|
[3,105] Τῶν ἐναντίων ἄρα τὰ μὲν ὡς ἀγαθὰ
κακοῖς ἐναντία ἐστί· τὰ δὲ ὡς κακὰ κακοῖς· τὰ
δὲ ὡς οὐδετέροις οὐδέτερα.
Τῶν ἀγαθῶν γένη ἐστὶ τρία· τὰ μὲν γάρ ἐστιν
ἑκτά, τὰ δὲ μεθεκτά, τὰ δὲ ὑπαρκτά. Τὰ μὲν
οὖν ἑκτά ἐστιν, ὅσα ἐνδέχεται ἔχειν, οἷον ἡ
δικαιοσύνη καὶ ἡ ὑγίεια· μεθεκτὰ δέ, ὅσα ἔχειν
μὲν μὴ ἐνδέχηται, μετασχεῖν δὲ αὐτῶν
ἐνδέχεται, οἷον αὐτὸ τὸ ἀγαθὸν ἔχειν μὲν οὐκ
ἐνδέχεται, μετασχεῖν δὲ αὐτοῦ ἐνδέχεται.
Ὑπαρκτὰ δέ, ὅσα μήτε μετασχεῖν μήτε σχεῖν
ἐνδέχεται, ὑπάρχειν δὲ δεῖ· οἷον τὸ σπουδαῖον
εἶναι <καὶ> τὸ δίκαιον εἶναι ἀγαθόν ἐστι· καὶ
ταῦτα οὔτε σχεῖν οὔτε μετασχεῖν ἐστιν, ἀλλ'
ὑπάρχειν δεῖ {σπουδαῖον εἶναι καὶ δίκαιον
εἶναι}. Τῶν ἀγαθῶν ἄρα τὰ μέν ἐστιν ἑκτά, τὰ
δὲ μεθεκτά, τὰ δὲ ὑπαρκτά.
| [3,105] Ces derniers contraires ne sont ni du bien au mal, ni du mal au mal; ils sont opposés
comme des choses neutres à d'autres choses neutres.
Il compte aussi trois sortes de biens : les uns qu'on peut posséder, comme la justice
et la santé ; les autres auxquels on ne fait que participer, comme le bien même
qu'on ne possède pas, mais auquel on participe. La troisième sorte est de ceux qui
subsistent, comme l'honnête, le bon et le juste ; ce sont des biens qu'on ne peut
avoir même par participation, quoiqu'ils doivent être nécessairement, mais dont il
suffit qu'on acquière les qualités.
| [3,106] Ἡ συμβουλία διαιρεῖται εἰς τρία· ἔστι γὰρ
αὐτῆς ἓν μὲν ἐκ τῶν παροιχομένων χρόνων
λαμβανόμενον, ἓν δὲ ἐκ τῶν μελλόντων, ἓν δὲ
ἐκ τῶν ἐνεστώτων. Τὰ μὲν οὖν ἐκ τῶν
παροιχομένων παραδείγματα, οἷον τί ἔπαθον
Λακεδαιμόνιοι πιστεύσαντες· τὰ δ' ἐκ τῶν
παρόντων, οἷον ἀποφαίνειν τείχη ἀσθενῆ,
δειλοὺς ἀνθρώπους, σῖτον ὀλίγον· τὰ δ' ἐκ τῶν
μελλόντων, οἷον ταῖς ὑπονοίαις μὴ ἀδικεῖν τὰς
πρεσβείας, ὅπως μὴ ἄδοξος ἡ Ἑλλὰς γένηται.
Τῆς ἄρα συμβουλίας τὰ μέν ἐστιν ἐκ τῶν
παροιχομένων, τὰ δ' ἐκ τῶν παρόντων, τὰ δ'
ἐκ τῶν μελλόντων.
| [3,106] Il donne trois objets à la réflexion, le passé, le présent et l'avenir.
Le passé nous retrace les exemples des maux que chaque
nation a soufferts (tels sont ceux que les Lacédémoniens se sont attirés par leur
trop grande sécurité ), afin que, faisant attention à leurs fautes, nous évitions de les
commettre, et que, prenant garde à celles de leurs mesures qui ont été justes, nous
marchions sur leurs traces. Les réflexions sur le présent nous ouvrent les yeux sur
ce qui se passe devant nous ; elles nous font voir les faibles remparts des hommes
timides, la cherté des vivres, et autres semblables avantages ou désavantages, afin
de nous apprendre ce que nous devons tantôt espérer, tantôt craindre. Les réflexions
sur l'avenir nous avertissent de ne rien hasarder témérairement, d'avoir égard à
notre réputation, et de ne pas nous livrer à des soupçons qui nous conduisent à
violer le droit des gens, par exemple, dans la personne des ambassadeurs, ce qui
ternirait notre gloire, comme il est arrivé aux Grecs, qui se déshonorèrent par cet endroit.
| | |