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[0,11] Τὸν κόσμον γενητὸν καὶ φθαρτὸν καὶ σφαιροειδῆ· τοὺς
ἀστέρας πῦρ εἶναι, καὶ τῇ τούτων κράσει τὰ ἐπὶ γῆς γίνεσθαι· σελήνην
ἐκλείπειν εἰς τὸ σκίασμα τῆς γῆς ἐμπίπτουσαν· τὴν ψυχὴν καὶ ἐπιδιαμένειν
καὶ μετεμβαίνειν· ὑετοὺς κατὰ ἀέρος τροπὴν ἀποτελεῖσθαι· τά τε ἄλλα
φυσιολογεῖν, ὡς Ἑκαταῖός τε καὶ Ἀρισταγόρας ἱστοροῦσιν. Ἔθεσαν δὲ καὶ
νόμους ὑπὲρ δικαιοσύνης, οὓς εἰς Ἑρμῆν ἀνήνεγκαν· καὶ τὰ εὔχρηστα τῶν ζῴων
θεοὺς ἐδόξαζον. Λέγουσι δὲ καὶ ὡς αὐτοὶ γεωμετρίαν τε καὶ ἀστρολογίαν καὶ
ἀριθμητικὴν ἀνεῦρον. Καὶ τὰ μὲν περὶ τῆς εὑρέσεως ὧδε ἔχει.
| [0,11] qu'ils croyaient que le monde a eu un commencement; qu'il est
corruptible et de forme orbiculaire; que les étoiles sont des globes de feu, dont
la température produit toutes choses sur la terre ; que la lune s'éclipse
lorsqu'elle est ombragée par la terre ; que l'âme continue à subsister, et
passe dans un autre corps; que la pluie est un effet des changements de
l'air qui se convertit en eau. Ces opinions, et d'autres semblables sur la
nature, leur sont attribuées par Hécatée et Aristagore.
Les Egyptiens établirent aussi sur la justice des lois, dont ils
rapportent l'origine à Mercure; ils décernèrent les honneurs divins aux
animaux qui sont utiles à l'homme, et ils s'attribuèrent la gloire d'être
les inventeurs de la géométrie, de l'astrologie et de l'arithmétique.
Voilà pour ce qui regarde l'origine de la philosophie.
| [0,12] Φιλοσοφίαν δὲ πρῶτος ὠνόμασε Πυθαγόρας καὶ ἑαυτὸν φιλόσοφον, ἐν
Σικυῶνι διαλεγόμενος Λέοντι τῷ Σικυωνίων τυράννῳ ἢ Φλιασίων, καθά φησιν
Ἡρακλείδης ὁ Ποντικὸς ἐν τῇ Περὶ τῆς ἄπνου· μηδένα γὰρ εἶναι σοφὸν
{ἄνθρωπον} ἀλλ' ἢ θεόν. Θᾶττον δὲ ἐκαλεῖτο σοφία, καὶ σοφὸς ὁ ταύτην
ἐπαγγελλόμενος, ὃς εἴη ἂν κατ' ἀκρότητα ψυχῆς ἀπηκριβωμένος, φιλόσοφος δὲ
ὁ σοφίαν ἀσπαζόμενος. Οἱ δὲ σοφοὶ καὶ σοφισταὶ ἐκαλοῦντο· καὶ οὐ μόνον,
ἀλλὰ καὶ οἱ ποιηταὶ σοφισταί, καθὰ καὶ Κρατῖνος ἐν Ἀρχιλόχοις τοὺς περὶ
Ὅμηρον καὶ Ἡσίοδον ἐπαινῶν οὕτως καλεῖ.
| [0,12] Elle fut nommée de ce nom par Pythagore, qui se qualifia philosophe
dans un entretien qu'il eut à Sicyone avec Léonte, prince des Sicyoniens
ou Phliasiens. Cela est rapporté par Héraclide de Pont, dans un ouvrage intitulé
"A propos d'une personne expirée". Les paroles de Pythagore
étaient que « la qualité de sage ne convient à aucun homme, mais
à Dieu seul. » C'est qu'autrefois on appelait la philosophie sagesse, et
qu'on donnait le nom de sage à celui qui la professait, parce qu'il
passait pour être parvenu au plus haut degré de lumière que l'âme puisse
recevoir; au lieu que le nom de philosophe désigne seulement un homme qui
embrasse la sagesse. On distingua aussi les sages par le titre de
sophistes, titre dont ils ne jouirent pourtant pas seuls, car on le donna
aussi aux poètes. Cratinus, faisant l'éloge d'Homère et d'Hésiode, les
appelle sophistes.
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