[34-35,54] Ὅτι κατὰ τὴν Λιβύην παραταξαμένων ἀλλήλοις τῶν βασιλέων,
Ἰογόρθας κρατήσας τῇ μάχῃ πολλοὺς ἀνεῖλε τῶν Νομάδων· ὁ δὲ Ἀτάρβας
ὁ ἀδελφὸς αὐτοῦ καταφυγὼν εἰς Κίρταν, καὶ συγκλεισθεὶς εἰς πολιορκίαν,
ἐξαπέστειλε πρεσβευτὰς εἰς Ῥώμην μὴ περιιδεῖν βασιλέα φίλον καὶ
σύμμαχον κινδυνεύοντα. Ἡ δὲ σύγκλητος ἔπεμψε πρέσβεις λύειν τὴν
πολιορκίαν. Οὐ προσέχοντος δὲ Ἰογόρθα, πάλιν ἑτέρους ἔπεμψαν ἀξίωμα
μεῖζον ἔχοντας. Ὁμοίως δὲ καὶ τούτων ἀπράκτων ἐπανελθόντων, ὁ
Ἰογόρθας περιταφρεύσας τὴν πόλιν ἐνδείᾳ κατεπόνησε τοὺς ἐν τῇ πόλει·
τὸν δὲ ἀδελφὸν ἐξελθόντα μεθ' ἱκετηρίας καὶ τῆς μὲν βασιλείας ἐξιστάμενον,
τὸ δὲ ζῆν αἰτούμενον ἀπέσφαξεν, οὐκ ἐντραπεὶς οὔτε συγγένειαν οὔτε τὸν
τῆς ἱκεσίας νόμον. Ὁμοίως δὲ καὶ τῶν Ἰταλῶν τοὺς συμμαχήσαντας
τἀδελφῷ πάντας αἰκισάμενος ἀπέκτεινεν.
| [34-35,54] {Excerpt. de Virt. et Virt., p. 605}. — Pendant que les rois se
combattaient en Libye, Jugurtha remporta la victoire et tua un grand
nombre de Numides. Son frère Adherbal se réfugia à Cirta, et, assiégé
dans cette place, il envoya des députés à Rome pour prier le peuple
romain de ne pas abandonner, au moment du danger, un roi ami et allié.
Le sénat fit partir des députés pour ordonner la levée du siège. Jugurtha
ne s'étant pas rendu à cette injonction, le sénat envoya d'autres députés
d'un rang plus élevé; ils revinrent de même sans avoir réussi dans leur
mission. Cependant, Jugurtha entoura la ville d'un fossé, et essaya de
réduire les habitants par la famine. Son frère sortit de la ville en suppliant,
abdiqua la royauté, et ne demanda que la vie sauve ; mais Jugurtha, ne
respectant ni les liens du sang ni la voix du suppliant, fit égorger son frère
Adherbal. Il fit de même mourir, dans de cruelles tortures, tous les Italiens
qui avaient embrassé le parti de son frère.
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