[5,29] ἐν δὲ ταῖς ὁδοιπορίαις καὶ ταῖς
μάχαις χρῶνται συνωρίσιν, ἔχοντος τοῦ ἅρματος
ἡνίοχον καὶ παραβάτην. ἀπαντῶντες δὲ τοῖς ἐφιππεύουσιν
ἐν τοῖς πολέμοις σαυνιάζουσι τοὺς ἐναντίους,
καὶ καταβάντες τὴν ἀπὸ τοῦ ξίφους συνίστανται
μάχην. ἔνιοι δ´ αὐτῶν ἐπὶ τοσοῦτο τοῦ
θανάτου καταφρονοῦσιν, ὥστε γυμνοὺς καὶ περιεζωσμένους
καταβαίνειν εἰς τὸν κίνδυνον. ἐπάγονται
δὲ καὶ θεράποντας ἐλευθέρους ἐκ τῶν πενήτων
καταλέγοντες, οἷς ἡνιόχοις καὶ παρασπισταῖς
χρῶνται κατὰ τὰς μάχας. κατὰ δὲ τὰς παρατάξεις
εἰώθασι προάγειν τῆς παρατάξεως καὶ προκαλεῖσθαι
τῶν ἀντιτεταγμένων τοὺς ἀρίστους εἰς μονομαχίαν,
προανασείοντες τὰ ὅπλα καὶ καταπληττόμενοι
τοὺς ἐναντίους. ὅταν δέ τις ὑπακούσῃ πρὸς
τὴν μάχην, τάς τε τῶν προγόνων ἀνδραγαθίας ἐξυμνοῦσι
καὶ τὰς ἑαυτῶν ἀρετὰς προφέρονται, καὶ
τὸν ἀντιταττόμενον ἐξονειδίζουσι καὶ ταπεινοῦσι
καὶ τὸ σύνολον τὸ θάρσος τῆς ψυχῆς τοῖς λόγοις
προαφαιροῦνται. τῶν δὲ πεσόντων πολεμίων τὰς
κεφαλὰς ἀφαιροῦντες περιάπτουσι τοῖς αὐχέσι τῶν
ἵππων· τὰ δὲ σκῦλα τοῖς θεράπουσι παραδόντες
ᾑμαγμένα λαφυραγωγοῦσιν, ἐπιπαιανίζοντες καὶ
ᾄδοντες ὕμνον ἐπινίκιον, καὶ τὰ ἀκροθίνια ταῦτα
ταῖς οἰκίαις προσηλοῦσιν ὥσπερ οἱ ἐν κυνηγίοις τισὶ
κεχειρωμένοι τὰ θηρία. τῶν δ´ ἐπιφανεστάτων πολεμίων
κεδρώσαντες τὰς κεφαλὰς ἐπιμελῶς τηροῦσιν
ἐν λάρνακι, καὶ τοῖς ξένοις ἐπιδεικνύουσι σεμνυνόμενοι
διότι τῆσδε τῆς κεφαλῆς τῶν προγόνων τις
ἢ πατὴρ ἢ καὶ αὐτὸς πολλὰ χρήματα διδόμενα
οὐκ ἔλαβε. φασὶ δέ τινας αὐτῶν καυχᾶσθαι διότι
χρυσὸν ἀντίσταθμον τῆς κεφαλῆς οὐκ ἐδέξαντο,
βάρβαρόν τινα μεγαλοψυχίαν ἐπιδεικνύμενοι· οὐ
γὰρ τὸ μὴ πωλεῖν τὰ σύσσημα τῆς ἀρετῆς εὐγενές,
ἀλλὰ τὸ πολεμεῖν τὸ ὁμόφυλον τετελευτηκὸς θηριῶδες.
| [5,29] Dans les voyages et dans les batailles, ils se servent de chariots à deux chevaux,
où monte un cocher pour le conduire, outre l'homme qui doit combattre. Ils s'adressent
ordinairement aux gens de cheval, en les attaquant avec ces traits qu'ils
appellent saunies, et descendent ensuite, pour se battre avec l'épée.
Quelques-uns d'entre eux bravent la mort jusqu'au point de se jeter dans la
mêlée, n'ayant qu'une ceinture autour du corps et étant du reste entièrement
nus. Ils mènent avec eux à la guerre des serviteurs de condition libre, mais
pauvres, qui dans les batailles conduisent leurs chariots et leur servent de
gardes. Les Gaulois ont coutume, avant que de livrer bataille, de courir à la
rencontre de l'armée ennemie, dont ils défient les plus apparents à un combat
singulier, en branlant leurs armes et en tâchant de leur inspirer de la frayeur.
Si quelqu'un accepte le défi, alors ils commencent à vanter la gloire de leurs
ancêtres et leurs propres vertus. Au contraire, ils abaissent tant qu'ils
peuvent celle de leurs adversaires et ils trouvent effectivement le moyen
d'affaiblir le courage de leur ennemi. Ils pendent au col de leurs chevaux les
têtes des soldats qu'ils ont tués à la guerre. Leurs serviteurs portent devant
eux les dépouilles encore toutes couvertes du sang des ennemis qu'ils ont
défaits, et ils les suivent en chantant des chants de joie et de triomphe. Ils
attachent ces trophées aux portes de leurs maisons, comme ils le font à l'égard
des bêtes féroces qu'ils ont prises à la chasse, mais pour les têtes des plus
fameux capitaines qu'ils ont tués à la guerre, ils les frottent d'huile de cèdre
et les conservent soigneusement dans des caisses. Ils se glorifient aux yeux des
étrangers à qui ils les montrent avec ostentation de ce que ni eux ni aucun de
leurs ancêtres n'ont voulu changer contre des trésors ces monuments de leurs
victoires. On dit qu'il y en a eu quelques-uns, qui par une obstination barbare,
ont refusé de les rendre à ceux-mêmes qui leur en offraient le poids en or. Mais
si d'un côté, une âme généreuse ne met point à prix d'argent les marques de sa
gloire, de l'autre, il est contre l'humanité de faire la guerre à des ennemis morts.
|