Texte grec :
[7,89] Φύσιν δὲ Χρύσιππος μὲν
ἐξακούει, ᾗ ἀκολούθως δεῖ ζῆν, τήν τε
κοινὴν καὶ ἰδίως τὴν ἀνθρωπίνην· ὁ δὲ
Κλεάνθης τὴν κοινὴν μόνην ἐκδέχεται
φύσιν, ᾗ ἀκολουθεῖν δεῖ, οὐκέτι δὲ καὶ
τὴν ἐπὶ μέρους.
Τήν τ' ἀρετὴν διάθεσιν εἶναι
ὁμολογουμένην· καὶ αὐτὴν δι' αὑτὴν
εἶναι αἱρετήν, οὐ διά τινα φόβον ἢ
ἐλπίδα ἤ τι τῶν ἔξωθεν· ἐν αὐτῇ τ'
εἶναι τὴν εὐδαιμονίαν, ἅτ' οὔσῃ ψυχῇ
πεποιημένῃ πρὸς τὴν ὁμολογίαν
παντὸς τοῦ βίου. Διαστρέφεσθαι δὲ τὸ
λογικὸν ζῷον, ποτὲ μὲν διὰ τὰς τῶν
ἔξωθεν πραγματειῶν πιθανότητας,
ποτὲ δὲ διὰ τὴν κατήχησιν τῶν
συνόντων· ἐπεὶ ἡ φύσις ἀφορμὰς
δίδωσιν ἀδιαστρόφους.
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Traduction française :
[7,89] Chrysippe, par la nature, entend une nature à laquelle il faut conformer sa vie ;
c'est-à-dire la nature commune, et celle de l'homme en particulier. Mais Cléanthe n'établit,
comme devant être suivie, que la nature commune, et n'admet point à avoir le même
usage celle qui n'est que particulière.
Il dit que la vertu est une disposition conforme à cette nature, et qu'elle doit être
choisie pour l'amour d'elle-même, et non par crainte, par espérance, ou par quelque autre
motif qui soit hors d'elle ; que c'est en elle que consiste la félicité, parce que l’âme est
faite pour jouir d'une vie toujours uniforme, et que ce qui corrompt un animal raisonnable,
ce sont quelquefois les vraisemblances des choses extérieures, et quelquefois les
principes de ceux avec qui l'on converse, la nature ne donnant jamais lieu à cette
dépravation.
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