HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 45

  Chapitre 45

[14,45] λευκὸν τέθριππον ἤγαγεν εἰς τὴν ἰδίαν οἰκίαν. περὶ δὲ τὸν αὐτὸν χρόνον ἀμφοτέρας γήμας συνεχεῖς ἑστιάσεις ἐποιεῖτο τῶν στρατιωτῶν καὶ τῶν πλείστων πολιτῶν· ἀπετίθετο γὰρ ἤδη τὸ πικρὸν τῆς τυραννίδος, καὶ μεταβαλλόμενος εἰς ἐπιείκειαν φιλανθρωπότερον ἦρχε τῶν ὑποτεταγμένων, οὔτε φονεύων οὔτε φυγάδας ποιῶν, καθάπερ εἰώθει. Μετὰ δὲ τοὺς γάμους ὀλίγας ἐπιμείνας ἡμέρας συνήγαγεν ἐκκλησίαν καὶ παρεκάλει τοὺς Συρακοσίους πόλεμον ἐξενεγκεῖν πρὸς τοὺς Καρχηδονίους, ἀποφαίνων αὐτοὺς καθόλου μὲν τοῖς Ἕλλησιν ἐχθροτάτους ὄντας, μάλιστα δὲ τοῖς Σικελιώταις διὰ παντὸν ἐπιβουλεύοντας. καὶ νῦν μὲν ἐφ´ ἡσυχίας αὐτοὺς μένειν ἀπεδείκνυε διὰ τὸν ἐμπεσόντα λοιμόν, ὃν τοὺς πλείστους τῶν κατὰ Λιβύην διεφθαρκέναι· ἰσχύσαντας δ´ αὐτοὺς οὐκ ἀφέξεσθαι τῶν Σικελιωτῶν, οἷς ἐξ ἀρχαίων ἐπιβουλεύουσιν. διὸ αἱρετώτερον νῦν εἶναι πρὸς ἀσθενεῖς αὐτοὺς ὄντας διαπολεμεῖν μετὰ ταῦτα πρὸς ἰσχυροὺς διαγωνίζεσθαι. ἅμα δὲ συνίστα δεινὸν εἶναι περιορᾶν τὰς Ἑλληνίδας πόλεις ὑπὸ βαρβάρων καταδεδουλωμένας, ἃς ἐπὶ τοσοῦτον συνεπιλήψεσθαι τῶν κινδύνων, ἐφ´ ὅσον τῆς ἐλευθερίας τυχεῖν ἐπιθυμοῦσιν. οὐ μὴν ἀλλὰ πολλοὺς λόγους πρὸς ταύτην τὴν προαίρεσιν διαλεχθεὶς ταχὺ συγκαταίνους ἔλαβε τοὺς Συρακοσίους. οὐ γὰρ ἧττον ἐκείνου τὸν πόλεμον ἔσπευδον γενέσθαι, πρῶτον μὲν μισοῦντες τοὺς Καρχηδονίους, {καὶ} δι´ ἐκείνους ἠναγκασμένοι ποιεῖν τὸ προσταττόμενον ὑπὸ τοῦ τυράννου· ἔπειτα δὲ καὶ τὸν Διονύσιον φιλανθρωπότερον ἑαυτοῖς ἤλπιζον χρήσεσθαι, φοβούμενον τοὺς πολεμίους καὶ τὴν ἀπὸ τῶν καταδεδουλωμένων ἐπίθεσιν· τὸ δὲ μέγιστον, ἤλπιζον ἑαυτοὺς κυριεύσαντας ὅπλων, ἐὰν τύχη δῷ καιρόν, ἀντιλήψεσθαι τῆς ἐλευθερίας. [14,45] XLV. Denys célébra alors ces doubles noces par des festins continuels qu'il donna à ses soldats et à un très grand nombre de citoyens. Il avait changé la dureté de sa tyrannie en une conduite douce et bienveillante envers ses sujets, et il ne prononçait plus ni peine de mort ni bannissements comme il l'avait fait auparavant. Après la célébration de ses noces, à laquelle il avait consacré quelques jours, il convoqua une assemblée dans laquelle il proposa de faire la guerre aux Carthaginois, les représentant comme les ennemis les plus dangereux des Grecs en général, et des Siciliens en particulier. Il ajouta que les Carthaginois étaient actuellement réduits à l'inaction par la peste qui décimait les populations de la Libye; mais qu'aussitôt qu'ils auraient repris des forces, ils ne tarderaient pas à exécuter les desseins qu'ils avaient depuis longtemps tramés contre les Siciliens ; qu'il valait mieux les attaquer pendant qu'ils étaient encore faibles, que d'aller les combattre lorsqu'ils auraient repris leurs forces. Il leur représentait qu'il serait honteux de rester spectateurs indifférents à l'asservissement des villes grecques par les Barbares, et que ces villes étaient d'autant plus disposées à partager les périls de la guerre, qu'elles avaient plus de désir de recouvrer leur indépendance. Après avoir, dans plusieurs discours, insisté sur l'exécution de ce projet, il entraîna bientôt les suffrages des Syracusains. Ils étaient tout aussi impatients que Denys de faire la guerre, d'abord parce qu'ils haïssaient les Carthaginois qui les avaient forcés d'obéir au tyran; ensuite parce qu'ils espéraient être traités moins cruellement par Denys qui aurait alors à craindre à la fois les ennemis et le mécontentement de ses sujets; enfin, parce qu'ils se flattaient surtout de l'espérance qu'étant une fois en possession de leurs armes, ils pourraient profiter de la première occasion pour secouer leur joug.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005