Texte grec :
[19,40] Ἀντίγονος μὲν οὖν τοὺς ἱππεῖς ἐπὶ τὰ κέρατα
διελόμενος τὸ μὲν εὐώνυμον μέρος Πίθωνι παρέδωκε,
τὸ δὲ δεξιὸν τῷ υἱῷ Δημητρίῳ, μεθ´ οὗ καὶ αὐτὸς
διαγωνίζεσθαι διεγνώκει· τοὺς δὲ πεζοὺς εἰς μέσον
καταστήσας παρέταξε παρ´ ὅλην τὴν δύναμιν τοὺς ἐλέφαντας,
πληρώσας τὰ διαστήματα τοῖς ψιλικοῖς τάγμασιν. ὁ δὲ πᾶς ἀριθμὸς
ἦν αὐτοῦ τῆς δυνάμεως πεζοὶ
μὲν δισμύριοι δισχίλιοι, ἱππεῖς δ´ ἐννακισχίλιοι σὺν
τοῖς ἐκ Μηδίας προσκαταγραφεῖσι, θηρία δὲ ἑξήκοντα
καὶ πέντε. ὁ δ´ Εὐμενὴς πυθόμενος τὸν Ἀντίγονον
ἐπὶ τοῦ δεξιοῦ κέρατος τετάχθαι μετὰ τῶν ἀρίστων
ἱππέων, καὶ αὐτὸς ἀντετάξατο, ἐπὶ τὸ λαιὸν κέρας
ἐπιστήσας τοὺς ἀρίστους· καὶ γὰρ τῶν σατραπῶν τοὺς
πλείστους ἐνταῦθα κατέστησεν μετὰ τῶν συναγωνιζομένων αὐτοῖς ἱππέων
ἐπιλέκτων καὶ αὐτὸς μετὰ τούτων ἔμελλε κινδυνεύειν· συνῆν δ´ αὐτοῖς καὶ
Μιθριδάτης ὁ Ἀριοβαρζάνου μὲν υἱός, ἀπόγονος δ´ ἑνὸς τῶν
ἑπτὰ Περσῶν τῶν συγκαθελόντων τὸν μάγον Σμέρδιν,
ἀνὴρ ἀνδρείᾳ διαφέρων καὶ τεθραμμένος ἐκ παιδὸς
στρατιωτικῶς. πρὸ δὲ τοῦ κέρατος παντὸς ἔταξεν ἐν
ἐπικαμπίῳ τοὺς κρατίστους τῶν ἐλεφάντων ἑξήκοντα
καὶ τὰ διαστήματα τοῖς ψιλοῖς διέλαβε τάγμασι. τῶν
δὲ πεζῶν πρώτους μὲν ἔταξε τοὺς ὑπασπιστάς, εἶτα
τοὺς ἀργυράσπιδας, ἐπὶ πᾶσι δὲ τοὺς ξένους καὶ τῶν
ἄλλων τοὺς εἰς τὰ Μακεδονικὰ καθωπλισμένους, καὶ
πρὸ τούτων ἐλέφαντας καὶ τῶν ψιλῶν τοὺς ἱκανούς.
ἐπὶ δὲ τὸ δεξιὸν κέρας τάξας τῶν ἱππέων καὶ τῶν
ἐλεφάντων τοὺς ἀσθενεστέρους ἀπέδειξεν ἡγεμόνα τῶν
πάντων Φίλιππον· τούτῳ δὲ διεκελεύσατο φυγομαχεῖν
καὶ τὴν ἀπὸ θατέρου μέρους κρίσιν ἀποθεωρεῖν. οἱ
δὲ σύμπαντες ἦσαν μετ´ Εὐμενοῦς κατὰ τοῦτον τὸν
καιρὸν πεζοὶ μὲν τρισμύριοι ἑξακισχίλιοι ἑπτακόσιοι,
ἱππεῖς δὲ ἑξακισχίλιοι, ἐλέφαντες δὲ ἑκατὸν τεσσαρεσκαίδεκα.
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Traduction française :
[19,40] Antigone plaça sa cavalerie aux deux ailes. Il avait
confié le commandement de l'aile gauche à Python et celui
de l'aile droite à Démétrius, à côté duquel il se proposait
lui-même de combattre. L'infanterie était placée au centre,
et les éléphants en avant du front de toute la ligne. Les intervalles
que laissaient entre eux ces animaux étaient remplis
par des hommes armés à la légère. Le total de l'armée
était de vingt-deux mille hommes d'infanterie, de neuf
mille cavaliers, y compris ceux qui avaient été enrôlés dans
la Médie, et de soixante-cinq éléphants. Informé qu'Antigone
commandait lui-même l'aile droite à la tête de sa
meilleure cavalerie, Eumène se plaça en face de lui, et prit
le commandement de l'aile gauche composée de l'élite de
ses troupes. C'est à cette aile que se trouvaient la plupart
des satrapes, avec l'élite de la cavalerie des alliés. On y
remarquait aussi Mithridate, fils d'Ariobarzane, descendant
d'un de ces Perses qui avaient jadis détrôné le mage
Smerdis. Ce Mithridate était un homme remarquable par
sa bravoure, et élevé dès son enfance dans le métier des
armes. En avant de l'aile gauche, Eumène avait établi, en
forme de croissant, soixante de ses plus forts éléphants,
dont les intervalles étaient remplis par de l'infanterie légère.
Au centre, les hypaspistes occupaient le premier
rang; au second rang se trouvaient les argyraspides, et au
troisième les mercenaires armés à la macédonienne. Le
front de la ligne était occupé par des éléphants et par un
nombre suffisant d'hommes légèrement armés. L'aile droite
était formée de la partie la plus faible de la cavalerie et des
éléphants les moins robustes; Philippe en avait le commandement.
Celui-ci avait reçu l'ordre de combattre en
fuyant et d'observer les mouvements de l'autre aile. Le total
de l'armée d'Eumène se montait en ce moment à trente-six
mille sept cents hommes d'infanterie, à six mille cinquante
cavaliers et cent quatorze éléphants.
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