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[36,44] Ὁ οὖν Πομπήιος ἐπειδὴ πολεμητέα οἱ ἔγνω εἶναι, τά τε ἄλλα
παρεσκευάσατο, καὶ τοὺς Οὐαλεριείους προσκατελέξατο. Καὶ αὐτῷ
ἐν τῇ Γαλατίᾳ ἤδη ὄντι ὁ Λούκουλλος ἀπαντήσας,
διαπεπολεμῆσθαί τε πάντα ἔφη, καὶ μηδὲν ἔτι στρατείας δεῖσθαι·
καὶ διὰ τοῦτο καὶ τοὺς ἄνδρας τοὺς ὑπὸ τῆς βουλῆς πρὸς τὴν
διοίκησιν αὐτῶν πεμφθέντας, ἤδη παρεῖναι. Ὡς δ' οὐκ ἐπείσθη
ἐπαναχωρῆσαι, πρὸς λοιδορίας ἐτράπετο, τά τε ἄλλα καὶ
πολυπράγμονα καὶ φιλοπόλεμον καὶ φιλαρχοῦντα αὐτὸν
ἀποκαλῶν. Ὁ οὖν Πομπήιος, βραχὺ αὐτοῦ φροντίσας, ἀπεῖπε
μηδένα ἔτ' αὐτῷ πειθαρχῆσαι· καὶ ἐπὶ τὸν Μιθριδάτην ἠπείχθη,
σπουδὴν ἔχων ὅτι τάχιστά οἱ συμμῖξαι.
| [36,44] Pompée, dès qu'il eut reconnu qu'il devait faire la guerre, s'occupa
de tous les préparatifs nécessaires et rappela sous les drapeaux les
légions Valériennes. Déjà il était en Galatie, lorsque Lucullus vint à sa
rencontre, lui assura que, la guerre étant terminée, une nouvelle
expédition serait inutile, et que, pour cette raison, les commissaires,
chargés par le sénat d'établir l'ordre dans les pays conquis, étaient
arrivés. N'ayant pu lui persuader de se retirer, il eut recours aux injures
et lui reprocha, entre autres choses, de se mêler de toutes les affaires
et d'être passionné pour la guerre et pour le commandement. Pompée
s'inquiéta peu des attaques de Lucullus, défendit à l'armée de lui obéir
et marcha, à grandes journées, contre Mithridate, impatient d'en venir
aux mains avec lui le plus tôt possible.
| [36,45] Καὶ ὃς τέως μὲν ἔφευγε (ταῖς γὰρ δυνάμεσιν ἠλαττοῦτο) καὶ τήν
τε ἐν ποσὶν ἀεὶ ἔκειρε, καὶ ἐπλάνα τε αὐτὸν ἅμα, καὶ ἐπιδεῖσθαι τῶν
ἐπιτηδείων ἐποίει. Ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνος ἐς τὴν Ἀρμενίαν διά τε τοῦτο, καὶ
ὡς ἐρήμην αὐτὴν αἱρήσων, ἐνέβαλεν, οὕτω δὴ δείσας μὴ
προκαταληφθῇ, ἦλθέ τε ἐς αὐτήν, καὶ λόφον ἀντικαταλαβὼν
ὀχυρὸν, τῷ μὲν παντὶ στρατῷ ἡσύχαζεν, ἐλπίζων τοὺς μὲν
Ῥωμαίους ἀπορίᾳ τῶν τροφῶν ἐκτρυχώσειν, (αὐτὸς γὰρ ἅτε ἐν
ὑπηκόῳ χώρᾳ πολλαχόθεν αὐτῶν εὐπόρει) τῶν δὲ δὴ ἱππέων ἀεί
τινας ἐς τὸ πεδίον ψιλὸν ὂν καταπέμπων τούς τε προστυγχάνοντάς
σφισιν ἐκάκου, καὶ ἐξαυτομολοῦντας ἐπὶ τούτῳ συχνοὺς ἐδέχετο. Ὁ
οὖν Πομπήιος ἐνταῦθα μὲν οὐκ ἐθάρσησεν αὐτοῖς συμβαλεῖν·
μεταστρατοπεδευσάμενος δὲ ἑτέρωσε, ὅθεν ὑλώδους τοῦ πέριξ
χωρίου ὄντος, ἧττον ὑπό τε τοῦ ἱππικοῦ καὶ ὑπὸ τοῦ τοξικοῦ τοῦ
τῶν ἐναντίων λυπηθήσεσθαι ἔμελλεν, ἐλόχισεν ᾗ καιρὸς ἦν, καὶ
ὀλίγοις τισὶν ἐκ τοῦ προφανοῦς τῷ στρατοπέδῳ τῶν βαρβάρων
προσμίξας, ἐτάραξέ τε αὐτούς, καὶ ὑπαγαγὼν ἐς ὃ ἐβούλετο,
πολλοὺς ἀπέκτεινε. Θαρσήσας τε ἐκ τούτου καὶ κατὰ τὴν χώραν
ἄλλους ἄλλῃ ἐπὶ τὰ ἐπιτήδεια ἔπεμπεν.
| [36,45] Mithridate, dont les forces étaient moindres que celles de Pompée,
l'évita pendant quelque temps ; ravageant tous les lieux qui se
trouvaient sur son passage, promenant son ennemi de contrée en
contrée et le réduisant à manquer de vivres. Mais le général romain
s'étant jeté dans l'Arménie, parce que ses provisions s'épuisaient, et
dans l'espoir de s'emparer de cette contrée qui n'avait pas de
défenseurs, Mithridate craignit qu'elle ne lui fût enlevée en son
absence. Il s'y rendit donc de son côté, occupa vis-à-vis de l'ennemi
une hauteur fortifiée par la nature, et se tint en repos avec toute son
armée. Il se flattait de détruire les Romains par la disette ; tandis que
les vivres lui arrivaient en abondance de tous côtés, par cela même
qu'il était dans un pays soumis à sa puissance. Au pied de cette
hauteur s'étendait une plaine nue, où Mithridate faisait incessamment
descendre quelques cavaliers qui maltraitaient tous ceux qu'ils
rencontraient : aussi vit-il plusieurs romains passer de son côté,
comme transfuges. Pompée n'eut pas la témérité d'attaquer là
Mithridate et son armée. Il transporta son camp dans un autre endroit,
qui était entouré de bois et où il devait être moins inquiété par la
cavalerie et par les archers de l'ennemi. Il plaça en embuscade
quelques-uns de ses soldats dans un lieu convenablement choisi,
s'approcha ouvertement du camp des barbares avec quelques autres,
y porta le trouble et les ayant attirés où il désirait, il en fit un grand
carnage. Enhardi par ce succès, il envoya plusieurs détachements de
son armée chercher des vivres sur divers points de cette contrée.
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