HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XXXVI (fragments)

Fragment 2

  Fragment 2

[36,2] Πρὸ δὲ τῆς κατὰ τὴν Σικελίαν τῶν δούλων ἐπαναστάσεως ἐγένοντο κατὰ τὴν Ἰταλίαν πλείους ἀποστάσεις ὀλιγοχρόνιοι καὶ μικραί, καθάπερ τοῦ δαιμονίου προσημαίνοντος τὸ μέγεθος τῆς ἐσομένης κατὰ τὴν Σικελίαν ἐπαναστάσεως, πρώτη μὲν περὶ Νουκερίαν, τριάκοντα οἰκετῶν συνωμοσίαν ποιησαμένων καὶ ταχὺ κολασθέντων, δευτέρα περὶ τὴν Καπύην, διακοσίων οἰκετῶν ἐπαναστάντων καὶ ταχὺ καταλυθέντων. Τρίτη δὲ παράδοξος γέγονέ τις. Ἦν Τίτος Μενουίτιος, ἱππεὺς μὲν Ῥωμαίων, μεγαλοπλούτου δὲ πατρὸς παῖς. Οὗτος ἠράσθη θεραπαινίδος ἀλλοτρίας κάλλει διαφερούσης. Συμπλακεὶς δ' αὐτῇ καὶ εἰς ἔρωτα παράδοξον αὐτῆς ἐμπεσὼν ἐξηγόρασεν αὐτήν, οὕτω τοῦ τε μανιώδους ἔρωτος βιαζομένου καὶ τοῦ κυρίου τῆς κόρης τὴν πρᾶσιν μόλις κατανεύσαντος, ταλάντων Ἀττικῶν ἑπτά, καὶ χρόνον ὥρισε καθ' ὃν ἀποτίσει τὸ χρέος: ἐπιστεύετο δὲ διὰ τὴν πατρῴαν περιουσίαν. Ἐνστάντος δὲ τοῦ ὁρισθέντος, καὶ μὴ ἔχων ἀποδοῦναι, πάλιν ἔταξε τριάκοντα ἡμερῶν προθεσμίαν. Ὡς δὲ καὶ ταύτης ἐπιστάσης οἱ μὲν ἀπῄτουν, δὲ οὐδὲν πλέον εἶχεν ἀνύειν, δ' ἔρως ἤκμαζεν, ἐπεχείρησε πράξει παραλογωτάτῃ. Ἐπιβουλεύει μὲν γὰρ τοὺς ἀπαιτοῦντας, ἑαυτῷ δὲ μοναρχικὴν ἐξουσίαν περιέθηκε. Συναγοράσας γὰρ πεντακοσίας πανοπλίας καὶ χρόνον τῆς τιμῆς συντάξας, καὶ πιστευθείς, λάθρᾳ πρὸς ἀγρόν τινα παρακομίσας τοὺς ἰδίους ἀνέσεισε πρὸς ἀπόστασιν οἰκέτας, τετρακοσίους ὄντας. Εἶτα ἀναλαβὼν διάδημα καὶ περιβόλαιον πορφυροῦν καὶ ῥαβδούχους καὶ τὰ ἄλλα σύσσημα τῆς ἀρχῆς, καὶ βασιλέα ἑαυτὸν συνεργίᾳ τῶν δούλων ἀναδείξας, τοὺς μὲν ἀπαιτοῦντας τὴν τιμὴν τῆς κόρης ῥαβδίσας ἐπελέκισεν, ἐξοπλίσας δὲ τοὺς οἰκέτας ἐπῄει τὰς σύνεγγυς ἐπαύλεις, καὶ τοὺς μὲν προθύμως συναφισταμένους καθώπλιζε, τοὺς δ' ἀντιπράττοντας ἀνῄρει. Ταχὺ δὲ συναγαγὼν στρατιώτας πλείους τῶν ἑπτακοσίων καὶ τούτους εἰς ἑκατονταρχίας καταλέξας, ἐνεβάλετο χάρακα καὶ τοὺς ἀφισταμένους ὑπεδέχετο. Τῆς δ' ἀποστάσεως εἰς Ῥώμην ἀπαγγελθείσης, σύγκλητος ἐμφρόνως περὶ αὐτῆς ἐβουλεύσατο καὶ κατώρθωσε. Τῶν γὰρ κατὰ πόλιν στρατηγῶν ἀπέδειξεν ἕνα πρὸς τὴν τῶν δραπετῶν σύλληψιν, Λεύκιον Λούκουλλον. Οὗτος δὲ αὐθημερὸν ἐκ τῆς Ῥώμης ἐπιλέξας στρατιώτας ἑξακοσίους, εἰς τὴν Καπύην ἦλθε συναθροίσας πεζοὺς μὲν τετρακισχιλίους, ἱππεῖς δὲ τετρακοσίους. δὲ οὐέττιος τὴν ὁρμὴν τοῦ Λουκούλλου πυθόμενος κατελάβετο λόφον καρτερόν, ἔχων τοὺς πάντας πλέον τῶν τρισχιλίων καὶ πεντακοσίων. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον συμβολῆς γενομένης ἐπλεονέκτησαν οἱ δραπέται ἐκ τόπων ὑπερδεξίων μαχόμενοι: μετὰ δὲ ταῦτα τὸν μὲν στρατηγὸν τοῦ οὐεττίου Ἀπολλώνιον διαφθείρας Λούκουλλος καὶ τῇ δημοσίᾳ πίστει τὴν ἄφεσιν τῆς τιμωρίας βεβαιώσας, ἔπεισεν αὐτὸν προδότην γενέσθαι τῶν συναποστατῶν. Διὸ καὶ τούτου συνεργοῦντος τοῖς ῥωμαίοις καὶ τὰς χεῖρας προσφέροντος τῷ οὐεττίῳ, φοβηθεὶς τὴν ἐκ τῆς ἁλώσεως τιμωρίαν ἑαυτὸν ἀπέσφαξεν, αὐτίκα συναπολωλότων καὶ τῶν τῆς ἀποστάσεως κεκοινωνηκότων πλὴν τοῦ προδόντος Ἀπολλωνίου. Καὶ ταῦτα μὲν πρὸ τῆς κατὰ Σικελίαν, ὥσπερ προοιμιαζόμενα ταύτῃ, μεγίστης ἀποστάσεως: ἥτις ἀρχὴν ἔλαβε τοιαύτην. [36,2] Avant la révolte des esclaves en Sicile, il y avait eu plusieurs soulèvements en Italie; mais ils étaient de courte durée et peu importants, comme si quelque mauvais génie eût voulu annoncer d'avance la gravité de l'insurrection qui allait éclater en