HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVIII

Chapitre 42

  Chapitre 42

[18,42] Μετὰ δὲ ταῦτα Εὐμενὴς πρὸς τὸν Ἀντίπατρον πρεσβευτὰς ἀπέστειλε περὶ τῶν ὁμολογιῶν, ὧν ἦν ἡγούμενος Ἱερώνυμος τὰς τῶν διαδόχων ἱστορίας γεγραφώς. αὐτὸς δὲ πολλαῖς καὶ ποικίλαις κεχρημένος τοῦ βίου μεταβολαῖς οὐκ ἐταπεινοῦτο τῷ φρονήματι, σαφῶς εἰδὼς τὴν τύχην ὀξείας τὰς εἰς ἀμφότερα τὰ μέρη ποιουμένην μεταβολάς. ἑώρα γὰρ τοὺς μὲν τῶν Μακεδόνων βασιλεῖς κενὸν ἔχοντας τὸ τῆς βασιλείας πρόσχημα, πολλοὺς δὲ καὶ μεγάλους τοῖς φρονήμασιν ἄνδρας διαδεχομένους τὰς ἡγεμονίας, πάντας δὲ ἰδιοπραγεῖν βουλομένους. ἤλπιζεν οὖν, ὅπερ ἦν πρὸς ἀλήθειαν, πολλοὺς αὐτοῦ χρείαν ἕξειν διά τε τὴν φρόνησιν καὶ τὴν ἐμπειρίαν τῶν πολεμικῶν, ἔτι δὲ τὴν ὑπερβολὴν τῆς ἐν τῇ πίστει βεβαιότητος. ὁρῶν δὲ τοὺς ἵππους, διὰ τὴν ἐν τῇ στενοχωρίᾳ τραχύτητα μὴ δυναμένους γυμνάζεσθαι, πρὸς τὴν ἐν ταῖς ἱππομαχίαις χρείαν ἀχρήστους ἐσομένους ἐπενοήσατό τιναξένην καὶ παρηλλαγμένην τῶν ἵππων γυμνασίαν. τὰς γὰρ κεφαλὰς αὐτῶν ταῖς σειραῖς ἀναδεσμεύων ἔκ τινων δοκίων παττάλων καὶ δύο τρεῖς διχάδας ἐωρήσας συνηνάγκαζεν τοῖς ὀπισθίοις ποσὶν ἐπιβεβηκέναι, τοῖς δ´ ἔμπροσθεν μόγις ψαύειν τῆς γῆς μικρὸν ἀπολείποντας· εὐθὺς οὖν μὲν ἵππος βουλόμενος στηρίζεσθαι τοῖς ἐμπροσθίοις διεπονεῖτο τῷ τε σώματι παντὶ καὶ τοῖς σκέλεσι, συμπασχόντων ἁπάντων τῶν κατὰ τὸν ὄγκον μελῶν· τοιαύτης δὲ γινομένης κινήσεως ἱδρώς τε πολὺς ἐκ τοῦ σώματος ἐξεχεῖτο καὶ τῇ τῶν πόνων ὑπερβολῇ τὴν ἀκρότητα τῶν γυμνασίων τοῖς ζῴοις περιεποιεῖτο. τοῖς δὲ στρατιώταις ἅπασι τὰς αὐτὰς τροφὰς παρείχετο, μετέχων αὐτὸς τῆς λιτότητος, καὶ διὰ τῆς ὁμοίας συμπεριφορᾶς πολλὴν εὔνοιαν ἑαυτῷ, τοῖς δὲ συμπεφευγόσι πᾶσιν ὁμόνοιαν συγκατεσκεύασε. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὸν Εὐμενῆ καὶ τοὺς συμπεφευγότας εἰς τὴν πέτραν ἐν τούτοις ἦν. [18,42] Eumène, de son côté, envoya des députés à Antipater pour traiter d'un accommodement. A la tête de cette députation se trouvait Hieronymus, le même qui a écrit l'histoire des successeurs d'Alexandre. Éprouvé dans sa vie par tant de vicissitudes, Eumène ne se laissa pas abattre, sachant fort bien que la fortune amène, soit d'un côté, soit de l'autre, de rapides changements. Il voyait que les rois macédoniens n'étaient que des fantômes de rois et que des hommes ambitieux se disputaient le pouvoir, chacun pour son compte. Il espérait donc, ce qui devait arriver, que beaucoup d'entre eux, appréciant son intelligence, son expérience militaire et son extrême fidélité, viendraient implorer son secours. {En attendant, il tenait ses troupes prêtes à tout événement.} Voyant que les chevaux, renfermés dans un espace étroit, ne pouvaient prendre aucun exercice et deviendraient ainsi inutiles à la guerre, il trouva un moyen aussi singulier qu'ingénieux pour parer à cet inconvénient : il faisait attacher les têtes des chevaux, au moyen de cordes, à des poutres ou à des poteaux d'une certaine élévation, et forçait ainsi ces animaux à se tenir debout sur les pieds de derrière, ceux du devant étant séparés du sol par un petit espace. Dans cette position, le cheval faisait, par le mouvement de son corps et de ses jambes, tous ses efforts pour toucher le sol avec les pieds antérieurs; tous les membres prenaient part à cet exercice violent; une sueur abondante couvrait le corps de l'animal, et cet excès de fatigue produisait le résultat d'un exercice ordinaire. Eumène donnait à tous ses soldats la même nourriture et prenait lui-même part à leur régime, ce qui lui gagna l'affection de tout le monde et maintint la concorde parmi ses compagnons d'armes. Telle était la situation d'Eumène et de ceux qui s'étaient réfugiés avec lui dans la forteresse de Nora.


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Dernière mise à jour : 26/10/2006