HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 32

  Chapitre 32

[14,32] Οἱ δ´ ἐν ταῖς Ἀθήναις δυναστεύοντες τριάκοντα τύραννοι καθ´ ἡμέραν οὐκ ἐπαύοντο τοὺς μὲν φυγαδεύοντες, τοὺς δὲ ἀναιροῦντες. τῶν δὲ Θηβαίων ἀγανακτούντων ἐπὶ τοῖς γινομένοις καὶ φιλοφρόνως τοὺς φυγάδας ὑποδεχομένων, Θρασύβουλος Στιριεὺς ὀνομαζόμενος, ὢν Ἀθηναῖος, ὑπὸ δὲ τῶν τριάκοντα πεφυγαδευμένος, συνεργούντων αὐτῷ λάθρᾳ τῶν Θηβαίων κατελάβετο τῆς Ἀττικῆς χωρίον ὀνομαζόμενον Φυλήν. ἦν δὲ τὸ φρούριον ὀχυρόν τε σφόδρα καὶ τῶν Ἀθηνῶν ἀπέχον σταδίους ἑκατόν, ὥστε πολλὰς ἀφορμὰς αὐτοῖς παρέχεσθαι πρὸς τὴν ἔφοδον. οἱ δὲ τριάκοντα τύραννοι πυθόμενοι τὸ γεγονός, τὸ μὲν πρῶτον ἐξήγαγον ἐπ´ αὐτοὺς τὴν δύναμιν ὡς πολιορκήσοντες τὸ χωρίον· πλησίον δὲ τῆς Φυλῆς αὐτῶν στρατοπεδευόντων ἐπεγενήθη πολὺς νιφετός. καί τινων ἐπιχειρησάντων μετασκηνοῦν, οἱ πολλοὶ φεύγειν αὐτοὺς ὑπέλαβον καὶ πλησίον τινὰ πολεμίαν δύναμιν εἶναι· ἐμπεσόντος δὲ εἰς τὸ στρατόπεδον θορύβου τοῦ καλουμένου Πανικοῦ μετεστρατοπέδευσαν εἰς ἕτερον τόπον. οἱ δὲ τριάκοντα θεωροῦντες τοὺς πολίτας ἐν Ἀθήναις, ὅσοι μὴ μετεῖχον τῆς τῶν τρισχιλίων πολιτείας, μετεώρους ὄντας πρὸς τὴν κατάλυσιν τῆς δυναστείας, μετῴκισαν αὐτοὺς εἰς τὸν Πειραιᾶ, καὶ τοῖς ξενικοῖς ὅπλοις διακατεῖχον τὴν πόλιν· Ἐλευσινίους δὲ καὶ Σαλαμινίους αἰτιασάμενοι τὰ τῶν φυγάδων φρονεῖν, ἅπαντας ἀνεῖλον. τούτων δὲ πραττομένων πολλοὶ τῶν φυγάδων συνέρρεον πρὸς τοὺς περὶ Θρασύβουλον - - - φανερῶς μὲν περί τινων αἰχμαλώτων διαλεξόμενοι, λάθρᾳ δὲ συμβουλεύειν αὐτῷ {τὸ} διαλῦσαι τὸ συνεστηκὸς φυγαδικὸν καὶ μεθ´ ἑαυτῶν τῆς πόλεως δυναστεύειν ἀντὶ Θηραμένους προσαιρεθέντα, λαβεῖν δ´ ἐξουσίαν δέκα τῶν φυγάδων οὓς ἂν προαιρῆται κατάγειν εἰς τὴν πατρίδα. μὲν Θρασύβουλος ἔφησε προκρίνειν τὴν ἑαυτοῦ φυγὴν τῆς τῶν τριάκοντα δυναστείας, καὶ τὸν πόλεμον οὐ καταλύσειν, εἰ μὴ πάντες οἱ πολῖται κατέλθωσι καὶ τὴν πάτριον πολιτείαν δῆμος ἀπολάβῃ. οἱ δὲ τριάκοντα θεωροῦντες πολλοὺς μὲν ἀφ´ ἑαυτῶν ἀφισταμένους διὰ τὸ μῖσος, τοὺς δὲ φυγάδας ἀεὶ πλείους γινομένους, ἀπέστειλαν εἰς Σπάρτην πρέσβεις περὶ βοηθείας, αὐτοὶ δ´ ὅσους ἠδύναντο πλείστους ἀθροίσαντες ἐν ὑπαίθρῳ περιεστρατοπέδευσαν περὶ τὰς ὀνομαζομένας Ἀχαρνάς. [14,32] XXXII. Les trente tyrans qui exerçaient le pouvoir souverain dans Athènes, continuaient à condamner journellement les citoyens, les uns à l'exil, les autres à la mort. Les Thébains, indignés de ces cruautés, accueillirent les exilés avec empressement. Enfin, Thrasybule, surnommé le Tyrien, d'origine athénienne et banni par les trente, parvint, avec l'appui secret des Thébains, à s'emparer d'un endroit de l'Attique que l'on nomme Phylé. C'était une place très forte, éloignée de cent stades d'Athènes, et bien située pour envahir de là l'Attique. Dès que les trente tyrans en furent instruits, ils envoyèrent d'abord des troupes pour investir cette place. Pendant que ces troupes étaient campées dans le voisinage de Phylé, il tomba beaucoup de neige; comme quelques soldats étaient occupés à transporter leurs tentes ailleurs, tous les autres s'imaginèrent que leurs camarades fuyaient à l'approche des forces de l'ennemi, ce qui produisit une terreur panique dans l'armée, et le camp fut changé de place. Les trente voyant que les citoyens d'Athènes, exclus de la classe privilégiée des trois mille, conspiraient le renversement de la tyrannie, les obligèrent de transporter leurs demeures dans le Pirée, et firent occuper la ville par des troupes étrangères. Ils mirent à mort tous les habitants d'Eleusis et de Salamine, accusés de favoriser les projets des exilés. Sur ces entrefaites un grand nombre de bannis affluaient au camp de Thrasybule. {Dès que les trente en furent informés, ils envoyèrent auprès de Thrasybule des députés}, en apparence pour traiter de l'échange des prisonniers, mais en réalité pour lui conseiller secrètement de disperser le rassemblement des exilés, et l'engager à partager avec eux le gouvernement, en remplacement de Théramène; ajoutant qu'ils lui accordaient la permission de choisir, à son gré, dix réfugiés, et de les reconduire avec lui dans leur patrie. Thrasybule répondit qu'il préférait son exil au pouvoir des trente, et qu'il ne cesserait les hostilités que lorsque tous les citoyens rentreraient dans leurs foyers et que le peuple aurait recouvré son ancienne constitution. Les trente voyant beaucoup de monde se détacher d'eux par la haine qu'ils inspiraient, pendant que le rassemblement des bannis s'accroissait de plus en plus, envoyèrent des députés à Sparte pour demander des secours. Les Lacédémoniens firent partir toutes les troupes qu'ils purent réunir. Celles-ci vinrent camper, en rase campagne, près du bourg des Acharnes.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005