Texte grec : 
  
 
  
   | [15,87] 87. Οἱ δὲ Λακεδαιμόνιοι θεωροῦντες ᾿Επαμεινώνδαν προθυμότερον 
 προπίπτοντα τῷ θυμῷ, συνέδραμον ἐπ' αὐτόν. Πολλῶν δὲ καὶ πυκνῶν 
 φερομένων βελῶν, τὰ μὲν ἐξένευε, τὰ δὲ διεκρούετο, τινὰ δὲ ἐκ τοῦ 
 σώματος ἐξαιρῶν τούτοις ἠμύνετο τοὺς ἐπιφερομένους. ἡρωικῶς δ' 
 ὑπὲρ τῆς νίκης ἀγωνισάμενος καιρίαν ἔλαβε πληγὴν εἰς τὸν θώρακα. 
 κλασθέντος δὲ τοῦ δόρατος, καὶ τοῦ σιδήρου καταλειφθέντος ἐν τῷ 
 σώματι, παραχρῆμα ἔπεσε κατισχυθεὶς ὑπὸ τῆς πληγῆς. περὶ δὲ τοῦ 
 σώματος ἐμπεσούσης φιλοτιμίας, καὶ πολλῶν παρ' ἀμφοτέροις 
 ἀναιρεθέντων, μόγις οἱ Θηβαῖοι τῇ ῥώμῃ τῶν σωμάτων προέχοντες 
 κατεπόνησαν τοὺς Λακεδαιμονίους. (2) Φυγῆς δὲ γενομένης, οἱ μὲν 
 Βοιωτοὶ βραχὺν ἐπιδιώξαντες χρόνον ἀνέστρεψαν, ἀναγκαιότατον 
 ἡγούμενοι τὸ κυριεῦσαι τῶν νεκρῶν. Ἀνακαλεσαμένων οὖν τῶν 
 σαλπιγκτῶν τοὺς στρατιώτας,ἅπαντες τῆς μάχης ἀπέστησαν, καὶ 
 τρόπαιον ἀμφότεροι στήσαντες ἠμφεσβήτουν τῆς νίκης. (3) Οἱ μὲν 
 γὰρ ᾿Αθηναῖοι νενικηκότες τοὺς περὶ τὸν λόφον Εὐβοεῖς καὶ 
 μισθοφόρους κύριοι τῶν νεκρῶν ὑπῆρχον, οἱ δὲ Βοιωτοὶ τοὺς 
 Λακεδαιμονίους ἀπὸ κράτους ἡττηκότες καὶ κρατοῦντες τῶν 
 πεπτωκότων προσένεμον ἑαυτοῖς τὴν νίκην. (4) Ἐπὶ μὲν οὖν χρόνον 
 τινὰ περὶ τῆς τῶν νεκρῶν ἀναιρέσεως οὐδέτεροι διεπρεσβεύσαντο, ἵνα 
 μὴ δόξωσιν ἐκχωρεῖν τοῦ πρωτείου· μετὰ δὲ ταῦτα τῶν 
 Λακεδαιμονίων πρώτων ἐπικηρυκευσαμένων περὶ τῆς τῶν νεκρῶν 
 ἀναιρέσεως ἀμφότεροι τοὺς ἰδίους ἔθαψαν. (5) ᾿Επαμεινώνδας δ' ἔτι 
 ζῶν εἰς τὴν παρεμβολὴν ἀπηνέχθη, καὶ τῶν συγκληθέντων ἰατρῶν 
 ἀποφηναμένων, ὅτι πάντως, ὅταν ἐκ τοῦ θώρακος ἐξαιρεθῇ τὸ δόρυ, 
 συμβήσεται καὶ τὸν θάνατον ἐπακολουθῆσαι, εὐψυχότατα τὴν τοῦ 
 βίου καταστροφὴν ἐποιήσατο. (6) Πρῶτον μὲν γὰρ τὸν ὑπασπιστὴν 
 προσκαλεσάμενος ἐπηρώτησεν, εἰ διασέσωκε τὴν ἀσπίδα. Τοῦ δὲ 
 φήσαντος καὶ θέντος αὐτὴν πρὸ τῆς ὁράσεως, πάλιν ἐπηρώτησε, 
 πότεροι νενικήκασιν. Ἀποφαινομένου δὲ τοῦ παιδός, ὅτι Βοιωτοὶ 
 νενικήκασιν, ὥρα, φησίν, ἐστὶ τελευτᾶν, καὶ προσέταξεν ἐκσπάσαι τὸ 
 δόρυ. ἀναβοησάντων δὲ τῶν παρόντων φίλων, καί τινος εἰπόντος ὅτι 
 τελευτᾷς ἄτεκνος, ᾿Επαμεινώνδα, καὶ δακρύσαντος, μὰ Δία μέν, 
 φησίν, ἀλλὰ καταλείπω δύο θυγατέρας, τήν τε ἐν Λεύκτροις νίκην καὶ 
 τὴν ἐν Μαντινείᾳ. Καὶ τοῦ δόρατος ἐξαιρεθέντος ἄνευ πάσης ταραχῆς 
 ἐξέπνευσεν. 
