[11,6] Ὁ δὲ βασιλεὺς ἀκούσας παρὰ τῶν ἀγγέλων τὰς
τῶν Ἑλλήνων ἀποκρίσεις προσεκαλέσατο Δημάρατον
Σπαρτιάτην, ἐκ τῆς πατρίδος πεφευγότα πρὸς
αὐτόν, καταγελάσας δὲ τῶν ἀποκρίσεων ἐπηρώτησε
τὸν Λάκωνα, Πότερον οἱ Ἕλληνες ὀξύτερον τῶν
ἐμῶν ἵππων φεύξονται ἢ πρὸς τηλικαύτας δυνάμεις
παρατάξασθαι τολμήσουσι; τὸν δὲ Δημάρατον
εἰπεῖν φασιν ὡς Οὐδ´ αὐτὸς σὺ τὴν ἀνδρείαν τῶν
Ἑλλήνων ἀγνοεῖς· τοὺς γὰρ ἀφισταμένους τῶν βαρβάρων
Ἑλληνικαῖς δυνάμεσι καταπολεμεῖς· ὥστε μὴ
νόμιζε τοὺς ὑπὲρ τῆς σῆς ἀρχῆς ἄμεινον τῶν Περσῶν
ἀγωνιζομένους ὑπὲρ τῆς ἰδίας ἐλευθερίας ἧττον
κινδυνεύσειν πρὸς τοὺς Πέρσας. ὁ δὲ Ξέρξης
καταγελάσας αὐτοῦ προσέταξεν ἀκολουθεῖν, ὅπως
ἴδῃ φεύγοντας τοὺς Λακεδαιμονίους. τὴν δὲ δύναμιν
ἀναλαβὼν ἧκεν ἐπὶ τοὺς ἐν Θερμοπύλαις
Ἕλληνας, προτάξας ἁπάντων τῶν ἐθνῶν Μήδους,
εἴτε δι´ ἀνδρείαν προκρίνας αὐτοὺς εἴτε καὶ βουλόμενος
ἅπαντας ἀπολέσαι· ἐνῆν γὰρ ἔτι φρόνημα
τοῖς Μήδοις, τῆς τῶν προγόνων ἡγεμονίας οὐ πάλαι
καταπεπονημένης. συνέβη δὲ ἐν τοῖς Μήδοις
εἶναι καὶ τῶν ἐν Μαραθῶνι τετελευτηκότων ἀδελφοὺς
καὶ υἱούς, νομίζων τούτους ἐκθυμότατα τιμωρήσεσθαι
τοὺς Ἕλληνας. οἱ μὲν οὖν Μῆδοι
τοῦτον τὸν τρόπον συνταχθέντες προσέπεσον τοῖς
φυλάττουσι τὰς Θερμοπύλας· ὁ δὲ Λεωνίδης εὖ
παρεσκευασμένος συνήγαγε τοὺς Ἕλληνας ἐπὶ τὸ
στενώτατον τῆς παρόδου.
| [11,6] VI. Après avoir entendu cette réponse, rapportée par les
messagers, le roi fit venir Démaratus le Spartiate, qui,
exilé de sa patrie, s'était réfugié auprès de Xerxès : il lui
demanda, en souriant, son opinion. «Les Grecs, ajouta le
roi, comptent-ils fuir plus vite que mes chevaux ou oseraient-ils
tenir tête à des forces aussi nombreuses?»
Voici quelle fut, dit-on, la réponse de Démaratus : Vous-même,
ô roi, vous n'ignorez pas la valeur des Grecs, puisque
vous vous êtes servi de troupes grecques pour soumettre
les Barbares révoltés. Or, les croyez-vous plus
braves que les Perses, quand ils combattent pour votre empire,
et moins braves quand ils combattent pour leur propre liberté?»
Le roi, en souriant, lui ordonna de l'accompagner pour
être témoin de la fuite des Lacédémoniens. Il mit donc son
armée en mouvement pour attaquer les Grecs aux Thermopyles.
Il avait placé les Mèdes à l'avant-garde, soit qu'il
appréciât leur bravoure, soit qu'il voulût s'en défaire, car
les Mèdes conservaient encore la fierté de la suprématie qui
leur avait été récemment enlevée. De plus, il y avait parmi
les Mèdes les descendants de ceux qui avaient été tués à la
bataille de Marathon : le roi leur montrait les fils et les frères
de ces victimes, pour les exciter à la vengeance contre les
Grecs. Ainsi, la colonne des Mèdes attaqua la première la
garde des Thermopyles. Léonidas, préparé à cette attaque,
avait concentré ses soldats dans le point le plus étroit du passage.
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