HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIV

Chapitre 100

  Chapitre 100

[14,100] Κατὰ δὲ τὴν Σικελίαν τῶν Συρακοσίων τύραννος Διονύσιος σπεύδων τῇ κατὰ τὴν νῆσον δυναστείᾳ καὶ τοὺς κατ´ Ἰταλίαν Ἕλληνας προσλαβέσθαι, τὴν μὲν ἐπ´ ἐκείνους κοινὴν στρατείαν εἰς ἕτερον καιρὸν ἀνεβάλετο, κρίνας δὲ συμφέρειν ἐπιχειρεῖν πρώτῃ τῇ τῶν Ῥηγίνων πόλει διὰ τὸ προπολεμητήριον αὐτὴν εἶναι τῆς Ἰταλίας, ὥρμησεν ἐκ Συρακουσῶν μετὰ τῆς δυνάμεως. εἶχε δὲ πεζοὺς μὲν δισμυρίους, ἱππεῖς δὲ χιλίους, ναῦς δ´ ἑκατὸν εἴκοσι. περαιώσας δὲ τὴν δύναμιν ἐπὶ τοὺς ὅρους τῆς Λοκρίδος, ἐκεῖθεν διὰ τῆς μεσογείου τὴν πορείαν ἐποιεῖτο, τέμνων καὶ πυρπολῶν τὴν τῶν Ῥηγίνων χώραν· συμπαρέπλευσε δὲ καὶ στόλος ἐπὶ θάτερα μέρη τῆς θαλάττης, καὶ πάσῃ τῇ δυνάμει περὶ τὸν πορθμὸν κατεστρατοπέδευσεν. οἱ δ´ Ἰταλοὶ πυθόμενοι τὴν τοῦ Διονυσίου διάβασιν ἐπὶ τὸ Ῥήγιον, ἀπέστειλαν ἐκ Κρότωνος ναῦς ἑξήκοντα, σπεύδοντες παραδοῦναι τοῖς Ῥηγίνοις. μετεώρων δὲ πλεουσῶν αὐτῶν Διονύσιος πεντήκοντα ναῦς ἔχων ἐπέπλευσε, καὶ φυγόντων αὐτῶν ἐπὶ τὴν γῆν οὐδὲν ἧττον ἐπέκειτο, καὶ συνδήσας ἀπέσπα τὰς παρορμούσας ἐν τῇ γῇ. κινδυνευουσῶν δὲ τῶν ἑξήκοντα τριήρων ἁλῶναι Ῥηγῖνοι πανδημεὶ παρεβοήθησαν, καὶ ἀπὸ τῆς γῆς τῷ πλήθει τῶν βελῶν ἀνεῖρξαν τὸν Διονύσιον. ἐπιγενομένων δὲ πνευμάτων μεγάλων οἱ μὲν Ῥηγῖνοι τὰς ναῦς ἀνείλκυσαν ἐπὶ τὴν γῆν, Διονύσιος δ´ ἰσχυρῶς χειμασθεὶς ἑπτὰ ναῦς ἀπώλεσε καὶ σὺν αὐταῖς ἄνδρας οὐκ ἐλάττους χιλίων πεντακοσίων. τούτων δ´ ἅμα ταῖς ναυσὶν ἐκβρασθέντων ἐπὶ τὴν Ῥηγίνην, οἱ Ῥηγῖνοι πολλοὺς τῶν ναυτῶν ἐζώγρησαν. Διονύσιος δ´ ἐπὶ πεντήρους πλέων, καὶ πολλάκις παρ´ ὀλίγον ἐλθὼν ὑποβρύχιος, μόγις περὶ μέσας νύκτας εἰς τὸν ἐν Μεσσήνῃ λιμένα κατέφυγεν. ἤδη δὲ καὶ τῆς χειμερινῆς ὥρας ἐνισταμένης οὗτος μὲν πρὸς Λευκανοὺς συμμαχίαν ποιησάμενος ἀπήγαγε τὰς δυνάμεις εἰς Συρακούσας. [14,100] C. En Sicile, Denys, tyran des Syracusains, cherchait à étendre sa domination sur les Grecs de l'Italie; cependant il ajourna à un autre temps l'expédition qu'il avait projetée contre eux. Il croyait dans ses intérêts de faire d'abord une tentative contre la ville de Rhégium qui, par sa position, était la clef de l'Italie. Il partit donc de Syracuse à la tête d'une armée de vingt mille fantassins, de mille cavaliers et de cent vingt bâtiments. Il débarqua ses troupes sur la frontière de la Locride ; de là, il continua sa route dans l'intérieur des terres, dévastant le territoire des Rhégiens par le fer et le feu. La flotte le suivit de l'autre côté de la mer, et il vint avec toutes ses forces établir son camp près du détroit. Cependant les Italiens, informés du débarquement de Denys à Rhégium, firent partir de Crotone soixante navires, s'empressant de venir au secours des Rhégiens. Mais pendant que ces navires tenaient encore la haute mer, Denys alla à leur rencontre avec cinquante bâtiments. Les Italiens se réfugièrent à terre, Denys les y poursuivit et fit arracher les bâtiments attachés au rivage. Les soixante trirèmes couraient risque d'être prises par l'ennemi, lorsque les Rhégiens, accourus de toutes parts, repoussèrent Denys par une grêle de flèches. Le vent soufflant avec violence, les Rhégiens tirèrent leurs vaisseaux à terre, tandis que Denys, battu par la tempête, perdit sept bâtiments et au moins quinze cents hommes qui les montaient. Les Rhégiens firent prisonniers un grand nombre de matelots qui, avec leurs bâtiments, avaient échoué sur la côte. Denys lui-même, monté sur un bâtiment à cinq rangs de rames, avait plus d'une fois failli être submergé, et ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'il parvint, vers le milieu de la nuit, à se réfugier dans le port de Messine. Comme l'hiver approchait déjà, il conclut un traité avec les Lucaniens et reconduisit ses troupes à Syracuse.


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Dernière mise à jour : 21/12/2005