HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres, livre IV

δὲ



Texte grec :

[4,9] CHAPITRE IX : ΚΑΡΝΕΑΔΗΣ. 62) Καρνεάδης Ἐπικώμου ἢ Φιλοκώμου, ὡς Ἀλέξανδρος ἐν Διαδοχαῖς, Κυρηναῖος. Οὗτος τὰ τῶν Στωικῶν βιβλία ἀναγνοὺς ἐπιμελῶς <καὶ μάλιστα> τὰ Χρυσίππου, ἐπιεικῶς αὐτοῖς ἀντέλεγε καὶ εὐημέρει τοσοῦτον, ὥστε ἐκεῖνο ἐπιλέγειν· Εἰ μὴ γὰρ ἦν Χρύσιππος, οὐκ ἂν ἦν ἐγώ. Φιλόπονος δ' ἄνθρωπος γέγονεν εἰ καί τις ἄλλος, ἐν μὲν τοῖς φυσικοῖς ἧττον φερόμενος, ἐν δὲ τοῖς ἠθικοῖς μᾶλλον. Ὅθεν καὶ ἐκόμα καὶ ἔτρεφεν ὄνυχας ἀσχολίᾳ τῇ περὶ τοὺς λόγους. Τοσοῦτον δ' ἴσχυσεν ἐν φιλοσοφίᾳ ὥστε καὶ τοὺς ῥήτορας ἀπολύσαντας ἐκ τῶν σχολῶν παρ' αὐτὸν ἰέναι καὶ αὐτοῦ ἀκούειν. 63) Ἦν δὲ καὶ μεγαλοφωνότατος, ὥστε τὸν γυμνασίαρχον προσπέμψαι αὐτῷ μὴ οὕτω βοᾶν· τὸν δὲ εἰπεῖν, « Καὶ δὸς μέτρον φωνῆς. » ὅθεν εὐστόχως ἑλόντα ἀμείψασθαι· φάναι γάρ, « Μέτρον ἔχεις τοὺς ἀκούοντας. » Δεινῶς τ' ἦν ἐπιπληκτικὸς καὶ ἐν ταῖς ζητήσεσι δύσμαχος· τά τε δεῖπνα λοιπὸν παρῃτεῖτο διὰ τὰς προειρημένας αἰτίας. Οὗτός ποτε Μέντορος τοῦ Βιθυνοῦ μαθητοῦ ὄντος καὶ παρ' αὐτὸν ἐλθόντος εἰς τὴν διατριβήν, ὡς ἐπείρα αὐτοῦ τὴν παλλακὴν ὁ Μέντωρ, καθά φησι Φαβωρῖνος ἐν Παντοδαπῇ ἱστορίᾳ, μεταξὺ λέγων παρῴδησεν εἰς αὐτόν· 64) Πωλεῖταί τις δεῦρο γέρων ἅλιος νημερτής, Μέντορι εἰδόμενος ἠμὲν δέμας ἠδὲ καὶ αὐδήν· τοῦτον σχολῆς τῆσδ' ἐκκεκηρῦχθαι λέγω· καὶ ὃς ἀναστάς· Οἱ μὲν ἐκήρυσσον, τοὶ δ' ἠγείροντο μάλ' ὦκα. Δειλότερον δέ πως δοκεῖ περὶ τὴν τελευτὴν ἀνεστράφθαι, ὅτε συνεχὲς ἔλεγεν, « ἡ συστήσασα φύσις καὶ διαλύσει. » μαθών τε Ἀντίπατρον φάρμακον πιόντα ἀποθανεῖν, παρωρμήθη πρὸς τὸ εὐθαρσὲς τῆς ἀπαλλαγῆς καί φησι, « Δότε οὖν κἀμοί· » τῶν δὲ εἰπόντων, « Τί; », « Οἰνόμελι, » εἶπεν. Τελευτῶντος δ' αὐτοῦ φασιν ἔκλειψιν γενέσθαι σελήνης, συμπάθειαν, ὡς ἂν εἴποι τις, αἰνιττομένου τοῦ μεθ' ἥλιον καλλίστου τῶν ἄστρων. 65) Φησὶ δὲ Ἀπολλόδωρος ἐν Χρονικοῖς ἀπελθεῖν αὐτὸν ἐξ ἀνθρώπων ἔτει τετάρτῳ τῆς δευτέρας καὶ ἑξηκοστῆς καὶ ἑκατοστῆς Ὀλυμπιάδος, βιώσαντα ἔτη πέντε πρὸς τοῖς ὀγδοήκοντα. Φέρονται δ' αὐτοῦ ἐπιστολαὶ πρὸς Ἀριαράθην τὸν Καππαδοκίας βασιλέα. Τὰ δὲ λοιπὰ αὐτοῦ οἱ μαθηταὶ συνέγραψαν· αὐτὸς δὲ κατέλιπεν οὐδέν. Ἔστι καὶ εἰς τοῦτον ἡμῶν τῷ λογαοιδικῷ μέτρῳ καὶ Ἀρχεβουλείῳ· Τί με Καρνεάδην, τί με, Μοῦσα, θέλεις ἐλέγχειν; ἀμαθὴς <γὰρ> ὃς οὔτι κάτοιδεν ὅπως δεδοίκει τὸ θανεῖν· ὅτε καὶ φθισικήν ποτ' ἔχων κακίστην νόσον, οὐκ ἔθελεν λύσιν ἰσχέμεν· ἀλλ' ἀκούσας ὅτι φάρμακον Ἀντίπατρός <τι> πιὼν ἀπέσβη, 66) « Δότε τοίνυν, » ἔφησε, « τὶ κἀμὲ πιεῖν. » « Τί μέντοι; τί; » « δότ' οἰνόμελι. » Σφόδρα τ' εἶχε πρόχειρα ταυτί· « Φύσις ἡ συνέχουσά με καὶ διαλύσεται δή. » Ὁ μὲν οὐδὲν ἔλασσον ἔβη κατὰ γῆς, ἐνῆν δὲ τὰ πλέω κακὰ κέρδε' ἔχοντα μολεῖν ἐς ᾅδην. Λέγεται καὶ τὰς ὄψεις νυκτὸς ὑποχυθῆναι καὶ ἀγνοεῖν· κελεῦσαί τε τὸν παῖδα λύχνον ἅψαι· εἰσκομίσαντος δὲ καὶ εἰπόντος, « Κεκόμικα, » « Οὐκοῦν, » εἰπεῖν, « σὺ ἀναγίνωσκε. » Τούτου πολλοὶ μὲν καὶ ἄλλοι γεγόνασι μαθηταί, ἐλλογιμώτατος δὲ Κλειτόμαχος· περὶ οὗ καὶ λεκτέον. Γέγονε μέντοι καὶ ἄλλος Καρνεάδης, ἐλεγείας ποιητὴς ψυχρός.

