HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre II

τούτων



Texte grec :

[2,29] Ἡμῖν δ´ οὐκ ἀνάρμοστον εἶναι δοκεῖ περὶ τῶν ἐν Βαβυλῶνι Χαλδαίων καὶ τῆς ἀρχαιότητος αὐτῶν βραχέα διελθεῖν, ἵνα μηδὲν παραλίπωμεν τῶν ἀξίων μνήμης. Χαλδαῖοι τοίνυν τῶν ἀρχαιοτάτων ὄντες Βαβυλωνίων τῇ μὲν διαιρέσει τῆς πολιτείας παραπλησίαν ἔχουσι τάξιν τοῖς κατ´ Αἴγυπτον ἱερεῦσι· πρὸς γὰρ τῇ θεραπείᾳ τῶν θεῶν τεταγμένοι πάντα τὸν τοῦ ζῆν χρόνον φιλοσοφοῦσι, μεγίστην δόξαν ἔχοντες ἐν ἀστρολογίᾳ. ἀντέχονται δ´ ἐπὶ πολὺ καὶ μαντικῆς, ποιούμενοι προρρήσεις περὶ τῶν μελλόντων, καὶ τῶν μὲν καθαρμοῖς, τῶν δὲ θυσίαις, τῶν δ´ ἄλλαις τισὶν ἐπῳδαῖς ἀποτροπὰς κακῶν καὶ τελειώσεις ἀγαθῶν πειρῶνται πορίζειν. ἐμπειρίαν δ´ ἔχουσι καὶ τῆς διὰ τῶν οἰωνῶν μαντικῆς, ἐνυπνίων τε καὶ τεράτων ἐξηγήσεις ἀποφαίνονται. οὐκ ἀσόφως δὲ ποιοῦνται καὶ τὰ περὶ τὴν ἱεροσκοπίαν ἄκρως ἐπιτυγχάνειν νομίζοντες. τὴν δὲ τούτων μάθησιν ἁπάντων οὐχ ὁμοίαν ποιοῦνται τοῖς τὰ τοιαῦτ´ ἐπιτηδεύουσι τῶν Ἑλλήνων. παρὰ μὲν γὰρ τοῖς Χαλδαίοις ἐκ γένους ἡ τούτων φιλοσοφία παραδέδοται, καὶ παῖς παρὰ πατρὸς διαδέχεται, τῶν ἄλλων λειτουργιῶν πασῶν ἀπολελυμένος. διὸ καὶ γονεῖς ἔχοντες διδασκάλους ἅμα μὲν ἀφθόνως ἅπαντα μανθάνουσιν, ἅμα δὲ τοῖς παραγγελλομένοις προσέχουσι πιστεύοντες βεβαιότερον. ἔπειτ´ εὐθὺς ἐκ παίδων συντρεφόμενοι τοῖς μαθήμασι μεγάλην ἕξιν περιποιοῦνται διά τε τὸ τῆς ἡλικίας εὐδίδακτον καὶ διὰ τὸ πλῆθος τοῦ προσκαρτερουμένου χρόνου. παρὰ δὲ τοῖς Ἕλλησιν ὁ πολλοῖς ἀπαρασκεύως προσιὼν ὀψέ ποτε τῆς φιλοσοφίας ἅπτεται, καὶ μέχρι τινὸς φιλοπονήσας ἀπῆλθε περισπασθεὶς ὑπὸ βιωτικῆς χρείας· ὀλίγοι δέ τινες ἐπὶ φιλοσοφίαν ἀποδύντες ἐργολαβίας ἕνεκεν παραμένουσιν ἐν τῷ μαθήματι, καινοτομοῦντες ἀεὶ περὶ τῶν μεγίστων δογμάτων καὶ τοῖς πρὸ αὐτῶν οὐκ ἀκολουθοῦντες. τοιγαροῦν οἱ μὲν βάρβαροι διαμένοντες ἐπὶ τῶν αὐτῶν ἀεὶ βεβαίως ἕκαστα λαμβάνουσιν, οἱ δ´ Ἕλληνες τοῦ κατὰ τὴν ἐργολαβίαν κέρδους στοχαζόμενοι καινὰς αἱρέσεις κτίζουσι, καὶ περὶ τῶν μεγίστων θεωρημάτων ἀλλήλοις ἀντιδοξοῦντες διχονοεῖν ποιοῦσι τοὺς μανθάνοντας καὶ τὰς ψυχὰς αὐτῶν πλανᾶσθαι, τὸν πάντα βίον ἐν αἰώρᾳ γινομένας καὶ μηδὲν ὅλως πιστεῦσαι δυναμένας βεβαίως· τὰς γοῦν ἐπιφανεστάτας αἱρέσεις τῶν φιλοσόφων εἴ τις ἀκριβῶς ἐξετάζοι, πλεῖστον ὅσον εὑρήσει διαφερούσας ἀλλήλων καὶ περὶ τῶν μεγίστων δοξῶν ἐναντία δοξαζούσας.

Traduction française :

[2,29] Il ne sera pas hors de propos de donner ici quelques détails sur les Chaldéens de Babylone et sur leur antiquité, afin de ne rien omettre de ce qui est digne de mémoire. Les Chaldéens sont les plus anciens des Babyloniens; ils forment, dans l'État, une classe semblable à celle des prêtres en Égypte. Institués pour exercer le culte des dieux, ils passent toute leur vie à méditer les questions philosophiques, et se sont acquis une grande réputation dans l'astrologie. Ils se livrent surtout à la science divinatoire et font des prédictions sur l'avenir; ils essayent de détourner le mal et de procurer le bien, soit par des purifications, soit par des sacrifices ou par des enchantements. Ils sont versés dans l'art de prédire l'avenir par le vol des oiseaux; ils expliquent les songes et les prodiges. Expérimentés dans l'inspection des entrailles des victimes, ils passent pour saisir exactement la vérité. Mais toutes ces connaissances ne sont pas enseignées de la même manière que chez les Grecs. La philosophie des Chaldéens est une tradition de famille; le fils qui en hérite de son père est exempté de toute charge publique. Ayant pour précepteurs leurs parents, ils ont le double avantage d'apprendre toutes ces connaissances sans réserve et d'ajouter plus de foi aux paroles de leurs maîtres. Habitués à l'étude dès leur enfance, ils font de grands progrès dans l'astrologie, soit à cause de la facilité avec laquelle on apprend dans cet âge, soit parce que leur instruction dure plus longtemps. Chez les Grecs, au contraire, on entre dans cette carrière sans connaissances préléminaires, on aborde très tard l'étude de la philosophie, et, après y avoir travaillé pendant quelque temps, on l'abandonne pour chercher dans une autre occupation les moyens de subsistance; quant au petit nombre de ceux qui s'absorbent dans l'étude de la philosophie et qui, pour gagner leur vie, persévèrent dans l'enseignement, ils essayent toujours de faire de nouveaux systèmes et ne suivent point les doctrines de leurs prédécesseurs. Les Chaldéens demeurant toujours au même point de la science, reçoivent leurs traditions sans altération; tandis que les Grecs, ne songeant qu'au gain, créent de nouvelles sectes et se contredisent entre eux sur les doctrines les plus importantes, et jettent le trouble dans l'âme de leurs disciples qui, ballottés dans une incertitude continuelle, finissent par ne plus croire à rien. En effet, celui qui veut examiner de près les sectes les plus célèbres de nos philosophes, pourra se convaincre qu'elles ne s'accordent nullement entre elles, et qu'elles professent des opinions contradictoires sur les points les plus essentiels de la science.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006