HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XII

Chapitre 54

  Chapitre 54

[12,54] Ἀθηναῖοι δὲ καὶ πάλαι μὲν ἦσαν ἐπιθυμηταὶ τῆς Σικελίας διὰ τὴν ἀρετὴν τῆς χώρας, καὶ τότε δ´ ἀσμένως προσδεξάμενοι τοὺς τοῦ Γοργίου λόγους ἐψηφίσαντο συμμαχίαν ἐκπέμπειν τοῖς Λεοντίνοις, πρόφασιν μὲν φέροντες τὴν τῶν συγγενῶν χρείαν καὶ δέησιν, τῇ δ´ ἀληθείᾳ τὴν νῆσον σπεύδοντες κατακτήσασθαι. καὶ γὰρ οὐ πολλοῖς ἔτεσι πρότερον τῶν τε Κορινθίων καὶ τῶν Κερκυραίων διαπολεμούντων μὲν πρὸς ἀλλήλους, φιλοτιμηθέντων δ´ ἀμφοτέρων συμμάχους λαβεῖν τοὺς Ἀθηναίους, προέκρινεν δῆμος συμμαχεῖν τοῖς Κερκυραίοις διὰ τὸ τὴν Κέρκυραν εὐφυῶς κεῖσθαι πρὸς τὸν εἰς Σικελίαν πλοῦν. καθόλου γὰρ οἱ Ἀθηναῖοι κατακτησάμενοι τὴν τῆς θαλάττης ἡγεμονίαν καὶ μεγάλας πράξεις ἐπιτελεσάμενοι συμμάχων τε πολλῶν εὐπόρουν καὶ δυνάμεις μεγίστας ἐκέκτηντο καὶ χρημάτων τε πλῆθος ἕτοιμον παρέλαβον, μετακομίσαντες ἐκ Δήλου τὰ κοινὰ χρήματα τῶν Ἑλλήνων, ὄντα πλείω τῶν μυρίων ταλάντων, ἡγεμόσι τε μεγάλοις καὶ διὰ στρατηγίαν δεδοκιμασμένοις ἐχρήσαντο, καὶ διὰ τούτων ἁπάντων ἤλπιζον καταπολεμήσειν μὲν τοὺς Λακεδαιμονίους, πάσης δὲ τῆς Ἑλλάδος τὴν ἡγεμονίαν περιπεποιημένοι ἀνθέξεσθαι τῆς Σικελίας. διὰ ταύτας οὖν τὰς αἰτίας ψηφισάμενοι βοηθεῖν τοῖς Λεοντίνοις ἐξέπεμψαν εἰς τὴν Σικελίαν ναῦς εἴκοσι καὶ {στρατηγοὺς} Λάχητα καὶ Χαροιάδην. οὗτοι δὲ πλεύσαντες εἰς τὸ Ῥήγιον προσελάβοντο ναῦς εἴκοσι παρὰ τῶν Ῥηγίνων καὶ τῶν Χαλκιδέων ἀποίκων. ἐντεῦθεν δ´ ὁρμώμενοι τὸ μὲν πρῶτον τὰς Λιπαραίων νήσους κατέδραμον διὰ τὸ συμμαχεῖν τοὺς Λιπαραίους τοῖς Συρακοσίοις, μετὰ δὲ ταῦτα ἐπὶ Λοκροὺς πλεύσαντες καὶ πέντε νεῶν Λοκρίδων κυριεύσαντες, Μύλα φρούριον ἐπολιόρκησαν. ἐπιβοηθησάντων δὲ τῶν πλησιοχώρων Σικελιωτῶν τοῖς Μυλαίοις ἐγένετο μάχη, καθ´ ἣν Ἀθηναῖοι νικήσαντες ἀπέκτειναν μὲν πλείους τῶν χιλίων, ἐζώγρησαν δὲ οὐκ ἐλάττους τῶν ἑξακοσίων· εὐθὺς δὲ καὶ τὸ φρούριον ἐκπολιορκήσαντες κατέσχον. τούτων δὲ πραττομένων κατέπλευσαν νῆες τετταράκοντα, ἃς ἀπέστειλεν δῆμος, κρίνων γενναιότερον ἅπτεσθαι τοῦ πολέμου· ἡγεῖτο δ´ αὐτῶν Εὐρυμέδων καὶ Σοφοκλῆς. ἀθροισθεισῶν δὲ τῶν τριήρων εἰς ἕνα τόπον ἀξιόλογος ἤδη στόλος κατεσκεύαστο, συγκείμενος ἐκ τριήρων ὀγδοήκοντα. τοῦ δὲ πολέμου χρονίζοντος οἱ Λεοντῖνοι διαπρεσβευσάμενοι πρὸς τοὺς Συρακοσίους διελύθησαν. διόπερ αἱ μὲν τῶν Ἀθηναίων τριήρεις ἀπέπλευσαν εἰς τὴν οἰκείαν, οἱ δὲ Συρακόσιοι τοῖς Λεοντίνοις μεταδόντες τῆς πολιτείας ἅπαντας Συρακοσίους ἐποίησαν, καὶ τὴν πόλιν φρούριον ἀπέδειξαν τῶν Συρακοσίων. