HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 27

  Chapitre 27

[14,27] Οἱ δὲ στρατιῶται πυθόμενοι τὰ γεγενημένα παρ´ αὐτὸν μὲν τὸν καιρὸν ἐξεπλάγησαν καὶ πάντες ἐχώρουν εἰς ὅπλα μετὰ πολλῆς ἀταξίας, ὡς ἂν ἀναρχίας οὔσης· μετὰ δὲ ταῦτα, οὐδενὸς αὐτοῖς παρενοχλοῦντος, εἵλοντο στρατηγοὺς μὲν πλείους, ἑνὶ δὲ τῶν ὅλων τὴν ἡγεμονίαν ἀπέδωκαν Χειρισόφῳ τῷ Λακεδαιμονίῳ. οὗτοι δὲ διατάξαντες τὸ στρατόπεδον εἰς τὴν ὁδοιπορίαν ὥς ποτ´ αὐτοῖς ἐδόκει κάλλιστα προῆγον ἐπὶ Παφλαγονίαν. Τισσαφέρνης δὲ τοὺς στρατηγοὺς δήσας ἀπέστειλε πρὸς Ἀρταξέρξην· ἐκεῖνος δὲ τοὺς μὲν ἄλλους ἀνεῖλε, Μένωνα δὲ μόνον ἀφῆκεν· ἐδόκει γὰρ μόνος οὗτος στασιάζων πρὸς τοὺς συμμάχους προδώσειν τοὺς Ἕλληνας. Τισσαφέρνης δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως ἐπακολουθῶν τοῖς Ἕλλησιν ἐξήπτετο, καὶ κατὰ στόμα μὲν οὐκ ἐτόλμα παρατάττεσθαι, φοβούμενος ἀπεγνωσμένων ἀνδρῶν θράσος καὶ ἀπόνοιαν, ἐν δὲ τοῖς εὐθέτοις τόποις παρενοχλῶν μεγάλῳ μὲν οὐδενὶ κακῷ περιβάλλειν αὐτοὺς ἠδύνατο, μικρὰ δὲ βλάπτων μέχρι τοῦ τῶν Καρδούχων καλουμένων ἔθνους ἐπηκολούθησεν. καὶ Τισσαφέρνης μὲν οὐδὲν ἔτι δυνάμενος πρᾶξαι, μετὰ τῆς δυνάμεως ἐπ´ Ἰωνίας ἀνέζευξεν· οἱ δὲ Ἕλληνες ἐφ´ ἑπτὰ μὲν ἡμέρας διεπορεύοντο τὰ τῶν Καρδούχων ὄρη, πολλὰ κακὰ πάσχοντες ὑπὸ τῶν ἐγχωρίων ἀλκίμων τε ὄντων καὶ τῆς χώρας ἐμπείρων. ἦσαν δ´ οὗτοι πολέμιοι μὲν τοῦ βασιλέως, ἐλεύθεροι δὲ καὶ τὰ κατὰ πόλεμον ἀσκοῦντες, μάλιστα δ´ ἐκπονοῦντες σφενδόναις ὡς μεγίστους λίθους ἐμβάλλειν καὶ τοξεύμασιν ὑπερμεγέθεσι χρῆσθαι, δι´ ὧν τοὺς Ἕλληνας κατατιτρώσκοντες ἐξ ὑπερδεξίων τόπων πολλοὺς μὲν ἀνεῖλον, οὐκ ὀλίγους δὲ κακῶς διέθεσαν. τὰ γὰρ βέλη μείζω καθεστῶτα δυεῖν πηχῶν ἔδυνε διά τε τῶν ἀσπίδων καὶ θωράκων, ὥστε μηδὲν τῶν ὅπλων ἰσχύειν τὴν βίαν αὐτῶν ὑπομένειν· οὕτω γάρ φασι μεγάλοις κεχρῆσθαι οἰστοῖς, ὥστε τοὺς Ἕλληνας ἐναγκυλοῦντας τὰ ῥιπτόμενα βέλη τούτοις σαυνίοις χρωμένους ἐξακοντίζειν. διελθόντες οὖν τὴν προειρημένην χώραν ἐπιπόνως παρεγενήθησαν πρὸς τὸν Κεντρίτην ποταμόν· ὃν διαβάντες εἰσέβαλον εἰς τὴν Ἀρμενίαν. ταύτης δ´ ἦν σατράπης Τιρίβαζος, πρὸς ὃν σπεισάμενοι διεπορεύοντο τὴν χώραν ὡς φίλοι. [14,27] XXVII. A cette nouvelle, les soldats, frappés d'abord d'épouvante, coururent tous, dans le plus grand désordre, aux armes, et n'obéirent plus à aucun commandement. Mais, voyant ensuite qu'on ne venait point fondre sur eux, ils élurent plusieurs nouveaux généraux et donnèrent le commandement en chef à Cheirisophus le Lacédémonien. Ce fut sous les ordres de ces chefs que l'armée se mit en marche, et se dirigea, sur la route la plus frayée, vers la Paphlagonie. Quant à Tissapherne, il chargea de chaînes les généraux grecs et les envoya à Artaxerxès. Celui-ci les fit tous mettre à mort, à l'exception de Menon, qu'il relâcha, parce que ce général, s'étant brouillé avec ses camarades, paraissait avoir eu l'intention de trahir les Grecs. Tissapherne, à la tête de ses troupes, se mit à la poursuite des Grecs; mais il n'osa pas les attaquer de front, redoutant le courage d'hommes réduits au désespoir. Il se bornait à les harceler en occupant les postes les plus favorables, mais il ne pouvait pas leur faire beaucoup de mal; il les poursuivit ainsi jusque chez les Carduques. Dans l'impossibilité de rien exécuter d'important, il se dirigea avec son armée vers l'Ionie. Les Grecs mirent sept jours à franchir les montagnes des Carduques, ayant beaucoup à souffrir de la part des indigènes, hommes robustes et connaissant parfaitement le pays. Ces montagnards étaient ennemis du roi, indépendants, exercés à la guerre, très habiles à lancer avec leurs frondes d'énormes pierres, et à manier des arcs immenses. Échelonnés sur les hauteurs, ils lancèrent de là leurs projectiles sur les Grecs, en tuèrent beaucoup et en maltraitèrent un grand nombre. Leurs flèches avaient plus de deux coudées de long; elles pénétraient à travers les boucliers et les cuirasses, au point qu'il était impossible de s'en garantir. On raconte même que ces flèches étaient si longues, que les Grecs s'en servaient en guise de saunies, après les avoir fixées à des courroies. Enfin, après une marche pénible à travers cette contrée, les Grecs arrivèrent sur les bords du fleuve Centrite ; ils le passèrent et entrèrent dans l'Arménie. Tiribaze était satrape de cette province. Les Grecs conclurent avec lui un traité de paix et traversèrent le pays comme amis.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005