθρωποι, ταῖς τε δυνάμεσιν ἡττώμενοι,
καὶ τῆς χρηστότητος αὐτοῦ πειρώμενοι, προθυμότατα αὐτῷ
προσεχώρουν. Τά τε γὰρ ἄλλα αὐτῶν ἐπεμελεῖτο, καὶ ὅπως μηδ'
αὖθίς ποτε ἐς ἀνάγκην πονηρῶν ἔργων ὑπὸ πενίας ἀφίκωνται, καὶ
χώρας σφίσιν ὅσας ἐρήμους ἑώρα, καὶ πόλεις ὅσαι ἐποίκων
ἐδέοντο, ἐδίδου. Καὶ ἄλλαι τε ἐκ τούτου συνῳκίσθησαν, καὶ ἡ
Πομπηιόπολις ἐπικληθεῖσα· ἔστι δὲ ἐν τῇ Κιλικίᾳ τῇ
παραθαλασσίᾳ·καὶ ἐπεπόρθητο ὑπὸ τοῦ Τιγράνου, Σόλοι πρότερον
ὠνομασμένη.
| [36,35] - - - on lui confia pour trois ans le gouvernement de l'Italie avec
l’autorité proconsulaire ; on lui donna en outre quinze lieutenants, et un
décret lui permit de prendre tous les vaisseaux, tout l'argent, toutes les
troupes qu'il voudrait. Le sénat sanctionna, malgré lui, ces mesures et
celles qui partirent successivement réclamées par cette guerre ;
surtout lorsque, Pison ayant refusé aux lieutenants de Pompée de
lever des troupes dans son gouvernement de la Gaule Narbonnaise, le
peuple fit éclater un vif mécontentement : il aurait même déposé Pison
sur-le-champ, si Pompée n'avait pas intercédé eu sa faveur. Celui-ci,
après avoir tout préparé comme l'exigeaient l'importance de cette
expédition et la grandeur de ses vues, parcourut soit en personne, soit
par ses lieutenants, toutes les mers qu'infestaient les pirates, et il en
pacifia la plus grande partie, cette année même. Disposant d'une flotte
considérable et de nombreux corps d'armée, rien ne put lui résister ni
sur mer ni sur terre : en même temps il se montrait plein d'humanité
pour ceux qui faisaient volontairement leur soumission. Par là il gagna
un grand nombre de pirates qui, inférieurs en forces et témoins de sa
bonté, se mettaient avec empressement à sa discrétion. Pompée
s'occupait de leurs besoins, et, pour que la pauvreté ne, les entraînât
pas à de nouveaux brigandages, il leur donnait toutes les terres qu'il
voyait désertes et toutes les villes qui manquaient d'habitants.
Plusieurs furent ainsi peuplées, entre autres celle qui prit le nom de
Pompéiopolis - située sur les côtes de la Cilicie, elle s'appelait autrefois
Soli et avait été ruinée par Tigrane.
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