[2,55] LV. 1. Ἑτέρας δὲ μάχης μετ´ οὐ πολὺ γενομένης, ἐνίκων οἱ Ῥωμαῖοι σοφίᾳ
τοῦ ἡγεμόνος ὄρος τι καταλαβομένου νύκτωρ οὐ πολὺν τοῦ στρατοπέδου
τῶν πολεμίων τόπον ἀπέχον καὶ λοχίσαντος ἐν αὐτῷ τὴν ἀκμαιοτάτην τῶν
ὕστερον ἀφικομένων ἐκ τῆς πόλεως ἱππέων τε καὶ πεζῶν δύναμιν.
2. Συνελθόντων δ´ εἰς τὸ πεδίον ἀμφοτέρων καὶ τὸν αὐτὸν ἀγωνιζομένων
τρόπον, ἐπειδὴ τὸ σύνθημα ὁ Ῥωμύλος ἦρε τοῖς ἐπὶ τοῦ ὄρους, ἀλαλάξαντες
οἱ λοχῶντες ἔθεον ἐπὶ τοὺς Οὐιεντανοὺς ἐκ τῶν κατόπιν καὶ προσπεσόντες
ἀνθρώποις μεμοχθηκόσιν αὐτοὶ ἀκμῆτες ὄντες οὐ σὺν πολλῷ τρέπουσι
χρόνῳ. Τῶν δ´ ὀλίγοι μέν τινες ἀποθνήσκουσι κατὰ τὴν μάχην, οἱ δὲ πλείους
εἰς τὸν Τέβεριν ποταμόν (ῥεῖ δὲ παρὰ τὴν Φιδήνην) ῥίψαντες ἑαυτούς, ὡς
διανηξόμενοι τὸ ῥεῦμα, διεφθάρησαν. τραυματίαι γὰρ ὄντες καὶ βαρεῖς ὑπὸ
κόπου ἀδύνατοι ἐγένοντο διανήξασθαι· οἱ δὲ καὶ ἀπειρίᾳ τοῦ νεῖν, οὐ
προϊδόντες, ὑπὸ τοῦ δεινοῦ τὴν γνώμην ἐπιταραχθέντες ἐν ταῖς δίναις
ἀπώλλυντο.
3. Εἰ μὲν οὖν συνέγνωσαν ἑαυτοῖς Οὐιεντανοὶ κακῶς τὰ πρῶτα
βεβουλευμένοις καὶ τὸ λοιπὸν ἦγον ἡσυχίαν οὐδενὸς ἂν ἔτι μείζονος
ἀπέλαυσαν κακοῦ, νῦν δὲ ἀναμαχεῖσθαί τε τὰ πρότερα σφάλματα
ἐλπίσαντες καὶ εἰ μείζονι παρασκευῇ ἐπιβάλοιεν, ῥᾳδίως ἐπικρατήσειν
οἰόμενοι τῷ πολέμῳ, πολλῇ στρατιᾷ τῇ τε ἐξ αὐτῆς τῆς πόλεως
καταγραφείσῃ καὶ {τῇ} ἐκ τῶν ὁμοεθνῶν κατὰ φιλίαν παραγενομένῃ τὸ
δεύτερον ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους ἐλαύνουσι·
4. Καὶ γίνεται πάλιν αὐτῶν μάχη καρτερὰ τῆς Φιδήνης πλησίον, ἣν ἐνίκων
Ῥωμαῖοι πολλοὺς μὲν ἀποκτείναντες τῶν Οὐιεντανῶν, ἔτι δὲ πλείους
αἰχμαλώτους λαβόντες. Ἑάλω δὲ καὶ ὁ χάραξ αὐτῶν μεστὸς ὢν χρημάτων τε
καὶ ὅπλων καὶ ἀνδραπόδων, καὶ σκάφαι ποταμηγοὶ γέμουσαι πολλῆς
ἀγορᾶς ἐλήφθησαν, ἐν αἷς ὁ τῶν αἰχμαλώτων ὄχλος εἰς τὴν Ῥώμην
κατήγετο διὰ τοῦ ποταμοῦ.
