HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre III

Chapitre 2

  Chapitre 2

[3,2] Αἰθίοπας τοίνυν ἱστοροῦσι πρώτους ἀνθρώπων ἁπάντων γεγονέναι, καὶ τὰς ἀποδείξεις τούτων ἐμφανεῖς εἶναί φασιν. ὅτι μὲν γὰρ οὐκ ἐπήλυδες ἐλθόντες, ἀλλ´ ἐγγενεῖς ὄντες τῆς χώρας δικαίως αὐτόχθονες ὀνομάζονται, σχεδὸν παρὰ πᾶσι συμφωνεῖσθαι· ὅτι δὲ τοὺς ὑπὸ τὴν μεσημβρίαν οἰκοῦντας πιθανόν ἐστι πρώτους ὑπὸ τῆς γῆς ἐζωογονῆσθαι, προφανὲς ὑπάρχειν ἅπασι· τῆς γὰρ περὶ τὸν ἥλιον θερμασίας ἀναξηραινούσης τὴν γῆν ὑγρὰν οὖσαν ἔτι {δὲ} κατὰ τὴν τῶν ὅλων γένεσιν καὶ ζωογονούσης, εἰκὸς εἶναι τὸν ἐγγυτάτω τόπον ὄντα τοῦ ἡλίου πρῶτον ἐνεγκεῖν φύσεις ἐμψύχους. φασὶ δὲ παρ´ αὐτοῖς πρώτοις καταδειχθῆναι θεοὺς τιμᾶν καὶ θυσίας ἐπιτελεῖν καὶ πομπὰς καὶ πανηγύρεις καὶ τἄλλα δι´ ὧν ἄνθρωποι τὸ θεῖον τιμῶσι· διὸ καὶ τὴν παρ´ αὐτοῖς εὐσέβειαν διαβεβοῆσθαι παρὰ πᾶσιν ἀνθρώποις, καὶ δοκεῖν τὰς παρ´ Αἰθίοψι θυσίας μάλιστ´ εἶναι τῷ δαιμονίῳ κεχαρισμένας. μάρτυρα δὲ τούτων παρέχονται τὸν πρεσβύτατον σχεδὸν καὶ μάλιστα τῶν ποιητῶν θαυμαζόμενον παρ´ Ἕλλησι· τοῦτον γὰρ κατὰ τὴν Ἰλιάδα παρεισάγειν τόν τε Δία καὶ τοὺς ἄλλους μετ´ αὐτοῦ θεοὺς ἀποδημοῦντας εἰς Αἰθιοπίαν πρός τε τὰς θυσίας τὰς ἀπονεμομένας αὐτοῖς κατ´ ἔτος καὶ εὐωχίαν κοινὴν παρὰ τοῖς Αἰθίοψι, Ζεὺς γὰρ ἐς ὠκεανὸν μετ´ ἀμύμονας Αἰθιοπῆας χθιζὸς ἔβη μετὰ δαῖτα, θεοὶ δ´ ἅμα πάντες ἕποντο. λέγουσι δὲ καὶ τῆς εἰς τὸ θεῖον εὐσεβείας φανερῶς αὐτοὺς κομίζεσθαι τὰς χάριτας, μηδέποτε δεσποτείας ἐπήλυδος πεῖραν λαβόντας· ἐξ αἰῶνος γὰρ ἐν ἐλευθερίᾳ μεμενηκέναι καὶ τῇ πρὸς ἀλλήλους ὁμονοίᾳ, πολλῶν μὲν καὶ δυνατῶν ἐστρατευκότων ἐπ´ αὐτούς, μηδενὸς δὲ τῆς ἐπιβολῆς καθικομένου. [3,2] II. On soutient que les Ethiopiens sont les premiers de tous les hommes, et que les preuves en sont évidentes. D'abord, tout le monde étant à peu près d'accord qu'ils ne sont pas venus de l'étranger, et qu'ils sont nés dans le pays même, on peut, à juste titre, les appeler Autochthones ; ensuite il paraît manifeste pour tous que les hommes qui habitent le Midi sont probablement sortis les premiers du sein de la terre. Car la chaleur du soleil séchant la terre humide et la rendant propre à la génération des animaux, il est vraisemblable que la région la plus voisine du soleil a été la première peuplée d'êtres vivants. On prétend aussi que les Ethiopiens ont les premiers enseigné aux hommes à vénérer les dieux, à leur offrir des sacrifices, à faire des pompes, des solennités sacrées et d'autres cérémonies, par lesquelles les hommes pratiquent le culte divin. Aussi sont-ils partout célèbres pour leur piété ; et leurs sacrifices paraissent être les plus agréables à la divinité. A l'appui de cela nous avons le témoignage du poète presque le plus ancien et le plus admiré des Grecs, qui nous représente, dans son Iliade, Jupiter et les autres immortels se rendant en Ethiopie pour recevoir les offrandes et les festins que les Ethiopiens leur offrent tous les ans : «Jupiter a traversé hier l'Océan pour se rendre chez les braves Ethiopiens qui lui prépaient un festin. Tous les dieux le suivaient». On remarque que les Ethiopiens ont recueilli, de la part des dieux, la récompense de leur piété, en n'ayant jamais essuyé le joug d'aucun despote étranger. En effet, de tout temps ils ont conservé leur liberté ; et, grâce à leur union, ils n'ont jamais été soumis par les souverains qui ont marché contre eux, et dont aucun n'a réussi dans son entreprise.


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Dernière mise à jour : 12/04/2006