HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 71

  Chapitre 71

[18,71] πολλῶν δὲ πιπτόντων παρ´ ἀμφοτέροις καὶ κατατραυματιζομένων καὶ τῆς νυκτὸς περικαταλαβούσης μὲν Πολυπέρχων ἀνακαλεσάμενος τῇ σάλπιγγι τοὺς στρατιώτας ἐπανῆλθεν ἐπὶ τὴν ἰδίαν στρατοπεδείαν. τῇ δ´ ὑστεραίᾳ τὸν τοῦ πτώματος τόπον ἀνακαθάρας ἐποίησε βάσιμον τοῖς θηρίοις καὶ διενοεῖτο χρήσασθαι ταῖς τούτων ῥώμαις πρὸς τὴν ἅλωσιν τῆς πόλεως. οἱ δὲ Μεγαλοπολῖται Δάμιδος ἡγουμένου καὶ τούτου γεγονότος κατὰ τὴν Ἀσίαν μετ´ Ἀλεξάνδρου καὶ περὶ τὰς φύσεις καὶ χρείας τῶν ἐλεφάντων ἐμπειρίαν ἔχοντος οὐ μετρίως προετέρησαν. οὗτος γὰρ τὴν ἰδίαν ἐπίνοιαν ἀντίταγμα τῇ τῶν θηρίων βίᾳ κατασκευάσας ἀχρήστους ἐποίησε τὰς τῶν σωμάτων ῥώμας. θύρας γὰρ μεγάλας πλείονας ἥλοις ὀξέσι καταπυκνώσας καὶ ταύτας ἐν ὀρύγμασι ταπεινοῖς καταστρώσας καὶ τὰς ἐξοχὰς τῶν κέντρων ἐπικρυψάμενος κατέλιπε διὰ τούτων δίοδον εἰς τὴν πόλιν καὶ κατὰ μέτωπον μὲν οὐδένα τῶν στρατιωτῶν ἔστησεν, ἐκ δὲ τῶν πλαγίων ἔταξε πλῆθος ἀκοντιστῶν καὶ τοξοτῶν καὶ τῶν καταπελτικῶν βελῶν. τοῦ δὲ Πολυπέρχοντος ἀνακαθαίροντος πάντα τὸν τόπον τοῦ πτώματος καὶ τοῖς θηρίοις ἀθρόοις διὰ τούτου τὴν ἔφοδον ποιουμένου παράδοξος ἐγένετο πρᾶξις περὶ τοὺς ἐλέφαντας. οὐδενὸς γὰρ ἀπαντῶντος κατὰ στόμα τοῖς θηρίοις οἱ μὲν Ἰνδοὶ συνηνάγκαζον εἰσπίπτειν εἰς τὴν πόλιν, οἱ δ´ ἐλέφαντες τῇ ῥύμῃ προπίπτοντες ἐνέπιπτον εἰς τὰς κατακεκεντρωμένας θύρας. τραυματιζόμενοι δὲ τοὺς πόδας ὑπὸ τῶν ἥλων καὶ διὰ τὸ βάρος περιπειρόμενοι τοῖς κέντροις οὔτε προϊέναι πορρώτερον οὔτε ἀναστρέφειν διὰ τὴν δυσκινησίαν ἠδύναντο. ἅμα δὲ καὶ βελῶν παντοδαπῶν ἐκ πλαγίων φερομένων οἱ μὲν ἀπέθνησκον τῶν Ἰνδῶν, οἱ δὲ κατατραυματιζόμενοι τῆς ἐνδεχομένης χρείας ὑστεροῦντο. τὰ δὲ θηρία διά τε τὸ πλῆθος τῶν βελῶν καὶ τὴν ἰδιότητα τῆς τῶν ἥλων πληγῆς περιώδυνα γινόμενα τὴν διὰ τῶν φίλων ἐπιστροφὴν ἐποιοῦντο καὶ πολλοὺς αὐτῶν κατεπάτουν. τέλος δὲ τὸ μὲν ἀνδρειότατον αὐτῶν καὶ πλείστην ἔχον κατάπληξιν ἔπεσε, τῶν δὲ ἄλλων τὰ μὲν ἄχρηστα παντελῶς ἐγένετο, τὰ δὲ πολλοῖς τῶν ἰδίων θάνατον ἐπήνεγκεν. [18,71] Il y eut des deux côtés beaucoup de morts et de blessés. A l'approche de la nuit, Polysperchon fit sonner la retraite et rappela ses soldats dans le camp. Le lendemain il fit déblayer la brèche et la rendit praticable au passage des éléphants : il comptait sur la force de ces animaux pour emporter la ville; les Mégalopolitains remportèrent de grands avantages sous la conduite de Damis. Cet homme avait fait partie de l'expédition d'Alexandre en Asie, et connaissait parfaitement les qualités naturelles des élépliants et le parti qu'on en pouvait tirer. En effet, il trouva un moyen ingénieux pour résister à la force de ces animaux et paralyser la masse de leur corps. Il garnit bon nombre de larges planches de clous pointus; puis il plaça ces planches dans des fosses peu profondes, de manière que la terre cachait à peine la pointe des aiguillons. Ces chausse-trapes furent dressées dans les avenues qui conduisaient dans l'intérieur de la ville. Aucun soldat ne se présenta de front au-devant des éléphants : ils devaient être attaqués sur les flancs par une grêle de javelots, de flèches et de catapultes. Cependant Polysperchon, après avoir déblayé le terrain et frayé la route aux éléphants, fut témoin d'un spectacle étrange. Personne ne se présentant de front pour mettre obstacle à la marche de ces animaux, les Indiens, leurs conducteurs, les forcèrent à se jeter dans la ville. Les éléphants, s'appuyant de tout le poids de leur corps sur les planches armées de clous, eurent les pieds traversés par les pointes, de manière à ne pouvoir ni avancer ni reculer. Dans ce même moment, les habitants lancèrent une nuée de traits et tuèrent les conducteurs indiens ou les blessèrent au point de les mettre dans l'impossibilité de continuer leur service. Quant aux éléphants, accablés de flèches et souffrant des blessures qu'ils s'étaient faites aux pieds, ils se précipitèrent sur les rangs amis et foulèrent sous les pieds un grand nombre d'hommes. Enfin le plus courageux et le plus formidable de ces animaux tomba mort; les autres, non-seulement devinrent complétement inutiles, mais encore ils portèrent la mort dans les rangs de ceux qui les avaient menés au combat. Le succès de cette journée releva les espérances des Mégalopolitains.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006