[62,7] καὶ δὴ καὶ ἅρμα ἰδεῖν ἔστιν οὐδενὸς ἡνιοχοῦντος ἐν
ἀγῶνι ῥεμβόμενον, ὃ νίκης μὲν οὐκ ἄν ποτε τύχοι, ταράττει δὲ καὶ
ἀπόλλυσι τὸν ἐγγὺς ὄχλον τῶν θεατῶν.
οὔτε γὰρ ἄφρων βασιλεὺς ἔσται ποτέ, οὐ μᾶλλον ἢ τυφλὸς
ἡγεμὼν ὁδοῦ γένοιτ´ ἄν, οὔτε ἄδικος, οὐ μᾶλλον ἢ κανὼν σκολιὸς
καὶ ἄνισος ἄλλου προσδεόμενος κανόνος, οὔτε δειλός, οὐ μᾶλλον ἢ
λέων ἐλάφου λαβὼν ψυχὴν ἢ σίδηρος κηροῦ καὶ μολίβδου μαλακώτερος.
τίνι δ´ ἰσχυροτέρας ἐγκρατείας προσῆκον ἢ τῷ πλείστων
μὲν ἡδονῶν ἐν μέσῳ ζῶντι, πλεῖστα δὲ πράγματα διοικοῦντι, ἐλαχίστην
δὲ σχολὴν ἄγοντι, ὑπὲρ μεγίστων δὲ καὶ πλείστων φροντίζοντι;
| [62,7] De même, on peut voir un char sans cocher tournoyer dans l’arène, et ce char, incapable
de remporter une victoire, jette le trouble dans la course et cause des ravages dans la foule des
spectateurs. Ainsi donc un homme dépourvu d’intelligence ne sera jamais roi, pas plus qu’un
aveugle ne serait incapable de guider quelqu’un sur la route; un homme injuste non plus ne
sera jamais roi: c’est comme un bâton tordu et inégal qui a besoin d’un autre bâton comme
soutien; un homme couard non plus ne sera jamais roi: c’est comme un lion pourvu d’un
caractère de biche ou comme un métal plus malléable que la cire et le plomb. Qui doit en effet
posséder la plus grande maîtrise de soi, sinon celui qui vit au milieu des plaisirs les plus
nombreux, qui administre le plus grand nombre d’affaires, qui est le moins libre de son temps,
et qui se préoccupe des problèmes très importants et très nombreux?
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