[12,41] Αἰτίαι μὲν οὖν τοῦ Πελοποννησιακοῦ πολέμου
τοιαῦταί τινες ὑπῆρξαν, ὡς Ἔφορος ἀνέγραψε. τῶν
δ´ ἡγουμένων πόλεων τοῦτον τὸν τρόπον εἰς πόλεμον
ἐμπεσουσῶν, Λακεδαιμόνιοι μὲν μετὰ τῶν Πελοποννησίων
συνεδρεύσαντες ἐψηφίσαντο πολεμεῖν
τοῖς Ἀθηναίοις, καὶ πρὸς τὸν Περσῶν βασιλέα πρεσβεύσαντες
παρεκάλουν συμμαχεῖν αὐτοῖς, καὶ τοὺς
κατὰ τὴν Σικελίαν καὶ Ἰταλίαν συμμάχους διαπρεσβευσάμενοι
διακοσίαις τριήρεσιν ἔπεισαν βοηθεῖν,
αὐτοὶ δὲ μετὰ τῶν Πελοποννησίων τὰς πεζὰς δυνάμεις
διατάξαντες καὶ τἄλλα τὰ πρὸς τὸν πόλεμον
ἡτοιμασμένοι πρῶτοι τοῦ πολέμου κατήρξαντο. κατὰ
γὰρ τὴν Βοιωτίαν ἡ τῶν Πλαταιέων πόλις αὐτόνομος
ἦν καὶ συμμαχίαν εἶχε πρὸς Ἀθηναίους. ἐν
ταύτῃ τῶν πολιτῶν τινες καταλῦσαι τὴν αὐτονομίαν
βουλόμενοι διελέχθησαν τοῖς Βοιωτοῖς, ἐπαγγελλόμενοι
τὴν πόλιν ὑπὸ τὴν τῶν Θηβαίων τάξειν συντέλειαν
καὶ παραδώσειν αὐτοῖς τὰς Πλαταιάς, ἐὰν
αὐτοὶ στρατιώτας πέμψωσι τοὺς βοηθοῦντας. διὸ
καὶ τῶν Βοιωτῶν ἀποστειλάντων στρατιώτας ἐπιλέκτους
τριακοσίους νυκτός, οἱ προδόται τούτους
παρεισαγαγόντες ἐντὸς τῶν τειχῶν κυρίους τῆς πόλεως
ἐποίησαν. οἱ δὲ Πλαταιεῖς βουλόμενοι τὴν
πρὸς Ἀθηναίους συμμαχίαν διαφυλάττειν, τὸ μὲν
πρῶτον ὑπολαβόντες πανδημεὶ τοὺς Θηβαίους παρεῖναι,
διεπρεσβεύσαντο πρὸς τοὺς κατειληφότας τὴν
πόλιν καὶ παρεκάλουν συνθέσθαι σπονδάς· ὡς δ´
ἡ νὺξ παρῆλθε, κατανοήσαντες ὀλίγους ὄντας, συνεστράφησαν
καὶ περὶ τῆς ἐλευθερίας ἐκθύμως ἠγωνίζοντο.
γενομένης δὲ τῆς μάχης ἐν ταῖς ὁδοῖς, τὸ
μὲν πρῶτον οἱ Θηβαῖοι διὰ τὰς ἀρετὰς προεῖχον
καὶ πολλοὺς τῶν ἀνθισταμένων ἀνῄρουν· τῶν δ´
οἰκετῶν καὶ τῶν παίδων ἀπὸ τῶν οἰκιῶν βαλλόντων
τὰς κεραμῖδας καὶ κατατιτρωσκόντων τοὺς Θηβαίους
ἐτράπησαν· καὶ τινὲς μὲν αὐτῶν ἐκπεσόντες
ἐκ τῆς πόλεως διεσώθησαν, τινὲς δὲ εἰς οἰκίαν τινὰ
καταφυγόντες ἠναγκάσθησαν παραδοῦναι σφᾶς αὐτούς.
οἱ δὲ Θηβαῖοι παρὰ τῶν ἐκ τῆς μάχης διασωθέντων
πυθόμενοι τὰ συμβεβηκότα, παραχρῆμα
πανδημεὶ κατὰ σπουδὴν ὥρμησαν. διὰ δὲ τὸ παράδοξον
ἀνετοίμων ὄντων τῶν κατὰ τὴν χώραν, πολλοὶ
μὲν ἀνῃρέθησαν, οὐκ ὀλίγοι δὲ ζῶντες συνελήφθησαν,
ἅπασα δ´ ἡ χώρα ταραχῆς καὶ διαρπαγῆς ἔγεμεν.
| [12,41] Telles étaient, d'après l'autorité d'Euphore, les
causes de la guerre du Péloponnèse, dans laquelle furent
entraînées les principales villes de la Grèce. Les Lacédémoniens,
après avoir délibéré en commun avec les Péloponnésiens,
décrétèrent le commencement des hostilités contre
les Athéniens; en même temps, ils envoyèrent solliciter
l'alliance du roi des Perses, dépêchèrent des députés auprès
de leurs alliés en Sicile et en Italie, et réussirent à
en tirer un secours de deux cents trirèmes. Après avoir
mis sur pied leurs troupes de terre, réunies à celles des
Péloponnésiens, et terminé les autres préparatifs, ils entrèrent
les premiers en campagne.
Dans ce temps, la ville des Platéens, en Béotie, se gouvernait
d'après ses propres lois, et était en alliance avec
les Athéniens. Quelques citoyens de Platée ayant l'intention
de mettre fin à l'indépendance de leur ville, eurent des
conférences avec les Béotiens, et leur promirent de livrer
Platée à la domination des Thébains, si ceux-ci voulaient
fournir des soldats pour seconder l'entreprise. Les Béotiens
firent donc partir nuitamment trois cents hommes d'élite :
des traîtres les introduisirent dans l'intérieur de la cité et
les aidèrent à s'en rendre les maîtres. Les Platéens, voulant
rester fidèles à leur alliance avec les Athéniens, et
croyant d'abord qu'ils avaient affaire à une levée en masse
de Thébains, envoyèrent des parlementaires pour conclure
une trêve avec ceux qui s'étaient emparés de la ville. Mais,
lorsque la nuit fut passée et qu'ils s'aperçurent du petit
nombre d'ennemis, ils se tournèrent contre eux et combattirent
courageusement pour la liberté. Le combat s'étant
engagé dans les rues, les Thébains, grâce à leur bravoure,
eurent d'abord le dessus et firent éprouver à leurs
adversaires de grandes pertes. Mais, comme les domestiques
et les enfants prirent part à la lutte en jetant des
huiles du haut des maisons et blessant ainsi les Thébains,
ces derniers lâchèrent pied. Les uns, chassés de la ville,
parvinrent à se sauver; les autres, se réfugiant dans quelques
maisons, furent forcés de se rendre. Instruits par les
fuyards échappés au carnage de ce qui venait de se passer,
les Thébains s'empressèrent aussitôt de partir en masse.
Les Platéens, surpris à l'improviste sur leur territoire,
tombèrent en grand nombre sous les coups de leurs agresseurs;
beaucoup d'entre eux furent faits prisonniers. Toute
la contrée était remplie de tumulte et de rapine.
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