HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 8

  Chapitre 8

[18,8] Κατὰ δὲ τὴν Εὐρώπην Ῥόδιοι μὲν ἐκβαλόντες τὴν Μακεδονικὴν φρουρὰν ἠλευθέρωσαν τὴν πόλιν, Ἀθηναῖοι δὲ πρὸς Ἀντίπατρον πόλεμον ἐξήνεγκαν τὸν ὀνομασθέντα Λαμιακόν. τούτου δὲ τὰς αἰτίας ἀναγκαῖόν ἐστι προεκθέσθαι χάριν τοῦ σαφεστέρας γενέσθαι τὰς ἐν αὐτῷ συντελεσθείσας πράξεις. Ἀλέξανδρος γὰρ βραχεῖ χρόνῳ πρότερον τῆς τελευτῆς ἔκρινε κατάγειν ἅπαντας τοὺς ἐν ταῖς Ἑλληνίσι πόλεσι φυγάδας, ἅμα μὲν δόξης ἕνεκεν, ἅμα δὲ βουλόμενος ἔχειν ἐν ἑκάστῃ πόλει πολλοὺς ἰδίους ταῖς εὐνοίαις πρὸς τοὺς νεωτερισμοὺς καὶ τὰς ἀποστάσεις τῶν Ἑλλήνων. διόπερ ὑπογύων ὄντων τῶν Ὀλυμπίων ἐξέπεμψεν εἰς τὴν Ἑλλάδα Νικάνορα τὸν Σταγειρίτην, δοὺς ἐπιστολὴν περὶ τῆς καθόδου· ταύτην δὲ προσέταξεν ἐν τῇ πανηγύρει διὰ τοῦ νικήσαντος κήρυκος ἀναγνωσθῆναι τοῖς πλήθεσιν. τούτου δὲ ποιήσαντος τὸ προσταχθὲν λαβὼν κῆρυξ ἀνέγνω τὴν ἐπιστολὴν τήνδε. «Βασιλεὺς Ἀλέξανδρος τοῖς ἐκ τῶν Ἐλληνίδων πόλεων φυγάσι. τοῦ μὲν φεύγειν ὑμᾶς οὐχ ἡμεῖς αἴτιοι γεγόναμεν, τοῦ δὲ κατελθεῖν εἰς τὰς ἰδίας πατρίδας ἡμεῖς ἐσόμεθα πλὴν τῶν ἐναγῶν. γεγράφαμεν δὲ Ἀντιπάτρῳ περὶ τούτων, ὅπως τὰς μὴ βουλομένας τῶν πόλεων κατάγειν ἀναγκάσῃκηρυχθέντων δὲ τούτων μεγάλῳ κρότῳ ἐπεσήμηνε τὸ πλῆθος· ἀποδεξάμενοι γὰρ οἱ κατὰ τὴν πανήγυριν τὴν χάριν τοῦ βασιλέως διὰ τὴν χαρὰν ἠμείβοντο τὴν εὐεργεσίαν τοῖς ἐπαίνοις. ἦσαν δ´ οἱ φυγάδες ἀπηντηκότες ἅπαντες ἐπὶ τὴν πανήγυριν, ὄντες πλείους τῶν δισμυρίων. οἱ μὲν οὖν πολλοὶ τὴν κάθοδον τῶν φυγάδων ὡς ἐπ´ ἀγαθῷ γινομένην ἀπεδέχοντο, Αἰτωλοὶ δὲ καὶ Ἀθηναῖοι δυσχεραίνοντες τῇ πράξει χαλεπῶς ἔφερον. Αἰτωλοὶ μὲν γὰρ τοὺς Οἰνιάδας ἐκβεβληκότες ἐκ τῆς πατρίδος προσεδόκων τὴν ἐπὶ τοῖς παρανομήμασιν ἐπακολουθοῦσαν κόλασιν· καὶ γὰρ βασιλεὺς ἠπειληκὼς ἦν ὡς οὐκ Οἰνιαδῶν παῖδες, ἀλλ´ αὐτὸς ἐπιθήσει τὴν δίκην αὐτοῖς· ὁμοίως δὲ τούτοις Ἀθηναῖοι τὴν Σάμον κατακεκληρουχηκότες οὐδαμῶς τὴν νῆσον ταύτην προΐεντο. οὐκ ὄντες δ´ ἀξιόμαχοι ταῖς τούτου δυνάμεσι κατὰ μὲν τὸ παρὸν ἡσυχίαν ἦγον, ἐπιτηροῦντες καιρὸν εὔθετον, ὃν τύχη ταχέως αὐτοῖς παρεσκεύασε· [18,8] En Europe, les Rhodiens chassèrent la garnison macédonienne et proclamèrent l'indépendance de leur ville. Les Athéniens déclarèrent alors à Antipater la guerre connue sous le nom de guerre Lamiaque. Il est indispensable d'exposer ici les causes de cette guerre, afin de faire mieux comprendre les détails qui vont suivre. Peu de temps avant sa mort, Alexandre avait résolu de faire rentrer dans leurs foyers tous les bannis grecs ; il agissait ainsi tant pour sa propre gloire que pour se ménager dans chaque ville des partisans dévoués et toujours prêts à comprimer les germes de révolte. A l'époque des jeux olympiques, il envoya donc en Grèce Nicanor de Stagire, porteur de l'ordre du rappel des bannis. Nicanor devait faire lire cet ordre à la foule assemblée, au milieu de la solennité des jeux, par le héraut vainqueur. C'est ce qui fut fait, et le héraut lut la lettre suivante : "Le roi Alexandre aux bannis des villes grecques : Nous n'avons pas été cause de votre exil, mais nous serons cause de votre rentrée dans la patrie, à l'exception des sacriléges. Nous avons écrit à ce sujet à Antipater afin qu'il emploie la force pour contraindre les villes qui voudraient se refuser à recevoir leurs bannis". Cette proclamation fut accueillie par de bruyants applaudissements de la foule rassemblée, qui, dans sa joie, portait jusqu'aux nues la générosité du roi. Tous les exilés, au nombre de plus de vingt mille, étaient présents à cette solennité. La plupart des Grecs prirent en bonne part le retour des bannis; mais les Etoliens et les Athéniens s'en montrèrent très mécontents : les Etoliens parce qu'ils s'attendaient à des représailles de la part des OEniades, qu'ils avaient chassés de leur patrie; et, selon les menaces du roi, ce n'était pas les enfants des OEniades, mais Alexandre lui-même qui se chargeait du soin de cette vengeance. Les Athéniens, de leur côté, étaient mécontents parce qu'ils ne voulaient pas rendre l'île de Samos, qu'ils s'étaient partagée entre eux. Mais comme ils n'étaient pas assez forts pour résister aux armées du roi, ils se tinrent pour le moment tranquilles, en attendant une occasion plus favorable qui ne tarda pas à se présenter.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006