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [15,87] Les Spartiates au désespoir de voir Épaminondas supérieur à eux se jetèrent 
tous sur lui. Ce général en butte à des coups sans nombre, évitait les uns parait 
les autres, et tirant les javelots de son propre corps, il les renvoyait à ceux qui 
les lui avaient lancés. Prêt enfin à remporter la victoire qu'il méritait, il reçut un 
coup mortel dans la poitrine. Ayant rompu le trait qu'il voulait tirer, le fer demeura 
dans la capacité et il tomba de dessus son cheval. Il y eut encore un grand 
combat autour de lui, et les deux partis voulant demeurer maîtres de sa 
personne, ce ne fut qu'avec bien de la peine que les Thébains plus robustes que 
les Spartiates le leur arrachèrent. (2) Ces derniers mêmes s'enfuirent mais les 
Thébains ne les suivirent pas loin et ils jugèrent plus à propos de s'assurer la 
possession des morts comme d'un gage de la victoire. Ainsi faisant sonner la 
retraite, ils rappelèrent au camp tous leurs soldats : et les deux armées, sans 
que l'on sut trop laquelle était réellement la victorieuse, dressèrent un trophée. 
(3) En effet les Athéniens qui avaient vaincu les Eubéens et les soudoyés à 
l'attaque des hauteurs voisines du champ de bataille, étaient là en possession 
des morts : et les Béotiens qui avaient battu les Spartiates, dont les corps leur 
étaient demeurés, s'attribuaient aussi la victoire. (4) Ainsi pendant quelque 
temps aucun des deux partis ne redemanda ses morts, pour ne point donner le 
signe ou l'aveu de la défaite. Mais enfin les Lacédémoniens remplirent les 
premiers ce devoir à l'égard des leurs et chacune des deux armées ensevelit les 
siens. (5) Cependant Épaminondas encore en vie avait été porté dans le camp 
et les médecins assemblés ayant décidé qu'il mourrait certainement dans 
l'opération où l'on tirerait le fer de sa plaie, il se disposa à une mort aussi 
glorieuse que sa vie. (6) Il appela d'abord son écuyer auquel il demanda si son 
bouclier était sauvé? Cet écuyer lui dit que oui, et le lui montra sur le champ. Il 
demanda ensuite auquel des deux partis la victoire était demeurée. L'écuyer 
répondit que les Thébains étaient vainqueurs. Il est donc temps de mourir, 
répliqua-t-il, qu'on tire le fer de ma plaie. Ses amis qui l'environnaient poussèrent 
aussitôt de grands cris, et quelqu'un d'entre eux ayant dit en versant des larmes 
! Ha , Épaminondas vous mourez sans enfants; non, répondit-il, je laisse deux 
filles, la victoire de Leuctres et celle de Mantinée. Enfin il expira tranquillement 
dès qu'on eut tiré le fer sa plaie.  
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