[6,8] CHAPITRE VIII. MÉNIPPE.
<99> Μένιππος, καὶ οὗτος κυνικός, τὸ ἀνέκαθεν ἦν Φοῖνιξ, δοῦλος, ὥς
φησιν Ἀχαϊκὸς ἐν Ἠθικοῖς. Διοκλῆς δὲ καὶ τὸν δεσπότην αὐτοῦ Ποντικὸν
εἶναι καὶ Βάτωνα καλεῖσθαι. ἀτηρότερον δ' αἰτῶν ὑπὸ φιλαργυρίας ἴσχυσε
Θηβαῖος γενέσθαι. Φέρει μὲν οὖν σπουδαῖον οὐδέν· τὰ δὲ βιβλία αὐτοῦ
πολλοῦ καταγέλωτος γέμει καί τι ἴσον τοῖς Μελεάγρου τοῦ κατ' αὐτὸν
γενομένου. Φησὶ δ' Ἕρμιππος ἡμεροδανειστὴν αὐτὸν γεγονέναι καὶ
καλεῖσθαι· καὶ γὰρ ναυτικῷ τόκῳ δανείζειν καὶ ἐξενεχυριάζειν, ὥστε
πάμπλειστα χρήματα ἀθροίζειν· <100> τέλος δ' ἐπιβουλευθέντα πάντων
στερηθῆναι καὶ ὑπ' ἀθυμίας βρόχῳ τὸν βίον μεταλλάξαι. καὶ ἡμεῖς
ἐπαίξαμεν εἰς αὐτόν·
Φοίνικα τὸ γένος, ἀλλὰ Κρητικὸν κύνα,
ἡμεροδανειστήν - τοῦτο γὰρ ἐπεκλῄζετο -
οἶσθα Μένιππον ἴσως.
Θήβησιν οὗτος ὡς διωρύγη ποτὲ
καὶ πάντ' ἀπέβαλεν οὐδ' ἐνόει φύσιν κυνός,
αὑτὸν ἀνεκρέμασεν.
Ἔνιοι δὲ τὰ βιβλί' αὐτοῦ οὐκ αὐτοῦ εἶναι, ἀλλὰ Διονυσίου καὶ
Ζωπύρου τῶν Κολοφωνίων, οἳ τοῦ παίζειν ἕνεκα συγγράφοντες ἐδίδοσαν
αὐτῷ ὡς εὖ δυναμένῳ διαθέσθαι.
<101> Γεγόνασι δὲ Μένιπποι ἕξ· πρῶτος ὁ γράψας τὰ περὶ Λυδῶν καὶ
Ξάνθον ἐπιτεμόμενος, δεύτερος αὐτὸς οὗτος, τρίτος Στρατονικεὺς
σοφιστής, Κὰρ τὸ ἀνέκαθεν· τέταρτος ἀνδριαντοποιός, πέμπτος καὶ ἕκτος
ζωγράφοι· μέμνηται δ' ἀμφοτέρων Ἀπολλόδωρος.
Τὰ δ' οὖν τοῦ κυνικοῦ βιβλία ἐστὶ δεκατρία, Νέκυια, Διαθῆκαι,
Ἐπιστολαὶ κεκομψευμέναι ἀπὸ τῶν θεῶν προσώπου, Πρὸς τοὺς φυσικοὺς
καὶ μαθηματικοὺς καὶ γραμματικοὺς καὶ Γονὰς Ἐπικούρου καὶ Τὰς
θρησκευομένας ὑπ' αὐτῶν εἰκάδας. καὶ ἄλλα.
| [6,8] CHAPITRE VIII. MÉNIPPE.
<99> Ménippe, autre philosophe cynique, d’origine phénicienne, était
esclave, suivant Achaïcus dans la Morale. Dioclès dit que son maître était
de Pont et s’appelait Baton. Ménippe, avide d’argent, s’enrichit à force de
quêtes et d’importunités, et obtint le droit de cité à Thèbes. Il n’a rien
produit de remarquable : ses livres, comme ceux de Méléagre son
contemporain, ne sont remplis que de bouffonneries. Hermippus dit qu’il
prétait à la journée et qu’on l’avait surnommé pour cela Hémérodaniste. Suivant le même auteur, il pratiquait aussi l’usure navale et prêtait
sur gages, de sorte qu’il amassa d’immenses richesses ; <100> mais à la fin,
d’adroits voleurs le pillèrent complétement, et il se pendit de désespoir.
Voici des vers satiriques que j’ai composés à son sujet :
Vous connaissez sans doute Ménippe, Phénicien d’origine, mais en
réalité chien de Crète, ce prêteur à la petite journée, comme on l’appelait.
Vous savez comment, sa maison ayant été forcée à Thèbes et son trésor
pillé, — voyez donc ce chien vigilant! — il se pendit de désespoir.
53 On prétend que les ouvrages attribués à Ménippe ne sont pas de
lui, mais bien de Denys et de Zopyre de Colophon qui les firent par
amusement et les lui confièrent, le sachant homme à en tirer parti.
<101> Il y a eu six Ménippe : le premier a composé une histoire des
Lydiens et abrégé Xanthus ; le second est celui dont il est ici question ; le
troisième était un sophiste de Stratonice, Carien d’origine ; le quatrième
est un statuaire ; le cinquième et le sixième sont des peintres cités tous
deux par Apollodore.
Ménippe le cynique a laissé treize volumes d’ouvrages : une
description des enfers ; un livre intitulé Testament ; des Lettres où il fait
intervenir les dieux ; un traité contre les physiciens, les mathématiciens et
les grammairiens ; sur la Naissance d’Épicure ; sur l’Observation du
vingtième jour du mois par les épicuriens, etc.
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