Texte grec :
[15,35] 35. Γενόμενος δ' ἐπὶ τοῦ προτερήματος, καὶ πάσας τὰς τῶν πολεμίων
ναῦς φυγεῖν ἀναγκάσας, ἀπέσχετο παντελῶς τοῦ διωγμοῦ·
ἀναμνησθεὶς γὰρ τῆς ἐν ᾿Αργινούσαις ναυμαχίας, ἐν ᾗ τοὺς
νικήσαντας στρατηγοὺς ὁ δῆμος ἀντὶ μεγάλης εὐεργεσίας θανάτῳ
περιέβαλεν, αἰτιασάμενος ὅτι τοὺς τετελευτηκότας κατὰ τὴν
ναυμαχίαν οὐκ ἔθαψαν, εὐλαβήθη μήποτε τῆς περιστάσεως ὁμοίας
γενομένης κινδυνεύσῃ παθεῖν παραπλήσια. Διόπερ ἀποστὰς τοῦ
διώκειν ἀνελέγετο τῶν πολιτῶν τοὺς διανηχομένους, καὶ τοὺς μὲν ἔτι
ζῶντας διέσωσε, τοὺς δὲ τετελευτηκότας ἔθαψεν. Εἰ δὲ μὴ περὶ ταύτην
ἐγένετο τὴν ἐπιμέλειαν, ῥᾳδίως ἂν ἅπαντα τὸν τῶν πολεμίων στόλον
διέφθειρε. (2) Κατὰ δὲ τὴν ναυμαχίαν τῶν μὲν ᾿Αθηναίων
διεφθάρησαν τριήρεις ὀκτωκαίδεκα, τῶν δὲ Λακεδαιμονίων
διεφθάρησαν μὲν εἴκοσι καὶ τέτταρες, αὔτανδροι δ' ἐλήφθησαν ὀκτώ.
Χαβρίας μὲν οὖν ἐπιφανῆ ναυμαχίαν νικήσας κατέπλευσε μετὰ
πολλῶν λαφύρων εἰς τὸν Πειραιέα, καὶ μεγάλης ἀποδοχῆς ἔτυχε
παρὰ τοῖς πολίταις. μετὰ γὰρ τὸν Πελοποννησιακὸν πόλεμον
᾿Αθηναῖοι ταύτην πρώτην ναυμαχίαν ἐνίκησαν· τὴν γὰρ περὶ Κνίδον
οὐκ ἰδίᾳ διηγωνίσαντο, τῷ δὲ βασιλικῷ στόλῳ χρησάμενοι προετέρησαν.
(3) Ἅμα δὲ τούτοις πραττομένοις κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν ἐν τῇ ῾Ρώμῃ
Μάρκος Μάνλιος ἐπιβαλόμενος τυραννίδι καὶ κρατηθεὶς ἀνῃρέθη.
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Traduction française :
[15,35] Mais après avoir gagné la bataille et mis en fuite tout ce qui restait de
la flotte Lacédémonienne, il s'abstint exactement de toute poursuite par le
souvenir de la bataille navale des Arginuses au retour de laquelle le
peuple d'Athènes, au lieu des mémorables actions de grâces qu'il devait
à ceux qui l'avaient gagnée, les condamna à la mort sur le prétexte qu'ils
n'avaient pas enseveli les corps de ceux qui avaient péri dans le combat.
Chabrias qui craignait le même sort pour lui-même, au lieu de poursuivre
les ennemis s'occupa à recueillir tous les corps de ses compatriotes
qu'on apercevait sur la surface de l'eau : il sauva ceux en qui on trouva
encore un reste de vie et il fit ensevelir les autres. Mais il est constant que
s'il ne se sut pas détourné par cette occupation religieuse, il aurait
exterminé l'armée ennemie : (2) les Athéniens perdirent dans cette
bataille huit vaisseaux et les Lacédémoniens vingt-quatre mais de plus il
en fut pris huit à ces derniers avec tout l'équipage qui les montait.
Chabrias au retour d'une si grande victoire entra dans le port du Pirée
chargé de superbes dépouilles et accueilli des plus grandes sollicitations
de la part de ses concitoyens. C'était la première victoire qu'ils eussent
remportée sur mer depuis la guerre du Péloponnèse. Car ils n'avaient pas
gagné par eux-mêmes la bataille de Cnide ; et c'étaient les vaisseaux du
Roi de Perse qui leur procurèrent l'avantage qu'ils eurent alors sur leurs
ennemis. (3) Ce fut en cette même année qu'à Rome M. Manlius
convaincu d'avoir aspiré à la tyrannie, fut puni du dernier supplice.
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