Texte grec :
[2,35] πρὸς τὸν εἰπόντα, "θάνατόν σου κατέγνωσαν
Ἀθηναῖοι," "κἀκείνων," εἶπεν, "ἡ φύσις." οἱ δὲ τοῦτ´ Ἀναξαγόραν
φασίν. τῆς γυναικὸς εἰπούσης, "ἀδίκως ἀποθνήσκεις,"
"σὺ δέ," ἔφη, "δικαίως ἐβούλου;" ὄναρ δόξας τινὰ αὐτῷ λέγειν,
ἤματί κεν τριτάτῳ Φθίην ἐρίβωλον ἵκοιο,
πρὸς Αἰσχίνην ἔφη, "εἰς τρίτην ἀποθανοῦμαι." μέλλοντί τε
αὐτῷ τὸ κώνειον πίεσθαι Ἀπολλόδωρος ἱμάτιον ἐδίδου καλόν, ἵν´
ἐν ἐκείνῳ ἀποθάνῃ. καὶ ὅς, "τί δέ," ἔφη, "τὸ ἐμὸν ἱμάτιον
ἐμβιῶναι μὲν ἐπιτήδειον, ἐναποθανεῖν δὲ οὐχί;" πρὸς τὸν εἰπόντα,
"κακῶς ὁ δεῖνά σε λέγει," "καλῶς γάρ," ἔφη, "λέγειν οὐκ ἔμαθε."
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Traduction française :
[2,35] Quand on vint lui annoncer que les Athéniens l'avaient condamné à
mort, il répondit que la nature en avait fait autant pour eux (réponse
attribuée aussi à Anaxagore), et comme sa femme se lamentait de le
voir mourir injustement : « Voulais-tu donc, lui dit-il, que ce fût
justement ? » Ayant rêvé qu'on lui disait : « Dans deux jours, tu iras
dans la féconde Phthie », il dit à Eschine : « Dans deux jours, je
mourrai. » Quand il lui fallut boire la ciguë, Apollodore lui donna un
beau manteau afin qu'il le mît pour mourir, mais Socrate lui dit : «
Mon vieux manteau était bon quand je vivais, n'est-il plus convenable
pour mourir ? » On lui disait : « Un tel parle mal de vous. » Il
répondait : « C'est qu'il n'a pas appris à bien parler. »
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