Texte grec :
[2,34] Καλέσας ἐπὶ δεῖπνον πλουσίους, καὶ τῆς Ξανθίππης αἰδουμένης
ἔφη, "θάρρει· εἰ μὲν γὰρ εἶεν μέτριοι, συμπεριενεχθεῖεν
ἄν· εἰ δὲ φαῦλοι, ἡμῖν αὐτῶν οὐδὲν μελήσει." ἔλεγέ τε τοὺς μὲν
ἄλλους ἀνθρώπους ζῆν ἵν´ ἐσθίοιεν· αὐτὸν δὲ ἐσθίειν ἵνα ζῴη.
πρὸς τὸ οὐκ ἀξιόλογον πλῆθος ἔφασκεν ὅμοιον εἴ τις τετράδραχμον
ἓν ἀποδοκιμάζων τὸν ἐκ τῶν τοιούτων σωρὸν ὡς δόκιμον ἀποδέχοιτο.
Αἰσχίνου δὲ εἰπόντος, "πένης εἰμὶ καὶ ἄλλο μὲν οὐδὲν
ἔχω, δίδωμι δέ σοι ἐμαυτόν," "ἆρ´ οὖν," εἶπεν, "οὐκ αἰσθάνῃ
τὰ μέγιστά μοι διδούς;" πρὸς τὸν ἀποδυσπετοῦντα ἐπὶ τῷ παρορᾶσθαι
ὁπότε ἐπανέστησαν οἱ τριάκοντα, "ἆρα," ἔφη, "μήτι σοι μεταμέλει;"
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Traduction française :
[2,34] Il invita un jour des gens riches à dîner. Xanthippe en était toute
confuse : « Va, lui dit-il, ne te tourmente pas, s'ils sont sobres, ils
s'assiéront à table volontiers, et si ce sont de mauvaises gens, ne
prenons pas tant de souci : ils n'en valent pas la peine. » Il disait que
tout le monde vivait pour manger, mais que lui mangeait pour vivre.
De la foule méprisable, il disait qu'elle était comme un homme qui
refuserait un tétradrachme, mais qui en prendrait volontiers un tas.
Comme Eschine lui disait : « Je suis pauvre, et je ne possède rien,
mais je me donne moi-même à vous. » « Ne sens-tu pas, dit-il, la
grandeur du présent que tu me fais ? » Quelqu'un s'étant plaint à lui
d'être méprisé depuis que les Trente gouvernaient la ville : « C'est
donc là, demanda-t-il, tout ce qui vous chagrine ? »
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