[12,45] Λακεδαιμόνιοι δὲ μετὰ Πελοποννησίων καὶ τῶν ἄλλων
συμμάχων ἐνέβαλον εἰς τὴν Ἀττικὴν τὸ δεύτερον.
ἐπιπορευόμενοι δὲ τὴν χώραν ἐδενδροτόμουν καὶ τὰς ἐπαύλεις
ἐνεπύριζον, καὶ πᾶσαν σχεδὸν τὴν γῆν ἐλυμήναντο
πλὴν τῆς καλουμένης Τετραπόλεως· ταύτης δ´ ἀπέσχοντο
διὰ τὸ τοὺς προγόνους αὐτῶν ἐνταῦθα κατῳκηκέναι
καὶ τὸν Εὐρυσθέα νενικηκέναι τὴν ὁρμὴν
ἐκ ταύτης ποιησαμένους· δίκαιον γὰρ ἡγοῦντο τοῖς
εὐηργετηκόσι τοὺς προγόνους, παρὰ τῶν ἐκγόνων
τὰς προσηκούσας εὐεργεσίας ἀπολαμβάνειν. οἱ δ´
Ἀθηναῖοι παρατάξασθαι μὲν οὐκ ἐτόλμων, συνεχόμενοι
δ´ ἐντὸς τῶν τειχῶν ἐνέπεσον εἰς λοιμικὴν
περίστασιν· πολλοῦ γὰρ πλήθους καὶ παντοδαποῦ
συνερρυηκότος εἰς τὴν πόλιν διὰ τὴν στενοχωρίαν
εὐλόγως εἰς νόσους ἐνέπιπτον, ἕλκοντες ἀέρα διεφθαρμένον.
διόπερ οὐ δυνάμενοι τοὺς πολεμίους
ἐκβαλεῖν ἐκ τῆς χώρας, πάλιν ναῦς πολλὰς ἐξέπεμπον
εἰς Πελοπόννησον στρατηγὸν ἐπιστήσαντες Περικλέα.
οὗτος δὲ πολλὴν χώραν τῆς παραθαλαττίου
δῃώσας καί τινας πόλεις πορθήσας, ἐποίησεν ἀπελθεῖν
ἐκ τῆς Ἀττικῆς τοὺς Λακεδαιμονίους. μετὰ δὲ
ταῦθ´ οἱ Ἀθηναῖοι, τῆς μὲν χώρας δεδενδροκοπημένης,
τῆς δὲ νόσου πολλοὺς διαφθειρούσης, ἐν
ἀθυμίᾳ καθειστήκεσαν, καὶ τὸν Περικλέα νομίζοντες
αἴτιον αὐτοῖς γεγονέναι τοῦ πολέμου δι´ ὀργῆς εἶχον.
διόπερ ἀποστήσαντες αὐτὸν τῆς στρατηγίας, καὶ
μικράς τινας ἀφορμὰς ἐγκλημάτων λαβόντες, ἐζημίωσαν
αὐτὸν ὀγδοήκοντα ταλάντοις. μετὰ δὲ ταῦτα
πρεσβείας ἀποστείλαντες Λακεδαιμονίοις ἠξίουν καταλύσασθαι
τὸν πόλεμον· ὡς δὲ οὐδεὶς αὐτοῖς προσεῖχεν,
ἠναγκάζοντο πάλιν τὸν Περικλέα στρατηγὸν αἱρεῖσθαι.
ταῦτα μὲν οὖν ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν.
| [12,45] Les Lacédémoniens, de concert avec les Péloponnésiens
et leurs autres alliés, envahirent une seconde fois
l'Attique. En traversant la campagne ils coupaient les arbres
et livraient aux flammes les habitations éparses. Ils
ravageaient ainsi presque toute la contrée, excepté la
partie appelée la Tétrapole : ils l'épargnaient en mémoire
de leurs ancêtres qui y avaient demeuré et étaient partis de
là pour aller vaincre Eurysthée. Car il leur paraissait
juste que, comme descendants, ils s'acquittassent envers la
postérité des bienfaiteurs de la dette de reconnaissance
contractée par leurs ancêtres. Cependant, les Athéniens
n'osaient se mesurer en rase campagne et se tenaient enfermés
en dedans de leurs murs : ils furent atteints d'une
maladie pestilentielle, occasionnée par l'encombrement
d'une grande masse de population dans l'intérieur de la
ville. Cette foule, agglomérée dans un étroit espace, et respirant
un air corrompu, devait évidemment tomber malade.
Dans l'impossibilité de chasser les ennemis hors du
territoire, les Athéniens firent de nouveau diriger vers le
Péloponnèse une flotte nombreuse, sous les ordres de Périclès.
Celui-ci, dévastant le littoral dans une grande étendue,
et détruisant plusieurs villes, obligea les Lacédémoniens
à évacuer l'Attique. Les Athéniens, voyant les arbres
de leurs champs coupés, et la population décimée par la
maladie, furent découragés, en même temps que fort irrités
contre Périclès, qu'ils regardaient comme l'auteur de cette
guerre. Ils lui ôtèrent donc le commandement, et, saisissant
quelques légers prétextes pour l'incriminer, ils le condamnèrent
à une amende de quatre-vingts talents. Ils envoyèrent
ensuite des députés pour engager les Lacédémoniens a
mettre une fin à la guerre ; mais leurs propositions ayant
été rejetées, ils se virent forcés de rendre à Périclès le
commandement militaire. Tels sont les événements arrivés
dans le cours de cette année.
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