HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVI

Chapitre 58

  Chapitre 58

[16,58] LVIII. κατὰ δὲ τὴν Βοιωτίαν οἱ μὲν Φωκεῖς τρεῖς πόλεις ἔχοντες ὠχυρωμένας, Ὀρχομενὸν καὶ Κορώνειαν καὶ Κορσίας, ἐκ τούτων ἐποιοῦντο τὴν ἐπὶ τοὺς Βοιωτοὺς στρατείαν. εὐπορούμενοι δὲ μισθοφόρων τήν τε χώραν ἐδῄουν καὶ κατὰ τὰς ἐπιθέσεις καὶ συμπλοκὰς περιεγίνοντο τῶν ἐγχωρίων. (2) διόπερ οἱ Βοιωτοὶ θλιβόμενοι μὲν τῷ πολέμῳ καὶ πολλοὺς τῶν στρατιωτῶν ἀπολωλεκότες, χρημάτων δὲ ἀπορούμενοι πρέσβεις ἐξέπεμψαν πρὸς τὸν Φίλιππον ἀξιοῦντες βοηθῆσαι. (3) δὲ βασιλεὺς ἡδέως ὁρῶν τὴν ταπείνωσιν αὐτῶν καὶ βουλόμενος τὰ Λευκτρικὰ φρονήματα συστεῖλαι τῶν Βοιωτῶν ὀλίγους ἀπέστειλε στρατιώτας, αὐτὸ μόνον φυλαττόμενος τὸ μὴ δοκεῖν περιορᾶν τὸ μαντεῖον σεσυλημένον. (4) τῶν δὲ Φωκέων οἰκοδομούντων φρούριον περὶ τὰς ὀνομαζομένας Ἄβας, καθ' ἅς ἐστιν Ἀπόλλωνος ἅγιον ἱερόν, ἐστράτευσαν ἐπ' αὐτοὺς οἱ Βοιωτοί. εὐθὺ δ' αὐτῶν οἱ μὲν εἰς τὰς ἔγγιστα πόλεις φυγόντες διεσπάρησαν, οἱ δ' εἰς τὸν νεὼ τοῦ Ἀπόλλωνος καταφυγόντες εἰς πεντακοσίους ἀπώλοντο. (5) πολλὰ μὲν οὖν καὶ ἄλλα θεῖα περὶ τοὺς Φωκεῖς συνέβη γενέσθαι περὶ τούτους τοὺς χρόνους, μάλιστα δὲ τὸ μέλλον λέγεσθαι. οἱ γὰρ εἰς τὸν νεὼ καταφυγόντες ὑπέλαβον διὰ τῆς τῶν θεῶν ἐπικουρίας σωθήσεσθαι, τοὐναντίον δὲ θείᾳ τινὶ προνοίᾳ τῆς προσηκούσης τοῖς ἱεροσύλοις τιμωρίας ἔτυχον: (6) πολλῆς γὰρ οὔσης στιβάδος περὶ τὸν νεὼ καὶ πυρὸς ἐν ταῖς σκηναῖς τῶν πεφευγότων ἀπολελειμμένου συνέβη τῆς στιβάδος ἐκκαυθείσης τοσαύτην ἐξαφθῆναι φλόγα παραδόξως ὥστε τὸν ναὸν καὶ τοὺς καταπεφευγότας εἰς αὐτὸν Φωκεῖς ζῶντας καταφλεχθῆναι. τοῖς γὰρ ἱεροσύλοις ἔδοξε τὸ θεῖον μὴ διδόναι τὴν ἐκ τῆς ἱκεσίας συγχωρουμένην ἀσφάλειαν. [16,58] LVIII. Les Phocidiens, qui possédaient en Béotie trois villes fortifiées, Orchomène, Coronée et Corsies, partirent de là pour marcher contre les Béotiens. Secondés par de nombreuses troupes mercenaires, ils ravagèrent la campagne et harcelèrent les habitants en livrant de fréquentes escarmouches. Fatigués de cette guerre, ayant perdu beaucoup de soldats, et, de plus, dépourvus de ressources pécuniaires , les Béotiens envoyèrent des députés à Philippe pour le solliciter de les secourir. Le roi, bien aise de voir les Béotiens humiliés, et désireux d'abaisser l'orgueil que la victoire de Leuctres leur avait inspiré, leur envoya un certain nombre de soldats, seulement pour ne pas encourir le reproche d'avoir négligé la défense de l'oracle profané. Les Phocidiens avaient élevé une forteresse près de la ville d'Abes, où se trouve un temple consacré à Apollon. C'est sur cette forteresse que se dirigèrent les Béotiens. {Les Phocidiens furent mis en déroute;} une partie des fuyards se dispersa dans les villes voisines; les autres, au nombre de cinq cents, cherchèrent un asile dans le temple d'Apollon où ils périrent tous. Plusieurs prodiges s'étaient montrés dans ce temps parmi les Phocidiens, et annonçaient le sort qui leur était réservé. Le plus singulier est celui que nous allons raconter. Ceux qui s'étaient réfugiés dans le temple espéraient en la protection des dieux. Mais il arriva tout le contraire; par un effet de la providence divine, ils y trouvèrent le châtiment proportionné à leur crime. Une grande quantité de paille se trouvait entassée autour du temple; or, le feu que les fuyards avaient laissé dans leurs tentes atteignit cette paille qui s'enflamma et produisit un tel incendie que le temple et tous les Phocidiens qui s'y étaient réfugiés furent brûlés. C'est ainsi que la divinité fit voir qu'elle n'accordait point d'asile aux sacriléges.


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Dernière mise à jour : 1/12/2005