HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIX

πλῆθος



Texte grec :

[19,8] πᾶσαι μὲν γὰρ αἱ πύλαι τῆς πόλεως ἐκλείσθησαν, πλείους δὲ τῶν τετρακισχιλίων ἀνῃρέθησαν αὐθημερόν, τοῦτο μόνον ἐγκληθέντες ὅτι χαριέστεροι τῶν ἄλλων ἦσαν. τῶν δὲ φυγόντων οἱ μὲν ἐπὶ τὰς πύλας ὁρμήσαντες συνελήφθησαν, οἱ δὲ κατὰ τῶν τειχῶν ῥίπτοντες αὑτοὺς εἰς τὰς ἀστυγείτονας πόλεις διεσώθησαν, τινὲς δὲ διὰ τὸν φόβον ἀπρονοήτως ἁλλόμενοι κατεκρημνίσθησαν. τὸ δὲ πλῆθος ἦν τῶν ἐκπεσόντων ἐκ τῆς πατρίδος ὑπὲρ τοὺς ἑξακισχιλίους, ὧν οἱ πλεῖστοι κατέφυγον πρὸς τοὺς Ἀκραγαντίνους κἀκεῖ τῆς καθηκούσης ἐπιμελείας ἠξιώθησαν. οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀγαθοκλέα διημερεύσαντες ἐν τοῖς τῶν πολιτῶν φόνοις οὐδὲ τῆς εἰς γυναῖκας ὕβρεως καὶ παρανομίας ἀπέσχοντο, ἀλλὰ παρὰ τῶν ἐκπεφευγότων τὸν θάνατον ἱκανὴν ὑπελάμβανον λήψεσθαι τιμωρίαν τὴν εἰς τοὺς συγγενεῖς ἐπήρειαν· δεινότερα γὰρ θανάτου τοὺς μὲν ἄνδρας καὶ πατέρας εἰκὸς ἦν πείσεσθαι γυναικῶν ὕβρεις καὶ παρθένων αἰσχύνας ἀναλογιζομένους. ἀφ´ ὧν ἡμῖν περιαιρετέον ἐστὶ τὴν ἐπίθετον καὶ συνήθη τοῖς συγγραφεῦσι τραγῳδίαν, μάλιστα μὲν διὰ τὸν τῶν παθόντων ἔλεον, ἔπειτα καὶ διὰ τὸ μηθένα τῶν ἀναγινωσκόντων ἐπιζητεῖν ἀκοῦσαι τὰ κατὰ μέρος, ἐν ἑτοίμῳ τῆς γνώσεως οὔσης. οἱ γὰρ μεθ´ ἡμέραν ἐν ταῖς ὁδοῖς καὶ κατὰ τὴν ἀγορὰν σφάττειν τολμῶντες τοὺς μηδὲν ἀδικοῦντας οὐ προσδέονται τοῦ δηλώσοντος τί νύκτωρ ἔπραττον καθ´ αὑτοὺς ἐν ταῖς οἰκίαις καὶ πῶς προσεφέροντο παρθένοις ὀρφαναῖς καὶ γυναιξὶν ἐρήμοις μὲν οὔσαις τῶν βοηθησόντων, πεπτωκυίαις δ´ ὑπ´ ἐξουσίαν αὐτοκράτορα τῶν ἐχθίστων. ὁ δ´ Ἀγαθοκλῆς δυεῖν ἡμερῶν διελθουσῶν ἐπειδή ποτ´ ἐπληρώθη τοῦ κατὰ τῶν πολιτῶν φόνου, τοὺς ζωγρηθέντας ἀθροίσας Δεινοκράτην μὲν ἀφῆκε διὰ τὴν προγεγενημένην φιλίαν, τῶν ἄλλων δὲ τοὺς μὲν ἀλλοτριώτατα διακειμένους ἀνεῖλε, τοὺς δὲ λοιποὺς ἐφυγάδευσε.

Traduction française :

[19,8] Toutes les portes de la ville ayant été fermées, plus de quatre mille citoyens, qui n'avaient d'autre tort que d'être plus influents que les autres, périrent dans cette sanglante journée. Ceux qui cherchaient à gagner les portes furent saisis ; d'autres, se précipitant du haut des murailles, parvinrent à se sauver dans les villes voisines; quelques-uns, troublés par la frayeur, se jetèrent dans des précipices. Plus de six mille citoyens, expulsés de leur patrie, se réfugièrent pour la plupart à Agrigente, où ils obtinrent les soins convenables. Les soldats d'Agathocle, dans cette journée de massacres, n'épargnèrent pas non plus les femmes qu'ils livraient à toutes sortes d'outrages, croyant ainsi se venger des parents qui avaient échappé à la mort par l'exil. En effet, les maris et les pères devaient éprouver un supplice plus cruel que la mort en apprenant les violences exercées sur leurs femmes et le déshonneur de leurs filles. Mais arrêtons-nous ici, de crainte que notre récit ne devienne, particulièrement par la sympathie qu'excitent les malheurs, une tragédie, genre ordinaire des historiens. Le lecteur peut d'ailleurs se retracer facilement dans son esprit tous les détails de ce drame ; car des hommes qui ne craignaient pas d'égorger en plein jour, dans les rues et sur la place publique, leurs compatriotes innocents, devaient se permettre, pendant la nuit, tous les excès imaginables dans l'intérieur des maisons. On peut facilement se représenter les traitements qu'ils devaient faire subir aux vierges orphelines, aux femmes privées de tout secours et tombant entre les mains d'un ennemi tout puissant et acharné. Après que ces massacres eurent duré pendant deux jours, Agathocle rassembla les prisonniers, et fit relâcher Dinocrate, en considération d'une ancienne amitié. Quant aux autres, qu'il regardait comme ses ennemis déclarés, il les fit mettre à mort ou envoyer en exil.





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Dernière mise à jour : 10/11/2006