Traduction française :

[4,9] CHAPITRE IX : CARNÉADE. (62) Carnéade, fils d’Épicomus, ou, suivant Alexandre, dans les Successions, de Philocomus, était de Cyrène. Après avoir approfondi les ouvrages des stoïciens, et surtout ceux de Chrysippe, il les réfuta, mais avec autant de réserve que de modestie. Souvent on l’entendit s’écrier : « Sans Chrysippe je ne serais pas ce que je suis. » Il aimait l’étude avec passion ; mais il s’attacha plutôt à la morale qu’à la philosophie naturelle. Son ardeur pour le travail l’absorbait tellement qu’il laissait croître ses cheveux et ses ongles. Du reste, telle était son habileté dans la philosophie que les rhéteurs eux-mêmes fermaient leurs écoles pour venir l’entendre. (63) Sa voix était si forte que le directeur du gymnase l’envoya prier un jour d’en modérer les éclats; il répondit : « Alors, donnez-moi un régulateur pour la voix ; » à quoi l’autre répliqua avec beaucoup d’à-propos : « Tu l’as, ce régulateur, dans tes auditeurs. » Il était vif et pressé dans ses argumentations, invincible dans la discussion. Jamais il n’acceptait une invitation à dîner, par les raisons que nous avons indiquées plus haut. Phavorinus rapporte dans les Histoires diverses, qu’ayant remarqué que Mentor de Bithynie, l’un de ses disciples, aimait sa propre maîtresse, il lui lança, tout en discourant , cette parodie : (64) Ici habite un certain vieillard bouffi de vanité, Qui pour l’extérieur et la voix ressemble à Mentor; J’ordonne qu’on le chasse de cette école. Mentor se leva, et reprit : Ils dirent, et ceux-ci se levèrent à l’instant. Il ne paraît pas avoir envisagé la mort avec beaucoup de fermeté ; sans cesse on l’entendait répéter : « Ce que la nature a établi, elle le détruira. » Lorsqu’il apprit qu’Antipater avait mis fin à sa vie par le poison, il eut envie d’imiter son courage, et s’écria : « Donnez-m’en aussi. — Quoi ? lui dit-on. — Du vin miellé, répondit-il. » On dit que lorsqu’il mourut il y eut une éclipse de lune, comme si l’astre qu’on proclame le plus beau après le soleil eût voulu pour ainsi dire prendre part à sa mort. (65) Apollodore rapporte dans les Chroniques qu’il mourut la quatrième année de la cent soixante-deuxième olympiade, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. On a de lui des lettres à Ariarathe, roi de Cappadoce. Quant aux autres ouvrages qu’on lui attribue, ils sont de ses élèves, car il n’en a laissé aucun. J’ai composé sur lui les vers suivants dans le mètre logaœdique et archébulien : Muse, pourquoi m’impases-lu d’accuser Carnéade ? Quel est l’homme assez ignorant pour ne pas savoir combien il redoutait la mort ? Accablé d’un mal cruel, rongé par une maladie de langueur, il ne voulut point employer le remède souverain : il apprend qu’Antipater a mis fin à sa vie par le poison, et aussitôt il s’écrie : « Donnez-moi, donnez-moi à boire. — Quoi ? lui dit-on, quoi donc ? (66) — Donnez-moi du vin miellé. » Sans cesse il avait ces mots à la bouche: « La nature qui m’a formé saura bien me détruire. » II n’en mourut pas moins. Et pourtant il lui était si facile de descendre aux enfers en s’épargnant bien des maux ! On rapporte que la nuit sa vue s’était obscurcie à son insu ; il ordonna à un serviteur d’allumer la lampe, et celui-ci lui assurant qu’il l’avait apportée, il lui ordonna de lire pour s’en convaincre. Il eut un grand nombre de disciples, parmi lesquels le plus illustre est Clitomaque, dont nous allons parler. Il y a eu un autre Carnéade, poëte élégiaque assez froid.





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Dernière mise à jour : 28/05/2009