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[3,5] Εἰσὶ δ' οἳ καὶ παλαῖσαί φασιν αὐτὸν Ἰσθμοῖ,
καθὰ καὶ Δικαίαρχος ἐν πρώτῳ Περὶ βίων, καὶ
γραφικῆς ἐπιμεληθῆναι καὶ ποιήματα γράψαι,
πρῶτον μὲν διθυράμβους, ἔπειτα καὶ μέλη καὶ
τραγῳδίας. Ἰσχνόφωνός τε, φασίν, ἦν, ὡς καὶ
Τιμόθεός φησιν ὁ Ἀθηναῖος ἐν τῷ Περὶ βίων.
λέγεται δ' ὅτι Σωκράτης ὄναρ εἶδε κύκνου
νεοττὸν ἐν τοῖς γόνασιν ἔχειν, ὃν καὶ
παραχρῆμα πτεροφυήσαντα ἀναπτῆναι ἡδὺ
κλάγξαντα· καὶ μεθ' ἡμέραν Πλάτωνα αὐτῷ
συστῆναι, τὸν δὲ τοῦτον εἰπεῖν εἶναι τὸν ὄρνιν.
Ἐφιλοσόφει δὲ τὴν ἀρχὴν ἐν Ἀκαδημείᾳ, εἶτα
ἐν τῷ κήπῳ τῷ παρὰ τὸν Κολωνόν, ὥς φησιν
Ἀλέξανδρος ἐν Διαδοχαῖς, καθ' Ἡράκλειτον.
Ἔπειτα μέντοι μέλλων ἀγωνιεῖσθαι τραγῳδίᾳ
πρὸ τοῦ Διονυσιακοῦ θεάτρου Σωκράτους
ἀκούσας κατέφλεξε τὰ ποιήματα εἰπών·
Ἥφαιστε, πρόμολ' ὧδε·
Πλάτων νύ τι σεῖο χατίζει.
| [3,5] Il y en a aussi qui disent avec Dicéarque, dans le premier livre de ses Vies, qu'il combattit
dans les jeux isthmiques pour le prix de la lutte. Il s'appliqua aussi à la peinture et à
la poésie, ayant composé d'abord des hymnes bachiques, et ensuite des chants et
des tragédies. Timothée d'Athènes dit, dans ses Vies, qu'il avait la voix faible ; et on
rapporte que Socrate, ayant songé qu'il tenait sur ses genoux un jeune cygne, à qui
il vint tout d'un coup des ailes, et qui s'envola avec un doux ramage, Ariston vint le
lendemain lui recommander Platon ; sur quoi Socrate dit au père que son fils était le
cygne dont il avait rêvé la nuit précédente.
Platon commença à enseigner la philosophie dans l'académie, et ensuite dans un
jardin près de Colone, suivant ce que rapporte Alexandre, dans ses Successions, qui
cite Héraclite. Comme il était sur le point de disputer l'honneur de la tragédie au
théâtre Dionysien, il brilla ses poésies, après avoir entendu Socrate. « Vulcain, dit-il, père
du feu, approche ! Platon a besoin de ton secours dans cette occasion. »
| [3,6] Τοὐντεῦθεν δὴ γεγονώς, φασίν, εἴκοσιν ἔτη
διήκουσε Σωκράτους· ἐκείνου δ' ἀπελθόντος
προσεῖχε Κρατύλῳ τε τῷ Ἡρακλειτείῳ καὶ
Ἑρμογένει τῷ τὰ Παρμενίδου φιλοσοφοῦντι.
Εἶτα γενόμενος ὀκτὼ καὶ εἴκοσιν ἐτῶν, καθά
φησιν Ἑρμόδωρος, εἰς Μέγαρα πρὸς
Εὐκλείδην σὺν καὶ ἄλλοις τισὶ Σωκρατικοῖς
ὑπεχώρησεν. Ἔπειτα εἰς Κυρήνην ἀπῆλθε
πρὸς Θεόδωρον τὸν μαθηματικόν· κἀκεῖθεν
εἰς Ἰταλίαν πρὸς τοὺς Πυθαγορικοὺς
Φιλόλαον καὶ Εὔρυτον. Ἔνθεν τε εἰς Αἴγυπτον
παρὰ τοὺς προφήτας· οὗ φασι καὶ Εὐριπίδην
αὐτῷ συνακολουθῆσαι καὶ αὐτόθι νοσήσαντα
πρὸς τῶν ἱερέων ἀπολυθῆναι τῇ διὰ θαλάττης
θεραπείᾳ· ὅθεν που καὶ εἰπεῖν·
Θάλασσα κλύζει πάντα
τἀνθρώπων κακά.
| [3,6] On dit qu'il avait à peu près
vingt ans lorsqu'il devint disciple de Socrate. Après sa mort il s'attacha à Cratyle,
disciple d'Héraclite, et à Hermogène, qui enseignait les dogmes de Parménide. A
trente-deux ans il se rendit à Mégare avec quelques disciples de Socrate, pour
entendre Euclide. De là il fut à Cyrène, d'où, après avoir pris les leçons de
Théodore le mathématicien, il passa en Italie pour entendre Philolaüs et Euryte,
philosophes pythagoriciens. Après cela il fut voir les prêtres d'Égypte, et on dit qu'il
fit ce voyage avec Euripide, et que, pendant leur séjour dans ce pays, Platon tomba
malade, qu'il fut guéri par les prêtres d'Égypte, qui le lavèrent d'eau de mer; ce qui
lui donna occasion de dire que la mer lave tous les maux des hommes,
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