HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 12

  Chapitre 12

[14,12] Τῶν δὲ κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτὸν πράξεων τέλος ἐχουσῶν Ἀθήνησι μὲν ἦν ἄρχων Εὐκλείδης, ἐν Ῥώμῃ δὲ τὴν ὑπατικὴν ἀρχὴν διεδέξαντο χιλίαρχοι τέσσαρες, Πόπλιος Κορνήλιος, Νουμέριος Φάβιος, Λεύκιος Οὐαλέριος. τούτων δὲ τὴν ἀρχὴν παρειληφότων Βυζάντιοι πρὸς μὲν ἀλλήλους στασιάζοντες, πρὸς δὲ τοὺς παροικοῦντας Θρᾷκας πόλεμον ἔχοντες, κακῶς ἀπήλλαττον· οὐ δυνάμενοι δὲ λύσιν πορίσασθαι τῆς πρὸς ἀλλήλους φιλονεικίας, στρατηγὸν ᾐτήσαντο παρὰ Λακεδαιμονίων. ἐξέπεμψαν οὖν οἱ Σπαρτιᾶται Κλέαρχον καταστήσοντα τὰ κατὰ τὴν πόλιν· οὗτος δὲ πιστευθεὶς περὶ τῶν ὅλων καὶ μισθοφόρους πολλοὺς ἀθροίσας, οὐκέτι προστάτης ἦν, ἀλλὰ τύραννος. καὶ τὸ μὲν πρῶτον τοὺς ἄρχοντας αὐτῶν ἐπί τινι θυσίᾳ καλέσας ἀνεῖλε, μετὰ δὲ ταῦτα ἀναρχίας οὔσης ἐν τῇ πόλει, τριάκοντα μὲν τοὺς ὀνομαζομένους Βυζαντίους συνήρπασε καὶ περιθεὶς κάλων ἀπεστραγγάλισε· πάντων δὲ τῶν διαφθαρέντων τὰς οὐσίας σφετερισάμενος ἐπελέγετο καὶ τῶν ἄλλων τοὺς εὐπόρους, καὶ ψευδεῖς αἰτίας ἐπιρρίπτων οὓς μὲν ἀπέκτεινεν, οὓς δ´ ἐφυγάδευσε. πολλῶν δὲ χρημάτων κυριεύσας καὶ μισθοφόρων ἀθροίσας πλῆθος τὰ κατὰ τὴν δυναστείαν ἠσφαλίσατο. διαβοηθείσης δὲ τῆς κατὰ τὸν τύραννον ὠμότητός τε καὶ δυνάμεως, Λακεδαιμόνιοι τὸ μὲν πρῶτον ἀπέστειλαν πρὸς αὐτὸν πρέσβεις τοὺς πείσοντας ἀποθέσθαι τὴν δυναστείαν· οὐ προσέχοντος δὲ τοῖς ἀξιουμένοις ἔπεμψαν δύναμιν ἐπ´ αὐτὸν καὶ στρατηγὸν Πανθοίδαν. οὗ τὴν ἔφοδον αἰσθόμενος Κλέαρχος εἰς Σηλυμβρίαν μετήγαγε τὴν δύναμιν, κύριος ὢν καὶ ταύτης τῆς πόλεως· πολλὰ γὰρ εἰς τοὺς Βυζαντίους ἡμαρτηκὼς ὑπελάμβανεν οὐ μόνον τοὺς Λακεδαιμονίους, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐν τῇ πόλει πολεμίους ἕξειν. διόπερ ἐκ Σηλυμβρίας κρίνας ἀσφαλέστερον διαπολεμήσειν, τά τε χρήματα καὶ τὴν δύναμιν μετέστησεν. ὡς δ´ ἐπύθετο τοὺς Λακεδαιμονίους ἐγγὺς ὄντας, ἀπήντησεν αὐτοῖς, καὶ περὶ τὸν καλούμενον πόρον συνῆψε μάχην τοῖς περὶ τὸν Πανθοίδαν. γενομένου δ´ ἐπὶ πολὺν χρόνον τοῦ κινδύνου, καὶ λαμπρῶς ἀγωνισαμένων τῶν Λακεδαιμονίων, οἱ τοῦ τυράννου διεφθάρησαν. δὲ Κλέαρχος τὸ μὲν πρῶτον μετ´ ὀλίγων συγκλεισθεὶς εἰς Σηλυμβρίαν ἐπολιορκεῖτο· μετὰ δὲ ταῦτα φοβηθεὶς διέδρα νυκτὸς καὶ διέπλευσεν εἰς τὴν Ἰωνίαν· ἐκεῖ δ´ εἰς συνήθειαν ἐλθὼν Κύρῳ τῷ τοῦ βασιλέως ἀδελφῷ δυνάμεων ἀφηγήσατο. γὰρ Κῦρος, ἄρχων ἀποδεδειγμένος τῶν ἐπὶ θαλάττῃ σατραπειῶν καὶ φρονήματος πλήρης ὤν, διενοεῖτο στρατεύειν ἐπὶ τὸν ἀδελφὸν Ἀρταξέρξην. ὁρῶν οὖν τὸν Κλέαρχον τόλμαν ἔχοντα καὶ θράσος πρόχειρον, ἔδωκεν αὐτῷ χρήματα καὶ προσέταξεν ὡς πλείστους ξενολογεῖν, νομίζων εὔθετον ἕξειν συναγωνιστὴν τοῖς ὑπ´ αὐτοῦ τολμωμένοις. [14,12] XII. L'année étant révolue, Euclide fut nommé archonte d'Athènes; à Rome, quatre tribuns militaires furent revêtus de l'autorité consulaire, Publius Cornélius, Numérius Fabius, Lucius Valérius et Tarentius Maximus. A cette époque, les Byzantins se