HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 52

  Chapitre 52

[18,52] Ἀντίγονος δὲ πυθόμενος τὴν τῶν Κυζικηνῶν πόλιν πολιορκουμένην ἔτυχε μὲν ἐν Κελαιναῖς διατρίβων, κρίνας δὲ τὴν κινδυνεύουσαν πόλιν ἰδίαν κατασκευάσασθαι πρὸς τὰς μελλούσας ἐπιβολὰς ἀπέλεξεν ἐξ ἁπάσης τῆς δυνάμεως τοὺς ἀρίστους, πεζοὺς μὲν δισμυρίους, ἱππεῖς δὲ τρισχιλίους. τούτους δὲ ἀναλαβὼν ἐν τάχει προῆγε βοηθήσων τοῖς Κυζικηνοῖς. βραχὺ δὲ τῶν καιρῶν ὑστερήσας φανερὰν μὲν ἔσχε τὴν εἰς τὴν πόλιν εὔνοιαν, τῆς δὲ ὅλης ἐπιβολῆς ἀπέτυχε. πρὸς δὲ Ἀρριδαῖον ἐξέπεμψε πρεσβευτάς, ἐγκαλῶν ὅτι πρῶτον μὲν Ἑλληνίδα πόλιν σύμμαχον οὖσαν καὶ μηδὲν ἀδικοῦσαν ἐτόλμησε πολιορκεῖν, ἔπειθ´ ὅτι φανερός ἐστιν ἀποστατήσων καὶ τὴν σατραπείαν ἑαυτῷ δυναστείαν κατασκευαζόμενος· τὸ δὲ τελευταῖον προσέταττε τῆς σατραπείας παραχωρεῖν καὶ μίαν λαβόντα πόλιν εἰς καταβίωσιν τὴν ἡσυχίαν ἄγειν. δ´ Ἀρριδαῖος διακούσας τῶν πρέσβεων καὶ τὸ τῶν λόγων ὑπερήφανον καταμεμψάμενος οὐκ ἔφη παραχωρήσειν τῆς σατραπείας, τὰς δὲ πόλεις φρουραῖς διαλαμβάνων πειράσεσθαι τοῖς ὅπλοις διαγωνίζεσθαι πρὸς αὐτόν. ἀκολούθως δὲ ταῖς ἀποκρίσεσι τὰς πόλεις ἀσφαλισάμενος μέρος τῆς δυνάμεως ἐξέπεμψε καὶ στρατηγὸν ἐπ´ αὐτῆς. τούτῳ δὲ προσέταξε συνάπτειν τοῖς περὶ τὸν Εὐμενῆ καὶ λύειν τὴν πολιορκίαν τοῦ φρουρίου καὶ τὸν Εὐμενῆ τῶν κινδύνων ἀπαλλάξαντα ποιήσασθαι σύμμαχον. Ἀντίγονος δὲ σπεύδων ἀμύνασθαι τὸν Ἀρριδαῖον ἐξέπεμψεν ἐπ´ αὐτὸν δύναμιν τὴν διαπολεμήσουσαν, αὐτὸς δὲ τὴν ἱκανὴν στρατιὰν ἀναλαβὼν προῆγεν ἐπὶ Λυδίας, βουλόμενος ἐκβαλεῖν τὸν ἐν αὐτῇ σατράπην Κλεῖτον. δὲ προϊδόμενος τὴν ἔφοδον αὐτοῦ τὰς μὲν ἀξιολογωτάτας πόλεις φρουραῖς ἠσφαλίσατο, αὐτὸς δὲ εἰς Μακεδονίαν ἐξέπλευσε, δηλώσων τοῖς τε βασιλεῦσι καὶ Πολυπέρχοντι τὴν Ἀντιγόνου τόλμαν καὶ ἀπόστασιν καὶ ἀξιώσων ἑαυτῷ βοηθεῖν. δ´ Ἀντίγονος τὴν μὲν Ἔφεσον ἐξ ἐφόδου παρέλαβε συνεργησάντων αὐτῷ τινων ἐκ τῆς πόλεως· μετὰ δὲ ταῦτα καταπλεύσαντος εἰς Ἔφεσον Αἰσχύλου τοῦ Ῥοδίου καὶ κομίζοντος ἐκ Κιλικίας ἐν τέσσαρσι ναυσὶν ἀργυρίου τάλαντα ἑξακόσια ἀπεσταλμένα εἰς Μακεδονίαν πρὸς τοὺς βασιλεῖς παρείλετο, φάσκων ἑαυτῷ χρείαν ἔχειν πρὸς τὰς τῶν ξένων μισθοφορίας. τοῦτο δὲ πράξας φανερὸς ἐγένετο πρὸς ἰδιοπραγίαν ὡρμημένος καὶ τοῖς βασιλεῦσιν ἐναντιούμενος. μετὰ δὲ ταῦτα * συμπολιορκήσας ἐπῄει τὰς ἑξῆς πόλεις, ἃς μὲν βίᾳ χειρούμενος, ἃς δὲ πειθοῖ προσαγόμενος. [18,52] Antigone était à Celaenes, lorsqu'il apprit le siége de Cyzique. Jugeant utile à ses projets de s'attacher cette ville par le secours qu'il lui apporterait, il fit partir une élite de vingt mille hommes d'infanterie et de trois mille cavaliers, et se porta promptement au secours des Cyzicéniens; mais il arriva un peu trop tard, et il n'eut que le temps de montrer sa bonne volonté, sans atteindre son but. Il envoya cependant des députés à Arrhidée pour lui reprocher d'abord d'avoir osé assiéger une ville grecque alliée qui ne s'était rendue coupable d'aucun tort; puis de s'être mis en révolte ouverte et d'avoir voulu se rendre indépendant dans son gouvernement; enfin, il lui ordonna de sortir de sa satrapie, de se contenter d'une seule ville qui fournirait à son entretien et de se tenir en repos. Arrhidée fut indigné du discours hautain des députés, déclara qu'il ne sortirait jamais de sa satrapie, qu'il mettrait des garnisons dans les villes et qu'il essayerait de se défendre les armes à la main contre Antigone. Conformément à cette réponse, il se retrancha dans les villes, et détacha une partie de son armée sous les ordres d'un général. Il ordonna à celui-ci de joindre Eumène, de lever le siége de la place de Nora et de faire alliance avec Eumène, après l'avoir délivré des dangers dont il était environné. Antigone, brûlant de se venger d'Arrhidée, dirigea contre lui une armée pour le combattre; il se mit lui-même à la tête d'un fort détachement, et se porta sur la Lydie dans le dessein d'en expulser le satrape Clitus. Celui-ci, averti de l'approche de l'ennemi, mit en état de défense les villes les plus considérables et s'embarqua pour la Macédoine, afin de dénoncer aux rois et à Polysperchon la révolte et les entreprises audacieuses d'Antigone, et de demander du secours. Cependant Antigone prit, en passant, Éphèse; grâce aux intelligences qu'il s'était ménagées dans l'intérieur de cette ville. Bientôt après, aborda à Éphèse Eschyle le Rhodien, venant de la Cilicie avec quatre navires chargés de six cents talents d'argent, qui devaient être envoyés en Macédoine pour le service des rois. Antigone s'empara de cette somme, disant qu'il en avait besoin pour payer ses mercenaires. Cet acte prouva jusqu'à l'évidence qu'il n'agissait plus que pour son propre compte et qu'il était en révolte ouverte contre les rois. Après l'occupation d'Ephèse, il mit le siége devant les autres villes et prit les unes par la force, les autres par la persuasion.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006