5. Οὗτος κατήχθη τρίτος ὑπὸ Ῥωμύλου θρίαμβρος μακρῷ τῶν προτέρων
ἐκπρεπέστερος. Καὶ μετ´ οὐ πολὺ Οὐιεντανῶν πρεσβείας ἀφικομένης περὶ
διαλύσεως τοῦ πολέμου καὶ συγγνώμην τῶν ἁμαρτημάτων ἀξιούσης λαβεῖν
δίκας ὁ Ῥωμύλος αὐτοῖς ἐπιτίθησι τάςδε· χώραν τε παραδοῦναι Ῥωμαίοις τὴν
προσεχῆ τῷ Τεβέρει, τοὺς καλουμένους Ἑπτὰ πάγους, καὶ τῶν ἁλῶν
ἀποστῆναι τῶν παρὰ ταῖς ἐκβολαῖς τοῦ ποταμοῦ, τοῦ δὲ μηδὲν ἔτι
νεωτερίσαι τὸ πιστὸν παρασχεῖν ὅμηρα πεντήκοντα ἀγαγόντας.
6. Ὑπομεινάντων δὲ Οὐιεντανῶν ἅπαντα ταῦτα σπονδὰς ποιησάμενος πρὸς
αὐτοὺς εἰς ἑκατὸν ἔτη στήλαις ἐνεχάραξε τὰς ὁμολογίας. Τῶν δ´
αἰχμαλώτων τοὺς μὲν ἀπιέναι βουλομένους ἀφῆκεν ἄνευ λύτρων, τοὺς δ´
αὐτοῦ μένειν προαιρουμένους πολλῷ πλείους ὄντας τῶν ἑτέρων πολίτας
ποιησάμενος ταῖς φράτραις ἐπιδιεῖλε καὶ κλήρους αὐτοῖς προσένειμε {τοὺς}
ἐπὶ τάδε τοῦ Τεβέριος.
| [2,55] LV. 1 . Mais dans une deuxième bataille, qui eut lieu peu après, les Romains
furent victorieux grâce à la stratégie de leur général, qui avait occupé la nuit une
hauteur non loin du camp de l'ennemi et placée là en embuscade l’élite de ses
cavaliers et de ses fantassins qui lui étaient venus de Rome après le premier combat.
2. Les deux armées se rassemblèrent dans la plaine et combattirent de la même
manière que la fois précédente; mais quand Romulus donna le signal aux
troupes qui étaient en embuscade sur la hauteur, ceux-ci, poussant le cri de
combat, se précipitèrent sur les arrières des Véïens, et comme c’étaient des
troupes fraîches tandis que celles de l’ennemi étaient fatiguées, elles les
mirent en fuite sans grande difficulté. Peu de Véïens furent massacrés lors du
combat, mais une grande partie, se jetant dans le Tibre, qui coule à Fidènes,
dans l’intention de traverser le fleuve à la nage, se noyèrent; étant blessé et
accablés de fatigue, ils ne pouvaient le traverser à la nage, alors que d'autres,
qui ne savaient pas nager et ne pensaient pas à l'avenir, ayant perdu toute
présence d'esprit devant le danger, périrent dans les tourbillons du fleuve.
3. Si les Véïens s’étaient alors rendus compte que leur premier projet avait été
peu judicieux et avaient renoncé après cela, ils n’auraient pas subi un si grand
malheur; mais, espérant réparer leurs anciennes pertes et croyant que s'ils
attaquaient avec de plus grandes forces ils vaincraient facilement dans la
guerre, ils levèrent une seconde fois contre les Romains une grande armée,
levée en partie dans la ville-même et en partie dans d’autres villes qui en vertu
de leur ligue leur devaient assistance.
4. Après cela, une autre bataille féroce s’engagea près de Fidènes, où le
Romains furent victorieux, après avoir tué beaucoup du Véïens et fait encore
plus de prisonniers. Même leur camp fut pris : il était rempli d’argent, d’armes
et d’esclaves, et même leurs bateaux, qui étaient chargés avec d’un grand
stock de vivres; et dans ces derniers on transporta sur le fleuve la multitude de
prisonniers du fleuve jusque Rome.
5. Ce fut le troisième triomphe que Romulus célébra, et il fut beaucoup plus
splendide que les deux premiers. Et quand, peu après, les ambassadeurs
arrivèrent de Véïes pour demander mettre fin à la guerre et pour demander
pardon pour leurs offenses, Romulus leur imposa les sanctions suivantes: livrer
aux Romains le pays situé près du Tibre, appelé les sept districts, et abandonner
les salines près d’embouchure du fleuve, et fournir également cinquante
otages comme engagement qu'ils ne tenteraient aucun soulèvement à l'avenir.
6. Comme les Véïens acceptaient toutes ces demandes, on fit avec eux un traité
de cent ans et on en grava les termes sur des stèles. Il laissa sans rançon tous
les prisonniers qui désiraient rentrer chez eux; mais ceux qui préféraient rester à
Rome -- et ces derniers étaient bien plus nombreux que les autres -- il les fit
citoyens, les distribuant dans les curies et leur assignant des terres de ce côté-ci
du Tibre.
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