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Σικελίαν ἐν τούτοις ἦν. [12,54] LIV. Les Athéniens convoitaient déjà depuis longtemps la Sicile, à cause de la fertilité de ce pays. Ils accueillirent donc avec empressement la demande de Gorgias et décrétèrent un envoi de secours aux Léontins, sous le prétexte de se rendre aux voeux d'un peuple lié avec les Athéniens par une origine commune, mais en réalité pour tacher de conquérir l'île. Car déjà plusieurs années auparavant, à l'époque de la guerre des Corinthiens et des Corcyréens, lorsque chacune des parties belligérantes recherchait l'alliance d'Athènes, le peuple athénien s'était déclaré pour les Corcyréens, parce que Corcyre est bien située pour tenter de là un débarquement en Sicile. Les Athéniens tenaient l'empire de la mer ; ils avaient accompli de grands exploits; ils avaient beaucoup d'alliés, de nombreuses troupes, possédaient les plus grandes villes, et s'étaient emparés du trésor commun des Grecs, se montant à plus de dix mille talents qu'ils avaient fait venir de Délos. Ils avaient à leur service des généraux célèbres et renommés pour leur expérience stratégique. En possession de tous ces moyens, ils espéraient réduire les Lacédémoniens par la guerre, et une fois maître de la Grèce, arriver à la conquête de la Sicile. Tels étaient les motifs qui avaient engagé les Athéniens à voter les secours destinés aux Léontins. Ils firent donc partir pour la Sicile une flotte de cent navires, sous les ordres de Lachés et Chamade. Arrivés à Rhégium, ces généraux joignirent encore à leur flotte cent navires tirés des Rhégiens et de la colonie de Chalcidiens. En partant de là, ils se dirigèrent sur les îles de Lipari qu'ils ravagèrent parce que les Lipariens étaient alliés des Syracusains. Ils se portèrent ensuite sur Locres, et après s'être emparés de cinq navires locriens, ils firent le siége d'une forteresse. Les Siciliens, voisins des Myléens, étant arrivés au secours des assiégés, il s'engagea un combat dans lequel les Athéniens victorieux tuèrent plus de mille ennemis et firent au moins six cents prisonniers. La forteresse prise d'assaut fut aussitôt occupée. Sur ces entrefaites, le peuple athénien, décidé à pousser la guerre avec plus de vigueur, avait fait mettre à la voile encore quarante navires. Ce renfort était commandé par Eurymédon et Sophocle. Tous ces navires réunis ensemble formaient une flotte de deux cent cinquante trirèmes. La guerre traînant en longueur, les Léontins envoyèrent des députés pour négocier avec les Syracusains et conclure la paix. Après la conclusion de cette paix, les trirèmes athéniennes rentrèrent dans leur port. Les Syracusains accordèrent à tous les Léontins les droits de cité, et firent de leur ville une place syracusaine. Tels sont les événements arrivés alors en Sicile.


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Dernière mise à jour : 11/10/2006