trouvaient dans une position critique, résultant des troubles intérieurs et de la guerre qu'ils avaient entreprise contre leurs voisins, les Thraces. Dans l'impossibilité d'apaiser ces dissensions intestines, ils demandèrent anx Lacédémoniens un commandant militaire. Les Spartiates leur envoyèrent Cléarque avec l'ordre de régler l'administration de la ville. Investi d'un pouvoir absolu, et à la tête d'une nombreuse troupe de mercenaires, il avait bien plutôt l'autorité d'un tyran que celle d'un gouverneur. Il commença d'abord par mettre à mort tous les magistrats qu'il avait invités à la solennité d'un sacrifice ; ensuite, la ville étant plongée dans l'anarchie, il fit arrêter les chefs qu'on nommait les trente conseillers et les fit étrangler. Après s'être approprié les biens des victimes, il dressa une liste des plus riches citoyens, et fit, sur de fausses accusations, condamner les uns à mort, les autres à l'exil. Il amassa ainsi d'immenses richesses , réunit de nombreux mercenaires, et s'affermit dans l'autorité souveraine. Cependant, le bruit des cruautés et des violences exercées par ce tyran s'étant répandu, les Lacédémoniens lui envoyèrent d'abord des députés chargés de l'inviter à résigner volontairement l'autorité souveraine. Comme il ne se rendit pas à cette invitation, les Lacédémoniens firent marcher contre lui une armée sous les ordres de Panthoedas. Instruit de l'approche de cette armée, Cléarque transporta ses troupes à Selybria, ville dont il était également le maître : comme il avait à se reprocher beaucoup de torts commis envers les Byzantins, il ne se dissimula pas qu'il aurait pour ennemis, non seulement les Lacédémoniens, mais encore les habitants de Byzance. C'est pourquoi, croyant se défendre avec plus de sûreté dans Selybria, il y avait transporté ses richesses et ses troupes. Lorsqu'il apprit que les Lacédémoniens n'étaient plus loin, il se porta à leur rencontre et engagea un combat avec l'armée de Panthoedas, dans un lieu nommé Porus. L'action dura longtemps; les Lacédémoniens se battirent brillamment et mirent en déroute l'armée du tyran. Cléarque s'enferma d'abord à Selybria, avec un petit nombre de ses partisans, et se prépara à soutenir un siége; mais ensuite, craignant pour sa personne, il s'enfuit la nuit et fit voile pour l'Ionie. Là, il se lia avec Cyrus, frère du roi, et fut nommé à un commandement de troupes. Cyrus, institué chef de toutes les satrapies maritimes, et plein d'ambition, méditait alors le projet d'expédition contre son frère Artaxerxès. Voyant en Cléarque un homme d'un caractère résolu et entreprenant, il le combla de richesses et le chargea d'enrôler un grand nombre de soldats étrangers; car il était persuadé qu'il trouverait en lui un auxiliaire utile dans l'exécution de ses projets téméraires.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005