Texte grec :
[7,86] Ὃ δὲ λέγουσί τινες, πρὸς
ἡδονὴν γίγνεσθαι τὴν πρώτην ὁρμὴν
τοῖς ζῴοις, ψεῦδος ἀποφαίνουσιν.
Ἐπιγέννημα γάρ φασιν, εἰ ἄρα ἔστιν,
ἡδονὴν εἶναι ὅταν αὐτὴ καθ' αὑτὴν ἡ
φύσις ἐπιζητήσασα τὰ ἐναρμόζοντα τῇ
συστάσει ἀπολάβῃ· ὃν τρόπον
ἀφιλαρύνεται τὰ ζῷα καὶ θάλλει τὰ
φυτά. Οὐδέν τε, φασί, διήλλαξεν ἡ
φύσις ἐπὶ τῶν φυτῶν καὶ ἐπὶ τῶν
ζῴων, ὅτι χωρὶς ὁρμῆς καὶ αἰσθήσεως
κἀκεῖνα οἰκονομεῖ καὶ ἐφ' ἡμῶν τινα
φυτοειδῶς γίνεται. Ἐκ περιττοῦ δὲ τῆς
ὁρμῆς τοῖς ζῴοις ἐπιγενομένης, ᾗ
συγχρώμενα πορεύεται πρὸς τὰ
οἰκεῖα, τούτοις μὲν τὸ κατὰ φύσιν τῷ
κατὰ τὴν ὁρμὴν διοικεῖσθαι· τοῦ δὲ
λόγου τοῖς λογικοῖς κατὰ τελειοτέραν
προστασίαν δεδομένου, τὸ κατὰ
λόγον ζῆν ὀρθῶς γίνεσθαι <τού>τοις
κατὰ φύσιν· τεχνίτης γὰρ οὗτος
ἐπιγίνεται τῆς ὁρμῆς.
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Traduction française :
[7,86] Ils traitent de fausse l'opinion de quelques uns que la volupté est le premier
penchant qui soit donné aux animaux ; car ils disent que ce n'est qu'une addition, si tant
est même qu'il faille appeler volupté ce sentiment qui naît après que la nature, ayant fait
sa recherche, a trouvé ce qui convient à la constitution. C'est de cette manière que les
animaux ressentent de la joie, et que les plantes végètent. Car, disent-ils, la nature ne
met point de différence entre les animaux et les plantes, quoiqu'elle gouverne celles-ci
sans le secours des penchants et du sentiment, puisqu'il y a en nous des choses qui se
font à la manière des plantes, et que les penchants qu'ont les animaux, et qui leur servent
à chercher les choses qui leur conviennent, étant en eux comme un surabondant, ce à
quoi portent les penchants est dirigé par ce à quoi porte la nature ; enfin, que la raison
ayant été donnée aux animaux raisonnables par une surintendance plus parfaite, vivre
selon la raison peut être fort bien une vie selon la nature, parce que la raison devient
comme l'artisan qui forme le penchant.
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