Sicile. Le premier de ces soulèvements en Italie eut lieu à Nucérie : trente esclaves avaient tramé une conspiration, mais ils furent bientôt découverts et châtiés ; le second éclata à Capoue : deux cents esclaves s'étaient insurgés, mais ils ne tardèrent pas à être exterminés ; le troisième soulèvement présenta quelques circonstances singulières. Un certain Titus Minutius, chevalier romain, fils d'un père très riche, devint amoureux d'une jeune esclave extrêmement belle, mais qui n'appartenait pas à sa maison. Il eut des rapports avec elle, et son amour s'en accrut à un tel point, qu'il l'acheta au prix de sept talents attiques, tant était violent ce fol amour. Le maître qui avait consenti à cette vente accorda un délai pour le payement ; car le chevalier avait du crédit en raison de la fortune de son père. Le délai expira ; et n'ayant pas de quoi faire le payement, il fixa un nouveau délai de trente jours. Au bout de ce terme, il fut encore dans l'impossibilité de payer au maître le prix de la vente; et comme son amour allait toujours en augmentant, il eut recours à la chose la plus insensée : il dressa des embûches à ses créanciers et se proclama roi absolu. Il acheta cinq cents armures, et demanda un terme pour le payement; il fit transporter ces armures secrètement dans une de ses propriétés de campagne et excita à la révolte ses propres esclaves, au nombre de quatre cents. Puis il se ceignit du diadème, se revêtit d'un manteau de pourpre, s'entoura de licteurs et des autres insignes du pouvoir souverain, et se proclama roi avec le concours de ses esclaves. Il fit d'abord battre de verges ceux qui lui demandaient le prix de sa jeune esclave, et leur trancha la tête. Après avoir armé ses esclaves, il attaqua les maisons de campagne du voisinage et tua cent hommes qui faisaient de la résistance. Bientôt il réunit une troupe de plus de sept cents combattants qu'il divisa en centuries ; il fit élever un retranchement et accueillit les rebelles qui se joignirent à lui. Cette rébellion ayant été annoncée à Rome, le sénat prit des mesures sages qui obtinrent un plein succès : il désigna un des généraux qui se trouvaient à Rome, Lucius Lucullus, pour s'emparer des esclaves fugitifs. Ce dernier fit le même jour, à Rome, une levée de six cents soldats, et se rendit à Capoue, où il rassembla quatre mille hommes d'infanterie et quatre cents cavaliers. Vettius {Titus Minutius} instruit de la marche de Lucullus, alla occuper une hauteur forte avec plus de trois mille cinq cents hommes. Dans le premier engagement, les esclaves fugitifs, grâce à leur position qui dominait le champ de bataille, eurent d'abord l'avantage; mais ensuite Apollonius, lieutenant de Vettius, séduit par Lucullus qui lui avait publiquement garanti son pardon, trahit ses complices. Au moment où Apollonius, secondant les Romains, allait porter la main sur Vettius pour l'arrêter, ce dernier, redoutant le châtiment qui l'attendait, s'ôta lui-même la vie, et avec lui périrent immédiatement tous ceux qui avaient pris part à la révolte, à l'exception du traître Apollonius. Ces événements n'étaient que le prélude d'un immense soulèvement qui éclata en Sicile. En voici l'origine.


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Dernière mise à jour : 6/11/2008